Les grandes ambitions de Patrick Drahi aux États-Unis

Mickaël Bazoge |

Après la fin de non recevoir de Bouygues Telecom qui s’est refusé à Altice, Patrick Drahi se tourne désormais vers les États-Unis. Le nouveau mogul des médias et des télécoms s’est déjà offert Suddenlink, le septième câblo-opérateur américain, pour la bagatelle de 9,1 milliards de dollars (lire : Altice : après SFR, l’aventure américaine de Patrick Drahi). L’appétit du patron d’Altice, maison-mère de Numericable-SFR, est beaucoup plus grand.

Le Wall Street Journal, pour un long portrait, a pu s’entretenir avec le « little known French billionnaire » (« le milliardaire Français peu connu ») qui a en toute simplicité dévoilé son plan de match pour importer le modèle européen aux États-Unis. Patrick Drahi a l’intention de procéder à un remake US de Numericable, achetant des « petits » câblos et opérateurs afin de les réunir sous un même toit. In fine, cette stratégie permettra de créer un acteur incontournable du marché, dont la taille permettra de lancer des offres quadruple-play, pratiquement inexistantes à l’heure actuelle aux États-Unis.

Pour le moment, Drahi semble vouloir s’intéresser à deux acteurs de taille moyenne : Cox Communications et Cablevision. En façade, ces deux opérateurs ne montrent aucun intérêt particulier dans des propositions de rachat mais qui sait, le patron d’Altice a les coudées franches avec les banques, qui lui prêtent sans barguigner les milliards d’euros dont il a besoin pour financer ses acquisitions à grande échelle.

Patrick Drahi a souhaité acheter Time Warner Cable, un des poids lourds du secteur. Robert Marcus, le CEO du câblo-opérateur, a reçu son homologue de Numericable-SFR fin mai ; Drahi lui a alors fait savoir qu’il avait le groupe dans le collimateur… Quelques jours plus tard, TWC annonçait son mariage avec Charter, laissant Altice sur le bas-côté. Il n’y a cependant là rien qui effraie Drahi : « Je possèderai cette entreprise », aurait-il assuré à Marcus. En attendant, il compte multiplier les emplettes : « Nous allons acheter un second [câblo], un troisième et un jour nous pourrons dire "Bonjour M. Comcast !" ou " Bonjour, M. Charter !" ».

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