Les gens en ont-ils assez d’Aurélie Filippetti ?

Christophe Laporte |

Après tout, on est en droit de se poser la question. La ministre de la Culture n’est pas passée inaperçue ces derniers jours. Elle a au contraire tout fait pour s’attirer les faveurs des médias.

La première affaire concerne Amazon. À plusieurs reprises, la ministre a déclaré : « Aujourd'hui, tout le monde en a assez d'Amazon qui, par des pratiques de dumping, casse les prix pour ensuite pénétrer sur les marchés pour ensuite faire remonter les prix une fois qu'ils sont en situation de quasi-monopoles ».

Ce n’est pas la première fois que la ministre s’en prend au géant du commerce en ligne, qui comme le note Le Figaro, est semble-t-il très sensible aux arguments du Syndicat de la librairie française (SLF).

Il est vrai que dans l’industrie du livre, Amazon est un acteur de plus en plus incontournable, qui ne cesse de gagner des parts de marché face aux librairies traditionnelles.

Plutôt que d’imaginer l’avenir avec le livre numérique où il y a beaucoup à faire, Aurélie Filippetti a fait savoir qu’elle comptait prendre des mesures fortes pour soutenir les « réseaux de libraires indépendants ». Il est plus facile de quémander une subvention qu’une bonne remise en cause.

Le retour de la redevance sur ordinateurs et tablettes

Dans son entretien à Libération, Aurélie Filippetti s’est également exprimée sur la redevance. Si elle exclut une hausse, elle annonce toutefois la constitution d’un groupe de travail parlementaire « chargé de réfléchir à l’évolution des recettes du service public et de la redevance ».

Interrogée sur le sujet sur RTL, la ministre a préféré botter en touche. La question lui était posée de savoir si la redevance devait également s’appliquer aux tablettes et aux ordinateurs.

Pour elle, c’est aux parlementaires d’en décider ajoutant toutefois que les manières dont les Français consomment la télévision avaient évolué.

Toutefois, comme le note PC Inpact, elle a tenu des propos beaucoup moins flous. En juillet 2012, elle déclarait : «aujourd’hui avec la TV connectée, la télé va beaucoup passer par les ordinateurs. Est-ce qu'il faut étendre la redevance à ces écrans quand on n'a pas de télévision ? (…) C'est une question qui se pose, mais ça serait une redevance évidemment par habitation. On ne paiera pas une redevance [en plus, ndlr] si on a un ordinateur et une télé (...). Aujourd’hui des gens n’ont pas de télévision et ont un écran. »

Ce n’est pas la première fois que la question de la redevance sur les ordinateurs et les tablettes se pose (lire : La proposition de redevance TV sur les ordinateurs et tablettes réapparait). Tout laisse à penser que ce débat devrait revenir au premier plan dans les semaines à venir.

On rappellera que pour les smartphones et les tablettes, Aurélie Filippetti soutient également l’idée d’une taxe de 1 % sur ces appareils afin de financer la création. Cette proposition phare du rapport Lescure a pour le moment été mise de côté par Bercy (lire : Bercy ne prévoit pas de taxe sur les appareils connectés pour l'année prochaine).

image : Fondapol

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