Deezer teste une rémunération plus équitable pour les artistes

Sabrina Fekih |

Le service de streaming musical Deezer rompt avec le mode de financement classique des artistes et teste un système de répartition centré sur les préférences de l’utilisateur. Il en avait fait l'annonce en septembre dernier avec une mise en œuvre prévue ce début d'année.

Deezer va utiliser le mode de calcul UCPS pour « User Centric Payment System », qui permet un nouveau partage du gâteau basé sur les écoutes individuelles.

Ancien système de financement simplifié

Jusqu'alors, 70 % des revenus étaient reversés aux ayants droit (qui redistribuent ensuite aux artistes, auteurs, compositeurs, etc.). Deezer employait une méthode, adoptée également par Spotify, dite de prorata et il rémunérait les artistes à hauteur de leur part de marché globale. Difficile donc pour les musiciens moins connus du grand public de se faire une place.

Nouveau système UCPS

Désormais, ce que l'utilisateur paye en abonnement mensuel ne sera partagé qu'entre Deezer (30 %) et l'artiste écouté (ou sa maison de disque). « Ce que vous payez sera reversé uniquement aux artistes que vous écoutez » résume Deezer. Votre abonnement ne financera pas des artistes ultra-populaires mais que vous n'écoutez jamais.

Avec ce système, la plateforme vante une redistribution plus équitable. Pour l'heure toutefois, Deezer n'aligne que des partenaires chez les indépendants, aucune des trois majors de la musique n'a adhéré à ce système.

Ce nouveau mode de calcul sera donc l'occasion pour Deezer de soutenir les genres musicaux de niche, mais surtout une opportunité pour espérer bannir les comptes frauduleux qui « n’auront plus la capacité de détourner les revenus générés par vos écoutes. Seuls les vrais artistes seront rémunérés » indique la plateforme musicale.

Si vous possédez un compte Deezer, il est possible de savoir quels artistes sont rémunérés par vos écoutes et à quel pourcentage

À savoir que le marché du streaming musical a été pris d'assaut par un phénomène de faux-artistes qui créent des comptes et des playlists en tout genre pour récupérer des royalties. En 2017, un de ces musiciens bidons a siphonné des centaines de milliers de dollars (et peut-être même un million) à Spotify en créant 1 200 comptes Premium.

Ce projet pilote de Deezer va d'abord concerner la France avant un élargissement possible à d'autres pays.

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