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iPod nano 8 Go

vincent absous

lundi 25 septembre 2006 à 11:26 • 17

Matériel

Lancé sur le marché il y a un an, l'iPod nano créait la surprise. Apple, en effet, le faisait succéder à un iPod mini qui avait su séduire et qui remportait un succès certain. Face à son grand frère, l'iPod mini proposait un look bien à lui, grâce aux couleurs notamment. Si le passage à la mémoire flash en lieu et place du disque dur était annoncé depuis un certain temps, on ne s'attendait pas à un tel changement de look. Loin d'être une évolution de l'iPod mini, l'iPod nano marquait une révolution de gamme : passage à la mémoire flash (mais avec un espace mémoire plus petit), passage à l'écran couleur, nouveau look, rappelant celui, en miniature de l'iPod "normal), disparition des coloris vert, rose, bleu, argent ou beige au profit du blanc ou du noir, disparition de l'aluminium anodisé pourtant apprécié pour un dos en métal réfléchissant, mais très fragile et une façade qui ne l'était pas moins.



Bref, si l'iPod nano, premier du nom a séduit, c'est avant tout par sa vraie petite taille. L'avoir en main une première fois pouvait même procurer un sentiment étrange tant, parce qu'il ressemblait justement à l'iPod 5G, il surprenait par sa petitesse. Malgré sa fragilité, l'appareil a toutefois rencontré le succès. Les rumeurs ont toutefois rapidement couru d'un renouvellement de l'appareil.







Mardi 12 septembre, à la faveur d'une conférence de presse exceptionnelle, en marge (mais une marge de plusieurs milliers de kilomètres) de l'Apple expo, Steve Jobs présentait le nouvel iPod nano. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a choisi, chez Apple, d'écouter les doléances. Pour faire simple, l'iPod nano 2G, c'est finalement un mixe de l'iPod nano 1G et de l'iPod mini.



Totalement remixé







Vu de loin, de près aussi peut-être, le nouveau baladeur rappelle en effet feu mini. Apple le décline en différents coloris : argent, rose, vert, bleu et noir. Mais, pas bête, la Pomme segmente. Si on veut se contenter du modèle 2 Go, on n'aura le droit qu'à l'argent. Si on veut un peu de couleur (du rose, du bleu ou du vert), il faut passer au 4 Go. En revanche, si on aime le noir, pas d'autres choix que de s'offrir le 8 Go. La société nous avait déjà fait le coup avec le MacBook, on a compris son raisonnement. Dommage que celui ou celle qui veut 8 Go pour stocker sa musique n'ait pas le choix et doive obligatoirement prendre le nano noir. À force de segmenter, on finit par frustrer.



Le nano nouveau peut encore rappeler l'iPod mini par sa coque. Retour à l'aluminium anodisé, en gros, au métal légèrement brossé. C'était le point fort du mini, c'est un des grands arguments en faveur du nano face à l'iPod 5G. On n'a plus cette crainte terrible, cette appréhension première de rayer le dos du baladeur. Ouf ! On respire. En une semaine d'utilisation intensive, pas une rayure, rien, rien de rien. Aucune sur l'écran non plus, mais là, c'est aussi parce qu'on fait un minimum attention tout de même.



Retour aux rondeurs également. Les côtés s'arrondissent. Le baladeur perd-il de cette élégance, peut-être le fruit de de sentiment de légèreté que lui conférait son air de modèle réduit ? À chacun de voir. Pour notre part, nous lui trouvons quelque chose de moins sérieux, même en noir. Et pourtant, le modèle noir est… noir. Vraiment noir. Si les autres nano adoptent tous une molette et des tranches supérieures et inférieures blanches, le nano noir, lui, est intégralement noir. Dommage, alors, qu'Apple ne soit pas allé jusqu'à livrer des écouteurs de même couleur.







