Vers une révision de la chronologie des médias plus favorable à la SVOD ?

Mickaël Bazoge |

La crise sanitaire aura eu au moins un mérite — façon de parler —, c'est d'accélérer la réflexion autour de la chronologie des médias. Durant le confinement, le CNC a ainsi autorisé une trentaine de films à déroger à cette loi d'airain pour qu'ils puissent être proposés plus rapidement sur les plateformes de vidéo à la demande. Les confinés ont ainsi pu profiter de films comme 1917 ou Sonic sans attendre les quatre mois réglementaires entre une sortie au cinéma et sa disponibilité en VOD (lire : Confinement : sorties VOD avancées, Netflix cartonne plus que jamais).

Crédit : Jan Vašek.

À l'occasion d'une annonce de soutien au secteur du cinéma et en particulier aux salles de cinéma, Jean Castex a expliqué que les acteurs de l'industrie devront rediscuter « très vite » de la chronologie des médias, un système très franco-français qui permet d'irriguer financièrement toute la filière cinématographique tricolore, des producteurs aux diffuseurs télé, en passant par les services de VOD, de SVOD, et bien sûr les salles de cinoche.

Le Premier ministre n'est pas allé plus loin dans la réflexion, mais ces négociations vont se dérouler dans un contexte pesant : une concertation a en effet débuté pour que les plateformes de streaming (Netflix, Amazon, Apple TV+ et les autres) financent une partie de la création française en y investissant un pourcentage de leur chiffre d'affaires. « On ne peut pas exiger beaucoup des plateformes et leur imposer les délais de diffusion aujourd'hui prévus », a ajouté Castex. Un moyen de prendre d'un côté (plus de sous pour le cinéma français) pour donner de l'autre (des délais raccourcis pour les services de SVOD) ?

La dernière révision de la chronologie des médias remonte au mois de décembre 2018. Elle n'a pas modifié grand chose (lire : Chronologie des médias : finalement, encore moins de changements ?).

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