Test de l'iPhone 5

Anthony Nelzin-Santos |

L'iPhone 5 peut sembler n'être qu'une itération du design de l'iPhone 4/4S avec un dos en métal. C'est pourtant un modèle de ruptures : sa conception générale a entièrement été repensée, il casse près d'une décennie de compatibilité avec le connecteur Lightning, et il abandonne le sacro-saint format 3,5". L'iPhone 5 est donc une révision majeure, mais faut-il sauter le pas si l'on possède un iPhone 4 ou un iPhone 4S ? La réponse dans notre test.

Sommaire

Plus fin, plus léger

De loin, l'iPhone 5 ressemble à un iPhone 4S que l'on aurait passé sous un rouleau compresseur : il est plus fin et plus léger. 18 % plus fin et 20 % plus léger que l'iPhone 4S, pour être précis, grâce à son épaisseur de 7,6 mm et son poids de 112 grammes, contre 9,3 mm et 140 grammes pour l'iPhone 4S. Avec ses 6,7 mm d'épaisseur, le Huawei Ascend P1s est le smartphone le plus fin du moment, mais il pèse 130 grammes.


Les Earpods sont fournis dans la boîte.

Et de fait, l'iPhone 5 est extrêmement léger, au point même d'en être étrangement léger. Lorsqu'on le prend pour la première fois en mains, on se demande où sont passés les composants. Il paraît pourtant dense et solide grâce sa coque d'un tenant en métal. Cette coque est le secret de la légèreté de l'iPhone 5 : alors qu'elle comprend la face arrière et les côtés de l'appareil, elle pèse à peine plus lourd que la seule façade arrière en verre de l'iPhone 4S.

Sur l'iPhone 4/4S, les deux faces dépassaient légèrement du pourtour métallique. Sur l'iPhone 5, la face arrière ne dépasse pas puisqu'elle fait corps avec les côtés pour former un berceau qui reçoit tous les composants. Tout juste est-elle percée de deux fenêtres RF en verre alumino-silicaté, qui tranchent avec la finition mate (argent ou ardoise) et légèrement texturée des parties métalliques. La face avant repose sur un chanfrein qui est lui poli avec un effet miroir : sur les bords, le doigt ne touche jamais d'arêtes, mais est conduit le long de ce biseau lisse.

Sur la tranche, on retrouve les boutons habituels (veille, vibreur, volume), à ceci près qu'ils sont noirs sur le modèle… noir. La prise casque a néanmoins été déplacée sur le bord inférieur, ce qui permet d'éviter de faire passer le fil derrière l'écran — on s'habitue assez vite à ce changement. Cette prise côtoie la grille protégeant le microphone principal, le nouveau port Lightning, et la grille protégeant le haut-parleur (qui est plus clair et plus fort).

Un écran plus grand mais pas plus confortable

Après avoir détaillé le dos et les côtés, il est difficile d'ignorer la face avant : elle prend 8,6 mm pour atteindre 123,8 mm et laisser la place à un écran d'une diagonale de 4". Cet écran n'est pas plus large qu'avant, mais seulement plus haut : il gagne 176 pixels (1136x640 pixels) tout en gardant sa définition Retina (326 ppp).

Le nouveau ratio est extrêmement proche du 16:9, ce qui permet d'éviter les barres noires autour des vidéos (letterboxing). Ou presque : comme ce ratio est en fait de 15,975:9, on aperçoit de fines barres noires à gauche et à droite.


Cliquez pour agrandir. De part et d'autre de l'image, on voit clairement les barres noires.

Là où l'on va voir des barres noires, par contre, ce sera autour des apps : Apple a décidé d'obliger tous les développeurs à revoir leurs applications pour les adapter à l'écran de l'iPhone 5. La firme de Cupertino aurait pu s'y prendre différemment, puisque beaucoup d'apps auraient pu s'adapter automatiquement, mais elle en a décidé autrement pour forcer les développeurs à repenser leurs apps.

Si l'app CNN est un bon exemple de ce qu'il est possible de faire avec cet écran plus grand. Apple elle-même n'a pas particulièrement optimisé ses apps. Seule l'application Météo en profite pour afficher directement les prévisions de la journée ; les autres se contentent d'afficher plus de contenu.

