Swatch se hâte lentement vers les montres connectées

Florian Innocente |

Swatch se presse doucement vers le marché des montres connectées. Dans un entretien avec Reuters, Nick Hayek, le patron du groupe, évoque un nouveau modèle tactile… pour l'été 2015. Une évolution de ses Swatch Touch qui saura compter les pas, calculer la dépense calorique et d'autres fonctions non précisées mais basées sur une connexion Bluetooth. Toutes choses bien connues aujourd'hui.

L'horloger suisse a déjà des montres tactiles à son catalogue (elles sont vendues 110 euros). Dépourvues de boutons elles se bornent à des fonctions basiques : chronomètre, fuseau horaire, date, alarme et minuterie.

La Swatch Touch Urban Hunter (il y en a de plus sages question couleurs, mais peu…)

Hayek entend emprunter seul cette route des montres un peu plus intelligentes, même si l'idée de nouer des partenariats n'est pas complètement écartée « Tous les grandes entreprises de la high tech veulent travailler avec nous et je n'exclus pas le fait que ce soit déjà le cas ou que nous ne le fassions un jour dans certains domaines. Mais nous pouvons aussi faire les choses nous-même ».

Le groupe Swatch compte parmi ses activités périphériques la réalisation de composants, capteurs, modules vendus à d'autres sociétés. Des batteries, écrans ou micropuces fournis à des fabricants de montres ou de téléphones. Hayek suggère que les usines de sa filiale EM Microelectronics fournissent « peut-être » Apple en tout petits modules « Les composants à basse consommation sont notre spécialité. La Swatch Touch, par exemple, est le seul appareil sur batterie dont l'écran tactile est toujours actif tant sa consommation est faible ».

Seul ou déjà en affaire avec Apple, le patron de Swatch n'arrive décidément pas à se décider sur une position très claire. Fin juillet, Swatch avait opposé un démenti catégorique à la rumeur d'une collaboration avec Apple pour une montre.

L'approche qu'a Swatch de ce marché de la montre connectée n'a en revanche pas trop varié. Pour Nick Hayek, la technologie seule ne garantit pas le succès d'un bracelet ou d'une montre (un principe que l'on peut d'ailleurs décliner dans quantité de domaines) : « Les bracelets de fitness sont à la mode. Il se vendent comme des petits pains aux États-Unis, mais là-bas nos marques Swatch et Tissot affichent toujours une croissance des ventes à deux chiffres. Les gens commencent par porter ces bracelets à l'autre poignet et puis ils l'enlèvent au bout de quelques semaines ».

A défaut de savoir ce qu'Apple a dans sa manche, le message d'Hayek peut viser les Samsung, Sony, LG et consorts qui se sont lancés les premiers, sans rencontrer de succès à ce jour : « On parle d'abord à nos clients d'une montre. S'ils l'aiment, ils pourraient être également intéressés par des fonctions supplémentaires. Le problème c'est si vous définissez uniquement un produit par sa technologie. La technologie à elle seule ne suffit pas pour vendre, pas dans les montres ».

Une approche qui sied parfaitement à Apple, elle qui définit toujours ses produits en termes d'usages et d'applications.

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