Décembre : c'est l'heure des bilans. Eh oui, on y est, la fin de l'année arrive avec son lot de sapins et de cadeaux en plastique, de dindes fourrées et de chocolats pralinés. Parmi les immuables traditions qui viennent égayer la fin de l'année, tout le monde a pensé à écrire sa lettre au père Noël et s’apprête à connaître les habituelles mésaventures abdomino-digestives consécutives aux sacrosaints repas-marathon, mais avez vous pensé à faire votre top albums 2004 ? Premier de la rédaction a osé me lancer, je vous présente le mien. N'oubliez pas de donner le votre et de découvrir celui des lecteurs sur le forum.

10. The arcade fire Funeral (Pop Baroque)
Magnifique disque de pop pantagruélique aux arrangements soignés et aux mélodies très efficaces.

9. Liars They were wrong so we drowned (Ovni déjanté)
Après un premier album remarqué, les New-yorkais nous crachent un glaviot bien baveux dans la soupe aux dollars du revival Punk-rock. Sans concessions.

8. Shannon Wright Over the sun (Rock près de l'os)
Enregistrée par un Steve Albini en grande forme, l'ex-chanteuse de Crowsdell laisse libre court, au fil des morceaux, à ses états d'âmes, son jeu de guitare (ou occasionnellement de piano) tout en tension contenue accompagnant à merveilles son chant presque rauque.

7. Deathprod Morals and Dogma (Dark Ambient)
Producteur des excellents Supersilent, Helge Sten nous propose, en solo, quatre titres splendides, rappelant les ambiances glauques à la David Lynch, à écouter, seul, dans le noir. Pour citer un confrère norvégien, on pourrait dire que "Selv om Morals and Dogma inneholder innspillinger fra en 6-års periode, viser denne platen konturene av en kunstner i utvikling, en utvikling vi finner spor av gjennom alle de fire CD'ene." Pas mieux.

6. Radian Juxtaposition (Electro avant-gardiste)
Mêlant organique et synthétique, les trois autrichiens de Radian nous plonge dans un rock minimaliste, au groove réfrigéré, zébré de stridences électroniques bruitistes. Totalement bluffant.

5. Sonic Youth Sonic Nurse ( Noisy-rock à l'ancienne)
Vingt-deux ans après leur début, le groupe new-yorkais s'offre une cure de jouvence: lifting réussi. Vous pouvez désaccorder vos guitares.

4. The New Year The end is near (Rock neurasthénique)
On retrouve avec un bonheur non dissimulé tous les ingrédients qui avaient fait le (non)succès de Bedhead : cette voix, inimitable, plus susurrée que chantée, cette lenteur rythmique caractéristique, ces finaux instrumentaux portés par des envolées de guitares, la beauté majestueuse des compositions cachée derrière une simplicité apparente. Un trésor caché.

3. Wilco A ghost is born (Pop-rock déviante)
Une production magnifique de Jim O’Rourke au service d’un songwriter en état de grâce mélodique, un peu comme ci Thurston Moore avait joué sur un album des Beatles : Wilco montre à quel point des racines country peuvent être dépassées, sublimées pour devenir les fondations d’une musique libre et totalement affranchie

2. The One Ensemble of Daniel Padden The owl of Five (Folk expérimental)
Voyage dans l'espace et dans le temps avec Daniel Padden : d'un pub irlandais enfûmé au bord d'un Loch brumeux en passant par une fumerie d'opium à Marrakech au fil de douze haïkus musicaux à la beauté fascinante.

1. The Married Monk The belgian kick (Electro-pop cynique)
Quatrième sommet de la discographie décidément irréprochable des Married Monk, groupe français insaisissable et intrigant. Tout y est : tube imparable, reprise dénaturée et chant habité. Ou comment être les plus doués sans choper le melon.

Un simple constat pour terminer : aucun album de ma liste n'est disponible sur l'iTunes Music Store, preuve que la marque à la pomme a encore beaucoup d'efforts à faire au niveau de son catalogue (surtout du point de vue, à mon humble avis, des indépendants). Bref le dernier album de Wilco et de Sonic Youth indisponibles, ça fait pas très sérieux.