En revanche, là où le nouveau nano se démarque franchement de l'iPod mini, c'est tout d'abord et très sensiblement par ses dimensions, son épaisseur en premier lieu. 6,5 mm. Vraiment mince. En hauteur, on compte 90 mm, en largeur 40. Comme son prédécesseur de première génération (même hauteur, même largeur, un tout petit peu plus mince), le nano est tellement petit qu'on n'a presque du mal à le prendre en main au début. D'autant qu'il est évidemment léger : 40 grammes. Il se perd un peu dans sa chaussette, le nano. Ramenez tous ces chiffres à ceux d'un bon vieil iPod photo de la fin 2004 et vous comprenez que le nano mérite bien son nom.







Évidemment, l'autre grande différence du nano avec l'iPod mini tient dans l'écran. Les couleurs perdues sur la coque, on les retrouvait à l'écran du nano 1G. Avec le 2G, Apple promet un écran plus lumineux. Nous avons pu le vérifier, en effet. Certes, comparé à l'écran d'un iPod 5G, celui du nano, avec son 1,5 pouce de diagonale fait petit, mais c'est suffisant pour consulter la liste des chansons. La résolution est de 176 par 132 pixels. On pourra difficilement infliger une soirée diapo à son meilleur ami (d'autant que le baladeur est dépourvu de toute sortie vidéo). Disons que de toute façon, on le sait à l'achat et l'espace disque disponible ne permet pas non plus de déverser toute sa photothèque. L'écran permet de regarder la pochette de l'album joué, c'est déjà bien.







"Totalement remixé", dit-on chez Apple, et il y a donc vraiment de cela. Apple semble avoir voulu prendre le meilleur de l'iPod mini et du premier nano. Elle a agité le tout et il en est sorti le nano 2G. Au passage, la Pomme a revu le packaging. Fini l'élégante boîte écrin qui au fil des années et des iPod s'était de toute façon amincie. Comme elle l'avait fait pour le shuffle, elle met le nano bien en vue dans une boîte en plastique transparent. Une boîte qui en épouse d'ailleurs presque les dimensions, au moins pour la hauteur et la largeur : Apple ne fournit plus aucun CD avec son nano. Dans les faits, ce n'est pas une grosse perte ; le plus souvent le Mac ou le PC de celui ou de celle qui venait d'acheter un iPod avait déjà ce qu'il faut pour l'exploiter, à savoir iTunes. Quant au manuel, c'est désormais un tout petit livret, glissé dans un double fond du boîtier, derrière le baladeur, avec les écouteurs, l'adaptateur pour la station d'accueil, les inévitables autocollants de la pomme et le câble permettant la synchronisation avec l'ordinateur. Inutile de chercher l'adaptateur secteur. Même avec l'iPod 8 Go, le plus cher. Passe encore que le packaging soit de plus en plus cheap, mais qu'Apple n'ait même pas la courtoisie de livrer un accessoire pourtant indispensable à qui ce sera le seul iPod, c'est de la pingrerie.



Le nano à l'œuvre







En l'occurrence, c'est iTunes version 7 qu'il faut avoir sur son disque dur. La toute dernière version du juke-box d'Apple n'a pas que changé de look, elle intègre aussi désormais le module de mise à jour du logiciel interne des iPod. À peine le nouveau nano branché au Mac, à peine iTunes lancé, une révision dudit logiciel interne est téléchargée puis lancée automatiquement. Vérification faite, le nano est maintenant en version 1.0.1. Au passage, la gestion du nano, comme celle des autres iPod, est différente désormais dans iTunes. Plus simple peut-être.







Le nano, une fois branché à l'ordinateur (pas de retour en arrière, seul l'USB 2.0 est supporté), apparaît dans iTunes dans la liste "Appareils". Si on le sélectionne, on peut accéder à une fenêtre de "Résumé" où on peut faire quelques réglages. Quatre autres fenêtres permettent de sélectionner la musique à transférer (à moins qu'on n'ait pas besoin de faire cette sélection parce que la taille de la bibliothèque iTunes n'excède pas la capacité du nano), de choisir quels podcasts on veut emporter avec soi, quels albums photo on souhaite transférer et quelles informations du Carnet d'adresses et de son agenda on veut synchroniser. Tout cela existait déjà avant, mais la nouvelle présentation est assurément plus jolie, d'autant que quelle que soit la fenêtre, on a toujours une idée immédiate de la place disponible sur le baladeur grâce à la jauge. Dommage qu'une fois l'iPod débranché on n'a plus accès à tout cela. Dommage aussi qu'il faille lancer la synchronisation pour qu'iTunes avertisse l'utilisateur qu'il n'y a pas, le cas échéant, assez de place dans l'iPod. Ce serait une bonne chose que le choix de la musique, des photos, des podcasts fait, la jauge indique d'emblée l'espace qui sera utilisé.



