Cette fois, c'est la bonne ! Le Pixel 6 va enfin permettre à Google de faire véritablement son trou sur le marché encombré du smartphone. C'est en tout cas l'ambition de Sundar Pichai, CEO de Google, et Rick Osterloh, responsable du matériel de la marque. « C'est réellement un tournant pour nous. Nous voyons cela comme un vrai coup d'envoi pour les Pixel. Nous avons réuni tous les éléments nécessaires pour être un véritable acteur sur ce marché », déclare un Rick Osterloh confiant dans une interview à The Verge.

Après avoir collaboré avec plusieurs constructeurs sur les Nexus, Google a décidé de se lancer dans l'aventure seul en 2016. Depuis, ses Pixel sont régulièrement salués par la critique, en particulier sur la photo et le suivi logiciel, mais les ventes restent insignifiantes. Google n'aurait fait produire que 3,7 millions de smartphones en 2020, quand les plus gros vendeurs en écoulent plusieurs dizaines de millions par trimestre. Le moteur de recherche arrive certes sur un marché qui est déjà mûr, mais cela n'a pas empêché des marques chinoises récentes de se faire une place.

Google s'était donné initialement cinq ans pour devenir un acteur important du marché du smartphone. Ce délai ne sera pas tenu, mais pas de quoi refroidir les ardeurs de Sundar Pichai : « Nous sommes engagés sur le très long terme. Nous en sommes certes à la quatrième ou cinquième année, mais j'ai une vision sur 10 à 20 ans. »

« L'équipe s'est montrée modeste avec les Pixel au cours des 18 derniers mois en partie parce qu'elle attendait Tensor », justifie le CEO. Maintenant que cette puce maison est concrétisée, le Pixel devient « une représentation éclatante de la marque Google. » Alors que ses prédécesseurs étaient déjà doués en photographie informatisée, le Pixel 6 franchit un nouveau cap grâce à Tensor, selon Rick Osterloh.

Google : les nouveaux Pixel ne manquent pas de sel

Tandis que le Pixel 5 était un smartphone de milieu de gamme, le Pixel 6 a des prétentions bien plus élevées. À la question « est-ce que vous avez l'intention de rivaliser avec les meilleurs smartphones d'Apple ou Samsung », Google répond « oui, c'est notre intention ».

Pour faire son trou, faire un bon produit ne suffit pas, il faut le faire connaître. Google met les bouchées doubles en passant notamment un partenariat avec la NBA : le Pixel va devenir le « téléphone officiel » de la prestigieuse ligue américaine de basketball.

L'argument tarifaire compte aussi, et dans ce domaine, le moteur de recherche n'y va pas non plus avec le dos de la cuillère : pour toute précommande d'un Pixel 6, un casque Bose 700 est offert. Le casque ayant une valeur de 400 €, le Pixel 6 ne revient plus qu'à 249 € et le Pixel 6 Pro à 399 €. Google veut compter sur le marché du smartphone, quoi qu'il en coûte.