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Soul system

redaction

mercredi 06 juillet 2005 à 11:53 • 0

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L’été arrive, les oiseaux chantent, on en jetterait presque nos disques rock’n’roll dépressifs de l’hiver pour s’accorder une petite parenthèse enchantée, calés sous le parasol entre la famille qui pique-nique de sandwichs au sable et le groupe de jeunes qui écoutent les tubes de l’été transformés en sonneries de portable.

Soit, ce n’est pas encore aujourd’hui que tu pourras écouter le bruit de la mer tranquillement, alors si pollution sonore il doit y avoir, autant la choisir.

Et moi, vieille carne abonnée aux Chuck Taylor, nourrie dès ma plus tendre enfance de Beatles et de Stones (merci Papa), je choisis la nu-soul comme toile de fond musicale pour accompagner les beaux jours.

La nu-soul (ou neo-soul) puise ses influences dans plusieurs genres musicaux, le hip-hop, le r’n’b et bien sûr la soul des années 70. Le renouveau provient en effet plus de la musique en elle-même que des thèmes qui ont fait les beaux jours de la soul, un mélange entre une positive attitude que ne renieraient pas Lorie et Jean-Pierre Raffarin et des valeurs morales telles que la famille, le respect, l’amour et la foi.

Pourtant, la nu-soul n’est pas de la musique pour bisounours, malgré les codes et certains clichés (mais quelle catégorie de musique aujourd’hui y échappe ?), la véritable âme de la nu-soul vient des personnes qui la chantent et l’incarnent : loin des divas gonflées et préfabriquées spécialement pour servir la soupe, on trouve des perles de sensibilité, telles Jill Scott, Angie Stone ou Erykah Badu.

Pourtant, écouter de la bonne musique, ça se mérite. Ces trois-là ne feront probablement jamais de tubes (malgré le « You got me » des Roots sorti en 1999 avec le refrain implacable chanté par Miss Badu), mais c’est sur la durée qu’elles existent. Jill Scott, Angie Stone et Erykah Badu ne sont pas des midinettes photoshopées, ce sont des femmes, des vraies, avec des formes, des voix fortes et puissantes utilisées avec subtilité et raffinement pour mieux raconter leurs vies et leurs expériences, et prouver que dans le ghetto, il n’y a pas que les pimps, les bitches et les bling-bling dont nous abreuvent les rappeurs West Coast.

Pas de show, l’ambiance reste feutrée, authentique et surtout simple. Là où le r’n’b s’autorise toutes les fioritures vocales, les figures de la nu-soul s’inscrivent dans une lignée plus sobre, consciente que l’expression d’un sentiment ne se réduit pas un cri strident ou une voix chargée de trémolos mielleux.

Entre beats hip-hop et vocalises jazzy, la nu-soul est un appel à la sensualité avec cette irrémédiable envie de hocher la tête et de bouger son postérieur lascivement, et on en vient même à se dire que, tiens, on continuera à écouter ça cet hiver, à la place de prendre des antidépresseurs en écoutant le dernier Radiohead.

A télécharger sur iTunes, «Stone Love» de Angie Stone, « A Long Walk
» de Jill Scott, «Get lifted» de John Legend et « Worldwide underground » de Erykah Badu.


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