Mais revenons au nano lui-même. Si son aspect extérieur a été revu complètement, rien de révolutionnaire, en revanche, du côté de l'interface. On retrouve ce qui fait très certainement le succès du baladeur d'Apple : des menus qui se déroulent et se déroulent (l'appareil est réactif ; on n'a pas eu le sentiment qu'il peinait à la tache). Rien de révolutionnaire certes, mais des améliorations bienvenues.







Première nouveauté, première bonne idée : la recherche. Certes, le plus souvent, on navigue dans sa discothèque en utilisant les listes de lecture qu'on a créées avec iTunes. Il n'empêche, jusqu'alors, si l'envie prenait d'écouter un titre qui n'était référencé dans aucune playlist, il fallait en passer par les menus Titres, Albums, Artistes, etc. Parfois fastidieux (plus encore sur un iPod de 30 ou 60 Go que sur un nano). La bonne idée, c'est de tout simplement permettre à l'utilisateur de saisir les premiers caractères du titre de la chanson, du nom de l'artiste ou du titre de l'album, grâce à la molette, pour que s'affichent au fur et à mesure les résultats. Mieux encore, une petite icône permet de distinguer immédiatement dans la liste des résultats les artistes des chansons tandis qu'un compteur indique le nombre de résultats trouvés. Il faut alors choisir "Done" (tiens, on a oublié de traduire le mot) et on peut faire son choix dans ces mêmes résultats.



Intelligent et très pratique. On se demande alors pourquoi Apple a presque caché la fonction. Cette dernière n'est en effet pas activée par défaut. Comme le site d'Apple n'en parle pas vraiment, on s'est même demandé si la recherche n'était pas réservée au seul iPod 5G. Heureusement qu'on avait vu Steve Jobs la présenter lors de son keynote. En tout cas, une fois activée (Réglages > Menu principal), l'item "Rechercher" apparaît dans la rubrique Musique de l'iPod.







Autre bonne idée, inspirée de ce qu'on trouve par exemple dans iPhoto, sous Mac OS X : lors du défilement d'une longue liste, celle des morceaux par exemple, l'iPod sait afficher désormais une lettre majuscule (et même une série de chiffres "123"). Fichtre, il est fort ce nano. Ce n'est ni plus ni moins le bon vieux principe de l'onglet des répertoires. Encore une fois, c'est tout bête, mais quelle bonne idée ! On n'a nettement moins ce sentiment d'être perdu lorsqu'on fait défiler les titres des quelque 2 000 chansons qui composent la discothèque du nano. Attention toutefois à ne pas aller trop vite lors du défilement, sinon, pas de lettres !



Pour le reste, on l'a dit, le logiciel d'un iPod nano 2G ressemble terriblement à celui d'un iPod nano 1G. On retrouve ces formidables jeux qui font passer tant de bons moments : le Parachute, le casse-briques, le Solitaire et cet inimitable Music Quiz ! Ça peut toujours aider à patienter sur le quai mal éclairé d'une gare, un soir d'hiver. Évidemment (quoiqu'il n'y ait finalement là-dedans rien d'évident), les jeux mis en vente sur iTunes ne sont pas compatibles avec le nano.



Et le son ?







