Reconduit à la tête d'Orange, Stéphane Richard détaille ses projets

Stéphane Moussie |

Jamais deux sans trois. Stéphane Richard a été reconduit pour un troisième mandat de quatre ans à la tête d’Orange. Dans une interview accordée à Libération, il fait le point sur les projets de son groupe.

« Le premier objectif est d’achever le travail sur le déploiement du très haut débit fixe en France », indique-t-il. Les grandes villes seront toutes couvertes dans le courant de cette année, puis avec le déploiement dans les zones rurales, c’est 70 à 75 % de la population qui aura accès au très haut débit fixe en 2021, selon lui.

S’il parle de « très haut débit » et non de fibre spécifiquement, c’est parce que la fibre ne sera pas la technologie retenue pour tous les Français « au fin fond des campagnes ». Il estime qu’il y aura au bout du compte 85–90 % de clients fibre et 10–15 % qui auront du très haut débit avec du câble, du satellite ou de la 4G fixe.

Sur la 4G, Stéphane Richard rappelle qu’Orange et les autres opérateurs ont récemment pris des engagements pour améliorer la qualité de la couverture mobiles dans les zones rurales ainsi que les axes de transport. 10 000 sites supplémentaires seront installés tous opérateurs confondus.

L’objectif est de couvrir quasiment 100 % de la population en 4G en 2020. Mais le PDG prévient, « on ne va pas investir dans des zones où il y a seulement un randonneur de temps en temps ! » Tant pis pour les randonneurs du fin fond des campagnes.

Orange a d’autres projets que de poser des tuyaux et des antennes. « De fournisseur de réseaux de communication, nous devons devenir aussi fournisseur de services dans le monde numérique », déclare Stéphane Richard, qui estime que son groupe peut servir de contrepoids aux géants américains.

Après Orange Bank qui a conquis 100 000 clients en trois mois et demi, son nouveau projet phare est Djingo, une enceinte intelligente concurrente des Google Home et Amazon Echo qui sera lancée cet automne en partenariat avec Deutsche Telekom.

Orange va aussi continuer d’investir dans les contenus, une nouvelle entité Orange Content a été créée pour ça l’année dernière, mais de manière raisonnée, indique Stéphane Richard qui tacle SFR :

L’intégration verticale, à la manière d’Altice, je n’y ai jamais cru. Si vous achetez les droits du foot - un investissement gigantesque - vous devez ensuite créer votre chaîne pour les vendre. A qui ? Aux abonnés Orange ? C’est impossible à rentabiliser.

Il ajoute qu’Orange va peut-être distribuer le bouquet SFR Sport, prochain détenteur de la Ligue des Champions, à la rentrée, mais que celui-ci ne s’appellera ni SFR Sport ni Altice Sport.

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