Concurrence : le groupe Match attaque Google en justice

Félix Cattafesta |

Le groupe Match porte plainte contre Google pour abus de position dominante. La maison mère de célèbres sites de rencontres comme Tinder et Meetic reproche à Google de forcer l'utilisation de son propre système de facturation sur Android afin de récupérer la controversée commission de 30 %.

Le nerf de la guerre est l'absence de mode de paiement alternatif à ceux de Google. Au mois de mars, on apprenait que la firme de Mountain View expérimentait la mise en place de systèmes de paiement in-app alternatifs avec Spotify. Seule l'entreprise suédoise aurait participé à ce programme en tant que testeur, malgré les demandes de Match. Dans sa plainte, le groupe affirme que cette expérimentation est une mascarade et que Google envisage d'imposer une taxe sur ces moyens de paiement alternatifs.

Match accuse également Google d'avoir trompé les éditeurs sur les règles de paiement du Play Store. « Google a attiré les développeurs d'applications sur sa plateforme en leur garantissant qu'ils pourraient offrir aux utilisateurs le choix du mode de paiement pour les services qu'ils souhaitent », explique la plainte. Le groupe affirme qu'une fois le marché monopolisé, Google a cherché à interdire les services alternatifs de traitement des paiements in-app. Match estime que la taxe de 30 % de Google se répercute sur le consommateur, obligé de payer plus cher pour ses achats tandis que les développeurs doivent rogner leurs marges.

Google s'est défendu en expliquant que cette plainte est une suite de la « campagne intéressée » de Match, qui cherche d'après elle a éviter de payer les frais sur les plateformes mobiles « sur lesquelles ils ont construit leur entreprise ». Le groupe rappelle également qu’il a déjà revu son système de taxes à la baisse pour les abonnements, une ristourne à laquelle les applications de Match sont éligibles.

Les applications de Match Group sont éligibles à un taux de 15% sur le Google Play pour les abonnements numériques, ce qui est le taux le plus bas parmi les principales plateformes d'applications. Et même s'ils ne veulent pas se conformer aux règles de Google Play, l'ouverture d'Android leur offre toujours de multiples façons de distribuer leurs applications aux utilisateurs d'Android.

Le groupe Match fait partie de la coalition d'éditeurs Coalition for App Fairness (CAF), un rassemblement d'entreprises opposées à certaines pratiques anticoncurrentielles. Ce n'est pas la première fois que le groupe s’attaque aux commissions des tenanciers des boutiques d'apps : en 2020, Match se plaignait déjà publiquement de la politique de 30 % prélevés par Apple sur les achats In-App.

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