Spotify : un centime d'euro par écoute qui pèse lourd

Anthony Nelzin-Santos |

Il y un an, Spotify traversait l'Atlantique pour atteindre les États-Unis. L'occasion de partager quelques statistiques (via) : on n'en saura pas plus sur le nombre d'abonnés, mais l'on sait que 13 milliards de morceaux ont été écoutés ces douze derniers mois aux États-Unis via Spotify. C'est l'équivalent de 2 700 années d'écoute.

Près de 28 millions de morceaux ont été partagés en ligne : 41,5 % à l'intérieur de Spotify, mais aussi et surtout 55,3 % sur Facebook. Le plus grand réseau social du monde est en effet totalement intégré à Spotify et il est désormais impossible de s'inscrire à Spotify sans compte Facebook. En comparaison, seuls 2,7 % des morceaux partagés l'ont été sur Twitter.

Beaucoup d'activité donc, mais les revenus par écoute restent très bas. Le distributeur britannique Ditto Music touche 0,0042 € par écoute financée par la publicité (via). Le revenu est encore moindre sur mobile : il tombe alors à 0,00099 € par écoute. Il est néanmoins bien supérieur lorsque c'est un abonné payant qui écoute sur son ordinateur : il rapporte alors 0,01 € par écoute.

Cela peut paraître peu, mais sur la durée et avec le nombre d'utilisateurs, l'impact est loin d'être négligeable. Au premier trimestre, le streaming représentait 12,8 millions d'euros en France, dont 8,7 millions pour les seuls abonnements — sur l'année, il devrait atteindre la barre des 50 millions d'euros. En 2010, la « rémunération équitable » perçue au titre de l'exploitation par les radios, les chaînes de télévision ou les lieux sonorisés rapportait 77,1 millions d'euros. Le streaming est la nouvelle radio, pour paraphraser Neil Young : il rapporte peu par écoute, mais pèse grâce à son utilisation massive.

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