iPhone 6 : le re-test

Florian Innocente |

Deux mois après l'arrivée dans nos poches des premiers iPhone 6, le recul sur ce nouveau modèle est suffisant pour revenir sur notre test des premiers jours. L'occasion de reconsidérer les qualités et défauts que nous lui avions attribués (le même exercice a déjà été fait pour l'iPhone 6 Plus).

De défauts, nous n'en n'avions pas trouvé beaucoup, ciblant nos critiques sur des questions esthétiques avec ces bandes disgracieuses au dos, la protubérance que représente l'appareil photo ou encore l'adaptation que nécessitait ce format agrandi.

iPhone 4, 5, 6 et 6 Plus — Cliquer pour agrandir

Dimensions

Nous sommes quatre chez iGeneration à utiliser depuis le premier jour un iPhone 6 en remplacement d'un iPhone 5, d'un 5s et de deux 5c. La différence de taille entre les deux générations n'est pas aussi énorme qu'avec un 6 Plus, mais tout de même. Surtout lorsqu'on a eu la main calibrée par une largeur immuable d'iPhone successifs depuis 7 ans…

Un temps d'adaptation a été nécessaire, comme si l'on switchait vers un téléphone Android… sans quitter Apple. Un iPhone 6 qui oblige à écarter un peu plus la main et qui rend surtout malaisé l'accès à ses extrémités opposées. Sans parler du bouton d'allumage que l'on est souvent allé chercher par erreur à son ancien emplacement au sommet du téléphone. Ou de ceux qui le tiennent de la main droite et qui ont maintenant le pouce qui tombe sur ce même bouton, le pressant par erreur.

Aujourd'hui, par un effet évident d'habitude, l'iPhone 6 ne fait plus aussi grand qu'au départ. On a gagné une ligne d'icônes — comme ce fut le cas avec l'iPhone 5 — et un peu plus de place à l'écran. Ces nouvelles dimensions ont été maintenant intégrées, absorbées et digérées pour l'essentiel. Par un effet inverse, c'est la prise en main d'anciens iPhone, surtout les 4 et 4S, qui surprend : comment a-t-on pu utiliser aussi longtemps ces "jouets" ? Cela ne veut pas dire que tout est redevenu commode avec ce plus grand téléphone mais le temps fait naturellement son œuvre.

Deux mois plus tard, l'une des principales singularités de cet iPhone 6 n'en est plus une. On envie presque — mais presque seulement — les propriétaires de cette pelle à tarte d'iPhone 6 Plus dont l'interface bénéficie de quelques raffinements spécifiques et où les dimensions de l'écran apportent une vraie différence. Un peu comme si l'effet de la nouveauté, pour qui est passé d'un 5/5s à un 6, s'était trop vite estompé.

"Accès (pas toujours) facile"

Pour pallier la difficulté à aller chercher les bords supérieurs de l'écran, Apple a ajouté l'action Accès facile exécuté par un double tap sur le bouton d'accueil. Il fait aussitôt descendre l'interface de moitié, mettant à portée de pouce la partie supérieure. Deux d'entre nous s'en servent régulièrement, par exemple pour atteindre plus facilement la croix de fermeture des écrans pub…

Les deux autres, dont l'auteur de ces lignes, n'y trouvent guère d'intérêt. Dans notre cas c'est tout simplement l'accès au bouton d'accueil qui est très peu pratique, obligeant à d'impossibles contorsions du pouce.

"Accès facile" difficile à activer (à gauche) sauf à tenir plus bas son iPhone (à droite) — Cliquer pour agrandir

Sauf à tenir son téléphone très bas, perché sur le petit doigt, il est impossible d'atteindre le bouton sans remonter le téléphone dans la paume. Dès lors on a plus vite fait d'utiliser l'autre main pour manipuler l'interface. Pour la deuxième personne qui s'en passe aussi, c'est tout simplement la fonction qui ne lui convient pas, vu qu'elle ne réagit pas de la même manière selon où l'on se trouve dans l'interface et les applications.

Tenue en main

On écrivait dans le premier test que le téléphone « reposait en main sans créer le moindre inconfort ». Avec plus de recul il convient de nuancer. Oui ces nouvelles rondeurs ajoutées à un écran parfaitement joint jusqu'à la tranche sont extrêmement agréables, le pouce glissant à merveille depuis le bord de l'écran lors de l'exécution des gestes latéraux prévus dans iOS. Cette légère forme de galet poli, comme en avaient les écrans des premiers Lumia, est la grande réussite esthétique et ergonomique de ces iPhone, un vrai régal.

Mais ce dessin induit un inconfort : le téléphone a quelque chose d'une savonnette. Il glisse beaucoup plus facilement en main. Bien plus souvent qu'avec les autres modèles, on a la crainte de le voir s'échapper. Autant les iPhone 5 tenaient bien en main autant avec celui-ci il est arrivé qu'on se fasse quelques frayeurs.

Les quatre utilisateurs de ce téléphone se sont résolus à l'utiliser avec une housse, soit de manière régulière soit en permanence. Deux d'entre nous ont l'étui Plume d'Incipio qui a le mérite de ne pas gâcher trop le confort induit par la nouvelle forme, tout en permettant de garder mieux en main son téléphone. Les autres ont les protections d'Apple (lire son test ainsi que celui des étuis Apple).

