Sonos n'a pas tardé à réagir à la tempête qui s'est abattue sur le programme de reprise/recyclage mis en place il y a quelques semaines, et qui permet d'obtenir un rabais sur l'achat d'une nouvelle enceinte, en échange de la désactivation totale et complète du bazou. Si l'idée part d'un bon sentiment, beaucoup ont souligné la perversité de l'initiative : Sonos, qui ne reprend pas les anciens produits, laisse les sociétés de recyclage se dépatouiller du matériel obsolète.

Surtout, le « mode recyclage » dont l'activation est indispensable pour obtenir le rabais, est définitif : au bout de 21 jours, l'enceinte sera aussi pratique qu'un cale-porte. Il sera impossible de donner à l'appareil une deuxième vie, dans une école ou au sein d'une organisation caritative, par exemple (lire : Sonos transforme ses anciennes enceintes en briques).

On pourrait aussi imaginer que le constructeur reprenne ces appareils anciens pour les proposer dans sa boutique de reconditionnés. Mais en fait, il n'en fait rien. « La réalité est que ces anciens produits n'ont pas la puissance ni la mémoire nécessaires pour prendre en charge "l'expérience" Sonos moderne », a expliqué un porte-parole au site The Verge.

« Avec le temps, la technologie progresse de telle manière que ces produits ne peuvent la supporter. Pour certains utilisateurs, ces nouvelles fonctions ne sont pas importantes. En conséquence, ils peuvent choisir de ne pas participer au programme de recyclage », poursuit-il. En particulier, les Play:5 (le modèle originel), Connect, Connect:Amp et différents modèles de la gamme ZonePlayer — qui sont tous des appareils pouvant prétendre à ce programme — ont été lancés il y a une dizaine d'années et ils ne peuvent accueillir des fonctions comme AirPlay 2. Néanmoins, s'ils donnent toujours satisfaction à leurs utilisateurs, ce n'est pas la peine de s'en débarrasser.

Mais « pour d'autres utilisateurs, avoir des appareils Sonos capables de supporter ces nouvelles expériences est important. Le programme de recyclage est un moyen bon marché pour mettre à jour leur installation », selon l'entreprise. En ce qui concerne les anciens produits mis au rebut, Sonos estime que « l'action la plus responsable était de ne pas les proposer à de nouveaux consommateurs qui n'ont peut-être pas en tête le contexte de ces appareils vieux de dix ans, et qui ne sont pas en mesure d'offrir l'expérience Sonos attendue ».

À sa décharge, Sonos assure un support plutôt long pour ses produits : le constructeur garantit en effet une prise en charge logicielle d'au minimum cinq ans après la fin de la commercialisation d'un produit. Si tout cela peut s'entendre, il n'en reste pas moins que la désactivation totale de l'appareil, sans espoir de pouvoir le remettre en route, reste dure à avaler surtout en cette période où l'on s'interroge sur l'obsolescence des produits électroniques.

Sonos précise toutefois que son SAV peut réactiver un appareil qui a basculé en mode recyclage, en cas d'erreur ou sur une « base individuelle ». Il faut cependant contacter le support de l'entreprise. Pour finir, le constructeur explique prendre sa responsabilité envers l'environnement « sérieusement », et il s'engage à améliorer continuellement ses pratiques en matière de durabilité. Au vu du ramdam provoqué par cette histoire, il y aura peut-être des changements qui seront apportés dans les prochaines semaines à ce programme de recyclage.