Test du Moto G 2015 (3e génération)

Stéphane Moussie |

Jamais deux sans trois. Après deux versions appréciées pour leur bon rapport qualité-prix, Motorola a lancé cet été le Moto G de troisième génération. Ce smartphone de milieu de gamme affronte une concurrence de plus en plus nombreuse et compétitive. Le Moto G édition 2015 vaut-il le coup ? Réponse dans notre test.

Un smartphone lourdaud, mais personnalisable et étanche

Les principales caractéristiques techniques du nouveau Moto G correspondent aux attentes que l'on a d'un terminal vendu autour de 200 €. Il a un écran IPS 5" 720p, un processeur Snapdragon 410, 8 Go de stockage minimum avec un lecteur de carte microSD, un appareil photo 13 mégapixels et est compatible 4G.

Deux modèles sont disponibles : un avec 8 Go de stockage vendu 199 € et un autre avec 16 Go à 229 €. Il faut savoir que la capacité de stockage n'est pas la seule différence entre ces deux modèles. Le plus cher a deux fois plus de mémoire vive que l'autre (2 Go au lieu de 1). Le modèle que nous testons est celui à 199 €, avec 8 Go de stockage et 1 Go de mémoire, donc.

Nexus 5 et Moto G 2015

Comme ses prédécesseurs, le Moto G 2015 ne brille pas par son design, qui n'est pas déplaisant, mais est tristement banal. Heureusement, le Moto G hérite des possibilités de personnalisation du Moto X via le service en ligne Moto Maker.

On peut choisir la couleur de la face avant (blanc ou noir), celle de la face arrière et celle des détails parmi 10 teintes. De plus, on peut faire graver un message au dos, commander un Flip Shell (coque avec rabat) et configurer à l'avance son fond d'écran. On apprécie cette personnalisation qui permet d'avoir un Moto G selon ses goûts et qui sort un peu du lot.

Qu'il soit couleur framboise, turquoise ou cabernet, le Moto G de troisième génération reste toutefois invariablement balourd. Il accuse 155 g sur la balance et mesure 142,1 x 72,4 x 6,1 à 11,6 mm. Pour le comparer à un autre smartphone 5", il est plus encombrant et plus lourd que le Nexus 5 (137,8 x 69,2 x 8,6 et 130 g). Il est même légèrement plus grand que le Moto X 2014 qui a pourtant un écran 5,2".

Ces dimensions empêchent une utilisation à une main pour ceux qui ont de petites mimines comme moi. Cela en rebutera certains, mais pas d'autres. La nécessité de pouvoir utiliser son smartphone à une main est un critère très personnel.

La prise en main n'est pas mauvaise sinon grâce au dos bombé. Les boutons de verrouillage et de volume sont placés sur le côté droit à la bonne hauteur, juste sous le pouce. Comme sur le Moto X, le bouton de verrouillage est strié. Une bonne idée pour l'identifier facilement et ainsi éviter les erreurs de manipulation.

La coque arrière en plastique rainuré est peut-être un peu plus glissante que le plastique gommé des précédentes générations, mais elle ne prend pas les traces de doigts et surtout participe à l'étanchéité du téléphone. Car c'est là l'une des principales nouveautés du Moto G 2015, il est certifié IPX7.

Concrètement, il peut résister à l'eau douce jusqu'à un mètre de profondeur pendant 30 minutes. Nous avons fait un test en conditions réelles en le plongeant dans une piscine pendant une dizaine de minutes à un endroit pas trop profond. Il en est ressorti parfaitement fonctionnel.

La prise jack et le port micro USB n'ont pas besoin d'être protégés par un cache, une bonne chose. Il faut juste s'assurer que la coque est correctement mise en place.

S'il est étanche, le Moto G n'est en revanche pas utilisable sous l'eau. Ne comptez pas dessus pour faire des photos sous-marines, son écran tactile ne répond pas une fois immergé et il n'a pas de bouton physique dédié comme certains smartphones Sony. On ne lui en tiendra pas rigueur, la plupart des autres smartphones étanches sont dans le même cas.

Des performances convenables

L'écran 5" a une définition de 1280 x 720 pixels. La résolution de 294 ppp assure un affichage net. La luminosité maximale est bonne, tout comme la colorimétrie et les angles de vision. Ce n'est pas parfait, le blanc tire légèrement vers le bleu/gris et l'écran est assez sensible aux reflets, mais pour un smartphone à ce prix, c'est très satisfaisant.

Le processeur est un Snapdragon 410 quatre cœurs cadencés à 1,4 GHz épaulé par un GPU Adreno 306. Il s'agit du successeur du Snapdragon 400 qui faisait tourner les deux premières générations de Moto G. Les tests bruts font état de performances supérieures d'environ 30 % en multi-cœur et de 50 % sur un cœur, des gains appréciables. Le Snapdragon 410 reste néanmoins un processeur de milieu de gamme, aux performances très éloignées des puces haut de gamme, même de générations antérieures.

