Trouver le bon équilibre lorsqu'il s'agit de mélanger écriture classique et composition plus actuelle n'est pas chose facile. Combien d'insupportables Rondo Veneziano pour un Rachel' s enchanteur? Avec Songs From Before, Max Richter se rapprocherait plutôt des seconds, voire même, soyons fous, d'un Arvo Pärt ou d'un Philip Glass. Rien que ça.

Originaire d'Allemagne, mais installé depuis son enfance en Angleterre, Max Richter a suivi une formation plutôt classique, a montré ses qualités de metteur en sons au côté de Vashti Bunyan et, accessoirement, nous a ensorcelés en 2004 avec The Blue Notebooks. Hautement cinématographique, sa musique est évidemment difficile à décrire sans l'énumération fastidieuse des clichés habituels. Combinant l'élégance du violoncelle, du piano, du violon et de l'alto à une production à la fois très moderne, idéalement opportune et remarquablement discrète, elle offre à l'auditeur de majestueux paysages sonores à l'écoute desquels le mot mélancolie prend tout son sens. Ainsi, des pluies de cordes ou de lentes complaintes au piano cohabitent, comme s'il en avait été toujours ainsi, avec de profondes lignes de basses ou des grésillements radiophoniques nostalgiques. En guise de fil rouge, Robert Wyatt nous récite intimement quelques vers de l'auteur nippon Haruki Murakami ajoutant encore de la gravité et de l'harmonie au propos. Inutile de chercher, pas une faute de goût ne vient entacher Songs From Before, ce qui confirme Max Richter dans son rôle d'artiste essentiel. Indispensable pour passer l'hiver.
Des extraits et une vidéo disponibles sur le site de Fat Cat.
Une interview (en anglais) sur Boomkat.
Max Richter sur MySpace.
Site Officiel.

Songs From Before est disponible sur l'iTunes Store.