Soyons francs, on n'est vraiment pas spécialiste de la question. On se bornera donc à quelques considérations. La première concerne la possibilité de définir depuis l'iPod lui-même le volume maximal autorisé. La deuxième concerne les formats sonores supportés : rien de bien nouveau toutefois, le nano 2G supporte les formats AAC (16 à 320 kb/s), AAC protégé (depuis iTunes Store), MP3 (16 à 320 kb/s), MP3 VBR, Audible (formats 2, 3 et 4), Apple Lossless, WAV, AIFF. La troisième remarque, enfin, concerne les nouveaux écouteurs. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas leur design, là n'est pas la question. Les puristes, de leur côté, diront très certainement qu'on a fait bien mieux pour restituer le son. On n'en doute vraiment pas. En revanche, ce qu'on a apprécié, c'est qu'ils sont tout simplement un tout petit peu plus petits que les précédents. Et pour les gens qui n'ont pas de grands pavillons, ça change tout. Alors que les écouteurs précédents allaient jusqu'à faire un peu mal, parce que leur taille n'était pas adaptée à notre oreille, les nouveaux s'y logent parfaitement. Du coup, le son est selon nous meilleur. Les basses sont mieux restituées. Mais en la matière, tout dépend également des réglages de l'égaliseur faits dans iTunes (quand est-ce qu'Apple va se décider à intégrer un égaliseur directement dans iPod ?). À noter, au fait, que les écouteurs ne sont pas livrés avec les petits coussinets (quel est le terme exact déjà ?) qui accompagnaient les anciens. À vrai dire, on n'a pas souvenir avoir jamais vu quelqu'un les utiliser. Il n'y a pas de petites économies chez Apple.



Et pour le reste ?



Pour l'ancien nano, Apple promettait une autonomie de quatorze heures en lecture de musique, de quatre heures en lecture de diaporamas mis en musique. Pour le nouveau, la Pomme annonce vingt-quatre heures en lecture de musique et cinq heures si on passe son temps à regarder des photos sur fond musical (la lecture en diaporama se fait avec cinq transitions possibles, pas une de plus (moins donc que sur l'iPod 5G). Notre iPod nano a tenu ses vingt-quatre heures. Il faut dire aussi qu'on l'a laissé tranquillement faire son office. Évidemment, dès qu'on commence à naviguer, à passer d'un titre à un autre, à allumer le rétro-éclairage, à jouer du volume, l'autonomie s'en ressent, mais ça, tout le monde le sait. Disons que vingt-quatre heures, c'est vraiment très confortable.



Côté vitesse de transfert, on a été un peu surpris de découvrir que le nouveau nano, en mode disque dur au moins, est plus lent que son prédécesseur. Un petit test réalisé avec le fichier que Free met à disposition pour tester le débit de sa ligne a montré, mais ça n'a rien de bien scientifique, que le transfert de 647 Mo prend beaucoup plus de temps vers un nano de deuxième génération que vers un modèle de première génération (2'16 contre 1'07).



Et pour finir ?



Alors, content, pas content ? Globalement content. Le nano 2G est un bel appareil. Léger, petit, il offre un complément idéal à qui à un autre iPod déjà bien chargé, peut-être un peu lourd. Le manque d'espace où loger des discothèques toujours plus importantes n'est pas vraiment un problème. Il le serait certes encore moins si on pouvait préparer le remplissage du baladeur sans qu'il soit branché au Mac. Pour le reste, on ne peut que regretter ce sentiment qu'Apple cherche à faire des économies sur tout : des écouteurs blancs, pas d'adaptateur secteur, pas de CD… Avec un modèle du haut de la gamme, on serait en droit d'espérer avoir un peu plus. Même, d'ailleurs, avec les autres modèles. Somme toute, quel que soit le modèle, un iPod, c'est tout de même un joli investissement.







De même, tout le monde l'a remarqué, l'écartement entre le connecteur Dock et la prise pour les écouteurs est plus important sur le nouvel iPod nano que sur son prédécesseur. Du coup, certains accessoires qui utilisent les deux connecteurs ne pourront plus être utilisés. Apple se moque franchement du monde…



Il n'empêche, cela dit, Apple donne aussi le sentiment d'avoir entendu ses utilisateurs. Le nano nouveau, "totalement remixé", est une réussite.


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