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Les déambulations nocturnes sur la toile révèlent parfois de très bonnes surprises. C’est ainsi que l’on découvre, par exemple, l’improbable groupe strasbourgeois Enregistré par Steve Albini. Passé l’amusement suscité par ce nom en forme de clin d’œil, l’écoute de leur démo cinq titres, qu’ils qualifient eux-mêmes de « brouhaha entomologique », de « musique approximative et tendue née de l’urgence de se faire entendre », calme très rapidement les derniers dubitatifs quant aux « choses gratuites que l’on peut télécharger sur Internet ». Une section rythmique impeccable d’efficacité, des guitares abrasives sachant alterner la subtilité du post-rock et la puissance de l’emo et un saxophone en liberté ajoutant une touche de dissonance et d’improvisation, ces « quatre moucherons prisonniers d’une flaque de boue » font déjà preuve d’un savoir-faire insolent comme le prouve les sept minutes de Capitalism. Le reste de la démo, qu’il est possible de commander pour 4 euros port compris, est disponible sur le site du groupe.
La deuxième découverte, c’est l’excellent micro-label Another Records qui nous l’offre avec l’album de Gina Artworth. Une musique tout en tension, à la limite de la rupture, hantée par une voix féminine à la fois fragile et bien décidée à ne pas se laisser impressionner. On pense évidemment à une PJ Harvey en moins pop ou plus récemment au dernier Shannon Wright, ou encore à un Bob Tilton au féminin. Fourty Niners est extrait de l’album sept titres disponible en téléchargement complet sous licence Creative Commons sur le site de la structure indépendante.