L'étui "Plume" d'Incipio

Le fait que ces téléphones glissent plus facilement en main tient davantage au mélange de rondeurs et de métal qu'à leur finesse accrue parfois décriée. Après tout, nous avions fait la même remarque lors du test de l'HTC One M8 : tout métal, au dos rond et bien plus épais que l'iPhone 6.

Le design du 5c anticipait celui de l'iPhone 6 avec ses bords déjà bien moins anguleux, mais psychologiquement on craignait moins de faire tomber un téléphone en plastique que cet iPhone 6 de facture plus luxueuse. C'est ce qui faisait que le propriétaire de l'un des 5c s'en servait sans housse, contrairement à son nouveau 6 bien protégé. En résumé, si vous vous êtes très bien passé d'un étui pour vos précédents iPhone, il n'est pas certain que vous échappiez cette fois à cette dépense supplémentaire.

Solidité

Il est beaucoup trop tôt pour dresser un bilan de la solidité de ce modèle. L'anodisation de l'aluminium de certains de nos iPhone 5 avait très vite perdu de son homogénéité avec des chanfreins ébréchés, quand il n'y avait pas carrément des défauts esthétiques de surface dès le déballage des tout premiers modèles. Rien de tout cela cette fois. On ne se plaindra pas de grand chose sur ces iPhone 6 (qui n'ont pas connu de pliure ou déformation…). Il y a le commutateur pour le mode silence qui fait du bruit lorsqu'on agite le terminal (mais ce n'est pas franchement le geste le plus fréquent…) et il en va ainsi sur quasiment tous les iPhone depuis quelques générations.

Notre iPhone produit aussi un très léger bruit de "creux" ou de "clic" lorsqu'on appuie un peu fortement sur le quart inférieur de l'écran. Ce n'est pas facile à reproduire systématiquement mais on a pu le noter de temps à autre. On avait vu cela aussi sur des 5c (lire L'iPhone 5c et son écran qui fait "clic"). Nos trois autres iPhone 6 ne montrent pas cette particularité.

Faut-il aussi s'inquiéter du risque d'abîmer la surface de l'appareil photo qui dépasse au dos ? Rien ne permet de l'affirmer à ce stade de nos utilisations. On fait confiance, a priori, au revêtement en cristal de saphir pour ne pas se rayer vite et irrémédiablement. Et puisque l'on a souvent mis un étui, ce dernier a eu le double mérite d'éviter que le téléphone ne repose sur cet endroit et de compenser le déséquilibre produit par une surface qui n'est plus parfaitement plane.

Autonomie

C'est le point sur lequel on attendait ces téléphones de pied ferme. La satisfaction exprimée en septembre reste de mise. Il y a sur ce critère un avant et un après. Il faut bien sûr raison garder, Apple n'a pas subitement trouvé une formule miracle. Mais l'emploi de batteries plus conséquentes, aidées probablement par un meilleur rendement des nouveaux processeurs fait que l'autonomie devient une préoccupation moins importante.

On peut utiliser son iPhone 6 de manière régulière pendant une journée, omettre de le brancher la nuit et le trouver le matin avec encore du jus. Il y a trop de cas particuliers pour en tirer une règle irrévocable mais aucun d'entre nous ne regrette ses anciens modèles lorsqu'on parle batterie.

Un exemple plus concret : un matin nous avons démarré à 7h avec un iPhone 6 chargé à bloc. Toute la journée il a été utilisé pour le mail (avec une luminosité confortable), pour écouter 3 ou 4 albums de musique et des podcasts audio ou encore pour consulter notre app. À 23h on en était à 37% de charge restante. Il y avait encore 20% le lendemain à 7h30 alors que le téléphone était resté connecté au réseau toute la nuit. Ce n'est qu'à 11h30 que la batterie s'est épuisée. Sur l'intégralité de cette période d'un peu plus de 24h, nous sommes restés en connexion cellulaire — de qualité variable mais en 4G le plus souvent — le Wi-Fi est resté tout le temps désactivé.

Un peu plus de 24h d'autonomie dont la moitié du temps utilisé de manière active

Si l'on se place dans un cas de figure où l'on fera de la vidéo ou des jeux, les résultats seront évidement moins flatteurs. On peut passer un bon moment dans le train à faire différentes choses sur son téléphone et en descendre sans paniquer à l'idée de ne pas trouver rapidement une prise de courant…

On regrette toujours de ne pas avoir, comme sur Android, un commutateur logiciel qui permette de couper les services les plus gourmands sans être obligé d'aller dans plusieurs recoins des réglages d'iOS. Ce serait bien pratique pour les situations les plus tendues. Pour le reste, lors d'utilisations courantes, deux mois après nos premiers constats, nous restons satisfaits par l'autonomie procurée par ce nouveau modèle (et les iPhone 6 Plus font largement mieux encore).

Au final, il n'y a pas grand chose à retirer de ce que l'on avait dit lors du premier test. Ces iPhone 6 sont d'un très bon niveau et aucune des quatre personnes qui s'en sont équipées n'a de regret de son précédent modèle. À part peut-être une petite nostalgie pour les coques colorées chez l'un des deux propriétaires d'un 5c (d'où la coque bleue en photo)…

- Lire aussi iPhone 6 plié, c'est fait aussi !

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