Si ce changement de ratio est bénéfique pour les vidéos, il pose un problème pour à peu près toutes les utilisations en mode paysage : le clavier en souffre et donc la rédaction au long cours de SMS ou de courriels, comme la navigation sur internet.

Quitte à adopter ce ratio et à demander aux développeurs comme aux utilisateurs de s'y adapter et parfois d'y perdre, Apple aurait dû pousser son écran jusqu'à 367 ppp et 1280x720 pixels. Ces écrans au format 4" existent, et auraient au moins permis d'afficher les vidéos HD au pixel près.

Enfin, il faut évidemment commenter le confort de ce changement de diagonale, alors que Steve Jobs n'a jamais cessé de répéter que le format 3,5" était le « juste milieu ». Malgré ce qu'en dit Apple (notamment dans l'une de ses publicités), un bon tiers de l'écran est aujourd'hui difficile d'accès et un cinquième n'est plus couvert par le pouce — un cinquième où se situe souvent des éléments importants de navigation.


Image Forbes

Si l'on replace son doigt, le gras du pouce finit souvent par toucher l'écran. Résultat : on utilise souvent la deuxième main, et l'iPhone 5 est un peu moins facile à utiliser à une main que ses prédécesseurs. Bref, Apple aura du mal à nous convaincre des avantages pratiques de ce nouveau format. Il permet d'afficher plus de contenu, mais c'est bien son seul mérite.

Plus facile à réparer, plus facile à abîmer ?

Comme la coque de l'iPhone 5 est d'un seul tenant, on l'ouvre désormais par le dessus : comme sur l'iPhone 3G/3GS et contrairement à l'iPhone 4/4S, l'écran est donc la première pièce que l'on retire. Cela augmentera d'autant la facilité de réparation, aussi bien dans les Apple Store (qui remplaceront moins, mais répareront plus) qu'à la maison (à condition de s'être procuré un tournevis pentalobe). Trois vis de plus et l'on accède à la batterie : ce sont les deux pièces d'usure les plus communes que l'on peut remplacer en un quart d'heure, un excellent point.


Image iFixit

Nous disions de l'iPhone 4/4S qu'il était l'iPhone « du trop », évoquant sa « solide fragilité ». Le sentiment perdure avec l'iPhone 5 : il est plus facile à réparer, il n'est pas moins facile à abîmer. Certes, une chute provoquera deux fois moins de dommages liés au verre, puisqu'il y a deux fois moins de verre. Mais l'aluminium est un métal tendre, qui souffrira tout autant des coups, seulement avec moins de casse. Les propriétaires d'iPod savent que les finitions miroir sont aussi extrêmement sensibles aux rayures.


Une rayure (merci Dimitri)

Certes, les vidéos montrant des enfants jouant avec des clefs et un iPhone 5 ou de grands enfants faisant tomber leur iPhone 5 de leur poche ne prouvent rien d'autre que les enfants aiment rayer des objets avec des clefs et que les adultes ne sont pas moins puérils. Elles ont néanmoins un fond de vérité : en cas de choc, l'intégrité structurelle de l'iPhone 5 sera meilleure, pas son intégrité esthétique. Le choix est donc clair : l'iPhone 4S résiste moins aux chocs mais mieux aux rayures, l'iPhone 5 mieux aux chocs mais moins aux rayures.


Une bosse (merci Dimitri)

Au-delà, il est regrettable que certains iPhone 5 arrivent abîmés dans leur emballage d'origine, ce que certains appellent le scuffgate. Apple semble certes prompte à prendre en charge les appareils concernés, mais voilà qui pose des questions sur sa capacité à maintenir un contrôle qualité d'excellence à volumes doublés (lire aussi iPhone 5 : quelques défauts sur certains exemplaires).

L'autre vrai problème provient de la prise en main : on a plus souvent tendance à tendre le pouce pour aller chercher les éléments sur l'écran 4" et donc à moins bien tenir l'appareil, et l'iPhone aura sans doute plus souvent tendance à vouloir rendre visite au sol. Et donc à se marquer d'impacts ou de rayures.

Lightning, le micro-USB selon Apple

Autre grande nouveauté de l'iPhone 5, Lightning s'impose quant à lui comme une franche réussite. Environ quatre fois plus petit que le connecteur dock 30 broches qu'il remplace, il est en quelque sorte le micro-USB selon Apple : simple, solide, pratique. On peut l'insérer dans les deux sens, et il « clique » lors de sa mise en place. Il peut ainsi retenir un iPhone qui voudrait glisser de la table de nuit, comme son prédécesseur.