En usage courant, il remplit très bien son office ; le système est fluide, les applications se lancent rapidement, les derniers jeux 3D tournent bien. Il faut juste faire preuve d'un peu de patience pour les opérations lourdes (export vidéo, retouche photo...) et faire quelques concessions sur le niveau des graphismes des jeux les plus gourmands.

L'unique gigaoctet de RAM du Moto G 2015 le moins cher ne nous a pas paru handicapant. Mais compte tenu de l'évolution des systèmes d'exploitation qui deviennent de plus en plus gourmands (même s'il faut reconnaître que Google s'est employé à maintenir une bonne compatibilité avec les terminaux low-cost dernièrement) et de la différence de prix minime avec le modèle 2 Go de RAM (qui a aussi deux fois plus de stockage), on conseille ce dernier, qui vieillira mieux.

Rien d'anormal à noter concernant la connectivité sans fil. Le modem 4G (catégorie 4, jusqu'à 150 Mbit/s) et la puce Wi-Fi 802.11n (seulement 2,4 GHz) font leur boulot.

Le nouveau Moto G est équipé d'une batterie 2470 mAh qui lui confère une très bonne autonomie. En utilisation mixte (web, mail, photo, jeu...), le Moto G a tenu en moyenne une bonne journée et demie. Sans jouer, le smartphone tient sans trop peiner deux journées complètes.

Un appareil photo passable

L'appareil photo était le principal point noir du Moto G original. Ce n'est plus le cas sur l'édition 2015. Le capteur est un Sony IMX214 de 13 mégapixels à ouverture f/2.0. Le rendu des photos prises dans les environnements lumineux est correct. Ça manque de détails et les couleurs sont ternes, mais le Moto G peut servir d'appareil d'appoint. La qualité se dégrade en revanche rapidement en basse luminosité, avec beaucoup de bruit en particulier.

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Un Android augmenté

Comme d'habitude chez Motorola, c'est un Android sans surcouche qui est installé, et sa dernière version en date qui plus est. Cela peut paraître évident, mais ça ne l'est pas tant que ça dans le monde Android, à cause de mauvais élèves comme Wiko qui sortent encore aujourd'hui des smartphones sous Android 4.4.4, une version qui a plus d'un an.

Le Moto G 2015, lui, nous gratifie du tout récent Android 5.1.1. On ne s'épanchera pas sur le système, on a déjà eu l'occasion de dire tout le bien que l'on pensait de Lollipop au moment de sa sortie.

Comme d'habitude là aussi, Motorola ajoute juste une poignée d'applications maison pour accompagner l'OS. Il y a Galerie, une visionneuse de photos basique, Migration, pour transférer ses données depuis ou vers un autre téléphone, Radio FM, pour écouter les ondes hertziennes, et Moto, qui rassemble plusieurs fonctions intéressantes.

La première est Assistant, un mode « Ne pas déranger » amélioré. On peut couper les notifications en fonction d'une plage horaire, mais aussi d'un ou plusieurs lieux. Pratique.

La deuxième fonction de l'application Moto sert à paramétrer les gestes spéciaux du terminal. Il n'y en a que deux, mais ils sont utiles. En donnant deux petits coups de poignet, on lance l'appareil photo, et en faisant deux fois un geste « tranchant », on active la lampe torche. Ces gestes sont faciles à mémoriser et toujours bien reconnus.

Enfin, l'app Moto permet de configurer l'« Écran Moto », une fonction qui était jusqu'ici réservée aux Moto X et qu'on accueille volontiers dans le Moto G. Quand on prend en main le smartphone, son écran s'allume et affiche l'heure et les notifications sous une forme ultra simplifiée. En appuyant sur l'icône des notifications, on a un aperçu du contenu et on peut ouvrir l'app correspondante.

Ce système a été pensé au départ pour les écrans AMOLED des Moto X qui sont capables d'activer des pixels individuellement et donc de consommer peu d'énergie. L'écran IPS du Moto G s'allume, lui, entièrement et on perd donc l'aspect économie d'énergie (cela n'a toutefois pas d'impact négatif sur la batterie), mais on reste adepte du fonctionnement général.

Pour conclure

Pari réussi pour Motorola qui signe encore une fois un très bon appareil de milieu de gamme. Le Moto G de troisième génération n'est pas le smartphone le plus séduisant du marché, il est même un peu balourd, mais il remplit parfaitement sa fonction et a même quelques avantages assez uniques (Moto Maker, étanchéité, écran Moto...) qui en font une valeur sûre.

Note

Les plus :

  • Étanche
  • Moto Maker
  • Très bonne autonomie
  • Dernière version d'Android (5.1.1) et pas de surcouche
  • Écran Moto (système de notifications sur l'écran de veille)
  • Gestes pour activer rapidement la lampe torche et l'appareil photo

Les moins :

  • Balourd
  • Seulement 1 Go de RAM sur le modèle avec 8 Go de stockage
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