Couverture des zones blanches, appels Wi-Fi, 4G fixe : l'Arcep précise les engagements des opérateurs

Mickaël Bazoge |

Les quatre opérateurs vont engager 3 milliards d'euros pour couvrir les zones blanches, les principaux axes de transport ainsi que le réseau ferroviaire français. Un investissement qui évite à l'État de débourser le moindre sou pour cette couverture mobile, mais en échange de quoi le gouvernement renonce aux enchères de renouvellement des fréquences mobiles.

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Un donnant-donnant qui oblige donc les opérateurs à respecter leurs promesses. C'est l'Arcep, le gendarme des télécoms, qui en est le garant. L'organisme a publié le rapport (PDF) qui reprend en détail les engagements des quatre principaux acteurs de la téléphonie pour assurer une « couverture mobile de qualité [à] l'ensemble des Français ».

Zones blanches

Ce document nous apprend que suite à la demande des pouvoirs publics, l'opérateur qui n'est pas présent dans une des zones blanches identifiées aura l'obligation d'apporter un service voix/SMS (éventuellement via une mutualisation des infrastructures), ainsi qu'une couverture 4G dans les 12 ou 24 mois, selon les autorisations d'urbanisme et la mise à disposition d'un terrain. Il prendra à sa charge la totalité des coûts (équipements, pylône, collecte). Chaque opérateur devra couvrir 5 000 zones d'ici à 2022.

Autre échéance : dans les deux prochaines années, Orange, SFR et Bouygues Telecom devront assurer une couverture voix/SMS et 4G sur les principaux axes routiers. Cette couverture (dite de « premier niveau ») permettra a minima d'en profiter à l'extérieur des véhicules sur un total de 55 000 km de routes. « [Le service] sera également souvent disponible à l’intérieur des véhicules en déplacement, mais pas toujours », précise l'Arcep.

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Au même horizon 2020, la 4G devra être généralisée sur l'ensemble des sites, et à 100% dans les zones blanches "centre-bourgs" d'ici 2022. Les opérateurs ont également accepté une obligation de qualité des services mobiles : un contrôle consistant en des appels sur le terrain sera effectué (le signal sera alors artificiellement atténué pour déterminer la qualité de la couverture).

Courant 2018, on trouvera sur les sites web de chacun des opérateurs la liste des antennes-relais hors service en raison de panne ou de maintenance. Des bases de données qui devraient être exploitables par des tiers : on pourrait ainsi voir fleurir des applications et des services en ligne affichant les zones temporairement dégradées.

Appels Wi-Fi : enfin un engagement de Free Mobile

Parmi les engagements pris par les opérateurs qui n'ont pas fait l'objet d'une communication, on retient en particulier la mise en service des services voix et SMS sur Wi-Fi : Orange, SFR et Bouygues Telecom activeront cette option par défaut (sur les smartphones compatibles) cette année.

Les appels Wi-Fi, qui comme leur nom l'indique permet de pallier un mauvais réseau cellulaire en passant des coups de fil sur le réseau Wi-Fi, sont déjà d'actualité à des degrés divers chez ces opérateurs (lire : Les appels Wi-Fi se généralisent sur l’iPhone 6 (Plus)). La nouveauté ici, c'est l'engagement de Free mobile à offrir ce service d'ici la fin 2019 ; à défaut, le trublion proposera une Femtocell.

D'ici la fin de cette année, les entreprises et les personnes publiques auront la possibilité d'obtenir, « pour un tarif abordable », une amélioration de la couverture des services voix/SMS et données à l'intérieur de leurs bâtiments. Les opérateurs seront libres d'utiliser la technologie qui leur convient (pico cellules, appels Wi-Fi, DAS, répéteurs, …).

4G fixe

La 4G fixe, c'est une des alternatives pour les endroits où l'accès à internet n'offre pas de débit satisfaisant (l'Arcep donne le seuil de 8 Mbit/s). Si aucune autre solution n'est mobilisable à court terme, les opérateurs auront l'obligation de proposer dans le courant de l'année une offre « 4G fixe ».

La 4G Box nouvelle génération, en arrière-plan près de la fenêtre. Cliquer pour agrandir

On commence à trouver sur le marché de telles offres, à l'instar de Bouygues Telecom qui a confirmé aujourd'hui le bridage à 200 Go de données par mois. Le gendarme des télécoms n'a rien à dire (hélas pour certains) sur le sujet : les opérateurs devront simplement « proposer une quantité minimale de données associée à un débit non bridé, sauf mesures de gestion de trafic raisonnables et conformes au règlement sur la neutralité de l’Internet ».

Le fournisseur devra aussi proposer une antenne externe à installer chez le particulier pour optimiser la qualité de la connexion. Les pouvoirs publics diront les zones géographiques à couvrir par ce type d'offres : Bouygues Telecom ou un autre ne pourra plus se réfugier derrière sa carte des lieux où sa 4G Box est disponible.

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