DGAC : dans les avions, la 5G brouille l'écoute

Mickaël Bazoge |

Ça finira bien par arriver un jour, il sera de nouveau possible de voyager en avion facilement. Mais sachez que votre smartphone 5G ne sera pas le bienvenu ! La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), l'administration en charge de la sécurité et de la sûreté du transport aérien, a passé le mot auprès des opérateurs de vol : ces appareils devront être éteints ou placés en « mode avion »1 car « l'utilisation d'appareils 5G à bord des aéronefs pourrait conduire à des risques d'interférences conduisant à des erreurs potentielles sur les mesures d'altitude », a précisé la DGAC.

Crédit : Juhan Sonin, CC BY 2.0

Selon la DGAC, la 5G provoque des interférences qui brouillent le signal « par une onde de fréquence proche et de puissance comparable ou supérieure à celle des radioaltimètres ». Les erreurs provoquées par ces interférences sont « particulièrement critiques lors des phases d'atterrissage aux instruments ».

La direction de l'aviation civile a déjà obtenu que la puissance des émissions des antennes 5G soit limitée à proximité des 17 aéroports français certifiés pour des atterrissages en tout temps. Avec l'aide de l'ANFR, une surveillance accrue des antennes déployées a été mise en place pour les 123 aéroports du territoire. En cas de perturbation, les autorités pourront réagir rapidement.

La DGAC avait provoqué la colère des opérateurs en fin d'année. L'administration avait en effet émis des réserves sur le déploiement de la 5G aux abords des aéroports, après les enchères de septembre dernier. Elle a alors lancé des analyses techniques complémentaires, suite à une étude américaine qui concluait à des risques pour les radioaltimètres des avions.


  1. En 2014, l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a levé l'obligation de passer les appareils en mode avion durant les phases de vol et de circulation au sol.  ↩︎

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