L'Adams de l'été

Dans la famille Adams, je voudrais le fils. Ryan.

Ryan Adams ?, me direz vous, l’homme qui, pendant notre période pré pubère, meuglait d’une voix rocailleuse la BO guimauve de « Robin des Bois » avec Kevin Costner et son légendaire mullet?

Non, non, non, vous n’y êtes pas du tout : ça c’est Bryan Adams, avec un B comme Bryan, celui qui s’est reconverti dans la photo vaguement modasse pour Calvin Klein et qui parallèlement, fait des tournées aux États-Unis avec Def Leppard, le groupe au batteur mono bras.

Confondre Ryan Adams avec son presque homonyme est chose courante et pourtant, à part le nom, tout les sépare.

Ryan Adams est un jeune compositeur et interprète américain, qui, à seulement 31 ans, sort son 6ième album solo, intitulé « Cold roses » (qui en fait est un double album) avec The Cardinals, un groupe monté pour l’occasion.

Malgré l’orientation délibérément country qui tranche avec ses albums précédents (plutôt rock), « Cold roses » ne fleure pas la bouse de vache, la vieille mule et le stetson moisi, car Ryan Adams y apporte un enthousiasme et une fraîcheur inédite, qui évoquent les grands espaces et la liberté retrouvée.

Même en étant pas franchement adepte du style country, on se laisse facilement emporter dans des morceaux entraînants et exaltant comme « Let it ride », « Easy plateau » ou « If i’m a stranger ». Il n’en oublie pas pour autant le rock avec des titres dans la veine de ses productions précédentes, « Life is beautiful » et le superbe « Cold roses » entre autres.

Les deux volumes que comporte ce disque sont assez différents, le premier étant axé sur les ballades et la mélancolie , le deuxième résolument plus joyeux et insouciant, mais la qualité n’en pâtit pas, on peut écouter l’un ou l’autre en fonction du contexte (le second est cependant à bannir après une rupture douloureuse ou la perte de son hamster d’un cancer des testicules). De plus, si bien de doubles albums peuvent s’avérer pompeux, du genre « moi je peux le faire », celui-là ne s’étend pas sur la longueur (80 minutes environ en tout) et aucun des morceaux proposés ne semble être là pour combler un vide.

Ryan Adams n’a pas, du moins en France, le succès qu’il mérite, car « Cold roses » est indiscutablement un album réjouissant et d’une maîtrise épatante pour un si jeune artiste, capable de se lancer dans divers styles sans s’y casser les dents, en réussissant même le pari de faire redécouvrir un genre que l’on croyait à jamais poussiéreux avec la mort du regretté Johnny Cash.

Yiha !

À télécharger sur iTunes, Cold roses , mais aussi les indispensables albums rock Heartbreaker et Love is Hell , où apparaît une reprise de « Wonderwall » qui nous ferait presque nous demander : Oasis ? mais c’est qui ?

À noter également le très beau, bien que très bordélique, site officiel de Ryan Adams.