Netflix, Disney+, Prime Video : les boutons dédiés des télécommandes Roku rapportent moins

Félix Cattafesta |

Roku, le fabricant de boitiers pour téléviseurs permettant d'accéder à ses services de streaming depuis n'importe quel écran, a dû revoir ses prévisions à la baisse. La société a expliqué lors de l'annonce de ses résultats trimestriels que cette décision venait d'un nombre de ventes hardware en baisse aux États-Unis par rapport à l'année précédente. Cette diminution a pour effet de rendre les fameux boutons Netflix/Prime/Disney+ de ses télécommandes moins rentables.

La Voice Remote Pro de Roku et son bouton Apple TV+.

S'ils ne sont pas très gros, ces boutons sont une part importante du modèle économique de Roku. Difficile de faire beaucoup de bénéfices là où les appareils du groupe coutent majoritairement entre 30 € et 60 €. En revanche, les petits boutons de services sont très rentables étant donné que les plateformes paient pour ces emplacements privilégiés. D'après Bloomberg, Roku toucherait 1 $ par utilisateur et par bouton.

Avoir un bouton dédié est intéressant pour une plateforme : les utilisateurs voient le nom du service à chaque fois qu'ils se servent de leur appareil Roku, et ne peuvent même pas s'en débarrasser étant donné qu'aucun d'entre eux n'est pas reconfigurable. Le nombre de places est volontairement limité par l'entreprise afin de faire jouer la concurrence.

Cette stratégie amène des questions, et de nombreux acteurs se plaignent d'une pratique nuisant à la concurrence. Une plateforme comme Salto n'aura par exemple jamais assez de budget publicitaire pour concurrencer les mastodontes américains et s'imposer sur les accessoires. L'enjeu est pourtant de taille quand on voit que les quatre emplacements occupent un quart de certaines télécommandes, qui ne disposent parfois même plus d'un pavé numérique.

Comme Roku vend moins d'appareils, les différentes plateformes sont donc moins tentées de lui signer de gros chèques. Les bourses sont plus serrées, d'autant plus dans le climat économique actuel où l'inflation pousse certaines entreprises à revoir leurs budgets publicitaires à la baisse. Tout cela pourrait amener Roku a réduire le prix de ses emplacements privilégiés sur le long terme.

Accédez aux commentaires de l'article