La migration de la 2G/3G vers la 4G/5G bénéfique en matière d'empreinte carbone, d'après un rapport de l'Arcep

Stéphane Moussie |

Alors que trois des quatre opérateurs français ont défini une échéance pour la fin de leurs réseaux 2G et 3G, quel impact environnemental aura cette extinction ? Va-t-on y gagner au change avec la 4G et la 5G ? Un comité d'experts (composé majoritairement de spécialistes employés par des opérateurs et des équipementiers) réuni par l'Arcep s'est attaché à répondre à ces questions dans une étude détaillée.

Le « poids » des réseaux 2G/3G n'est pas négligeable encore aujourd'hui, puisqu'ils représentent entre 21 % et 33 % de la consommation électrique totale des antennes. Or migrer le trafic 2G/3G, qui consiste essentiellement en des services voix et machine to machine, sur les réseaux 4G/5G permet de faire d'importantes économies d'électricité, car ces technologies sont beaucoup plus efficaces. « Ce gain de consommation électrique entre les scénarios analysés représente la quasi-totalité de la consommation électrique du réseau 2G/3G du réseau de référence », d'après le rapport.

Une antenne mobile en Suisse. Image Kecko (CC BY).

L'opérateur va donc réduire sa facture d'électricité et par la même son empreinte carbone, mais du côté de l'utilisateur, la question du remplacement de son vieux téléphone se pose. En abandonnant la 2G/3G au profit de la 4G/5G, ne va-t-on pas augmenter l'impact carbone en poussant au renouvellement des terminaux ? Selon le comité d'experts, cet aspect est vite effacé par les progrès réalisés sur les réseaux.

Le bilan carbone de la migration devient positif en près de deux mois si les terminaux n’incluent que les téléphones mobiles ou six mois si l’on ajoute certains objets connectés, comme les terminaux de paiement et les interphones. En revanche, l'étude ne prend pas en compte d'autres engins plus volumineux qui utilisent toujours la 2G/3G, tels que les ascenseurs.

Au bout du compte, le comité se veut rassurant et même incitatif dans l'extinction des réseaux 2G/3G, pourvu que les acteurs concernés veillent à favoriser la commercialisation de téléphones ou objets connectés compatibles 4G/5G — ce qui est le cas. Bouygues Telecom et SFR prévoient d'éteindre leur 2G en 2026, soit un an plus tard qu'Orange. Quant à la 3G, c'est en 2028 ou 2029 qu'elle cessera d'émettre selon l'opérateur.

Accédez aux commentaires de l'article