Cette fin de semaine, l'iPad 2 a été officiellement lancé en Chine, mais c'est l'iPhone 4 blanc qui a fait l'actualité avec une vive empoignade dans l'un des deux Apple Store de Pékin. M.I.C Gadget, un site local, raconte que quelques douzaines de revendeurs d'iPhone (des "scalpers"), attirés par la nouvelle d'un retour en stock du modèle blanc, ont commencé à faire la queue devant le store de Sanlitun (ils en achètent des lots importants et les revendent à un prix légèrement plus élevé). Avant d'être prévenus qu'ils ne pourraient pas acheter le téléphone.

D'où énervement, agents de sécurité pris à parti et altercations avec des employés. Jusqu'à ce que l'un d'eux, un employé décrit comme "non-chinois", sorte avec une barre de métal et frappe 4 personnes. Ces revendeurs s'en sont alors pris à l'une des portes du magasin, la fracassant.

Sur les quatre personnes, deux au moins paraissent avoir été blessées, mais sans que l'on sache dans quelle mesure. On se gardera aussi de toute interprétation au vu des photos de M.I.C Gadget qui ne renseignent guère plus, sinon qu'elles témoignent d'une vive échauffourée. Le magasin a été brièvement fermé et les choses sont retournées à la normale peu de temps après.

Thomas, l'un de nos lecteurs, qui se trouvait dans l'autre Apple Store de Pékin, celui de XiDan, a lui aussi observé ce phénomène de "scalpers" (des groupes bien organisés qui se mettent en place aussi aux États-Unis, lire iPad 2 : le marché gris s'active).

“J'ai fait la queue toute la nuit pour acheter l'iPad 2 à XiDan le jour de la sortie, j'étais le seul étranger. Je suis arrivé à 20h30 la veille pour voir comment c'était, poser des questions et éventuellement faire la queue s'il y avait déjà du monde. Il y avait déjà 30 personnes. Selon un employé de l'Apple Store il y avait 3500 16 Go et 3000 32 Go (je n'ai pas demandé combien de 64 Go). J'ai donc commencé à faire la queue à 21h.”

“Vers 22h Apple a commencé à monter le zigzag. Puis on est tous rentrés dedans. Jusque-là très bonne ambiance. Peu après les revendeurs ont commencé à arriver, le bordel a commencé. Il y avait de la tension dans la queue. Ces "abrutis" (je ne vois pas trop comment les appeler… Enfin si, voyous, voleurs, irrespectueux, agressifs pour certains, mais peu) ont commencé a passer sous les lignes en tissus pour gratter des places, l'air de rien. J'ai perdu à peu près 40 places alors que j'étais dans les premiers. Et ce, malgré la sécurité très présente. Sincèrement, ça se voyait que c'était des voyous, rien que dans leurs attitudes.”

“À 23h30 la sécurité avait fini de préparer la salle dans le centre commercial où on allait passer la nuit. À partir de là, on sortait dans l'ordre du zigzag pour se faire attribuer un numéro. Tranquilles pour la nuit. On pouvait sortir pour une période d'une heure. L'heure passée, on perdait son bracelet.”

“À 5h on est tous sortis par numéro pour rentrer dans un zigzag composé de barrières en métal assez hautes pour éviter le problème rencontré durant la nuit. On a donc attendu 3h devant le store. Il y avait des agents de sécurité entre chaque ligne du zigzag et malgré cela certains ont quand même réussi à gratter des places.”

“7h45 : ils ouvrent en avance et on rentre par vague de 32 (je suis dans la 4e vague). Voilà en grande partie comment ça s'est passé à XiDan […] Il y a eu quelques altercations, mais pas de bagarres. Rien de grave. De plus la sécurité était élevée et je trouve qu'ils ont malgré tout bien géré la situation.

Il faut savoir que bien plus de 50% des gens qui faisaient la queue ne le faisait que pour le revendre ensuite. On a entendu parler d'un bénef de 300 yuans soit 30€, ce qui est pas mal ici, ça vaut 30 repas dans un restaurant de quartier.”

[MàJ] : le ShanghaiDaily donne un autre éclairage. Il explique que des étudiants avaient été payés pour acheter des iPad et iPhone (les ventes étant limitées à 2 par personne) mais d'après des témoignages, les "scalpers" auraient refusé de les payer comme prévu. Quant à l'épisode de l'employé, ce dernier aurait dédommagé à hauteur de 3080$ le client qu'il avait “légèrement” blessé avec une "tige" de fer. La police de son côté n'a pas jugé utile de poursuivre l'employé en question, présenté comme un manager étranger.

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