Il impose l'utilisation d'un adaptateur pour conserver la compatibilité avec les anciens équipements, ce qui ne posera aucun problème, à deux exceptions près. Le connecteur Lightning étant entièrement numérique, il ne prend pas en charge la sortie vidéo analogique (composante). Il abandonne aussi la fonction iPod Out, qui permet de déporter l'affichage sur les écrans de bord de certains véhicules (BMW, Mini et Hyundai notamment).

On pourra seulement regretter le prix de ces adaptateurs : ils sont certes actifs et donc dotés d'une puce, mais ils n'en sont pas moins très chers (29€ ou 39€ en version avec câble) pour quelques morceaux de plastique…

Des performances en nette hausse

Après ce tour de l'extérieur, il est temps d'examiner les entrailles de cet iPhone 5. Les processeurs A4, A5 et dans une moindre mesure l'A5X ont été conçus en partenariat avec Samsung et suivent les spécifications standard ARM — l'A6 qui équipe l'iPhone 5, lui, est un processeur maison, le premier conçu par Apple de bout en bout. C'est un SoC original, qui essaye d'être aussi puissant que possible tout en étant aussi économe que possible.


L'Apple A6 (image UBM TechInsights

Il est doté de deux cœurs processeurs dont la fréquence varie entre 600 MHz et 1,2 GHz selon les besoins, économie d'énergie ou puissance brute. Notez bien : la fréquence de base est à peine inférieure à la fréquence maximale de la génération précédente (800 MHz). Il utilise une puce graphique PowerVR SGX 543MP3, à trois cœurs donc, alors que l'iPad de troisième génération utilise une puce PowerVR SGX543MP4 à quatre cœurs. La puce de l'iPhone 5 prend donc moins de place, mais elle n'est pas moins performante grâce à une fréquence supérieure, 266 MHz contre 166 MHz, 25,5 GFLOPS contre 25,6 GFLOPS.

Les résultats sont sans appel. Geekbench, utile pour tester le processeur et la mémoire, montre que l'iPhone 5 est 2,5 fois plus puissant que l'iPhone 4S et presque 4 fois plus puissant que l'iPhone 4. On le sent de manière générale : les apps se lancent plus vite, les opérations quotidiennes sont plus fluides, et les tâches les plus lourdes (exportation iMovie, application de filtres iPhoto, etc.) sont plus rapides.

À système égal, la suite de tests GLBenchmark permet quant à elle d'avoir une idée des progrès réalisés sur la partie graphique. L'iPhone 5 affiche 1,8 fois plus d'images par seconde que l'iPhone 4S et 8,2 fois plus que l'iPhone 4. Les animations sont ainsi plus fluides et moins saccadées à qualité égale, ou aussi fluides à qualité supérieure — ce qui est notamment important pour le rendu des jeux vidéo.

Ce gain de puissance se traduit en partie par une perte d'autonomie : obnubilée par la finesse, Apple en a oublié la capacité de sa batterie. En lecture vidéo, l'iPhone 5 a tenu un peu plus 11h, un peu mieux que l'iPhone 4S, comme l'iPhone 4, et au-dessus des estimations d'Apple. Mais en productivité intensive (WiFi et 3G activés, beaucoup de téléchargement, de musique, de vidéo, etc.), il s'est éteint au bout de 17h45, contre 18h30 pour l'iPhone 4S et 19h00 pour l'iPhone 4.

Une connectivité sous-utilisée

L'Apple A6 n'est pas la seule nouvelle puce de l'iPhone 5. Il adopte en effet le modem Qualcomm MDM9615, une puce gravée en 28 nm qui prend en charge la 4G LTE, la 3G HSPA+, la 3G TD-SCDMA, la 3G CDMA et tous les standards précédents, le tout dans seulement 10 mm2. Apple propose trois modèles différents d'iPhone 5 prenant en charge différentes bandes de fréquences, les antennes ne pouvant physiquement pas toutes les utiliser. Et aucun de ces modèles n'est compatible avec les bandes utilisées en France, comme dans la plupart des autres pays européens pour la 4G LTE (bandes 20 et 38).

Ce choix est tout simplement incompréhensible : Apple n'aurait eu aucun mal à proposer un quatrième modèle compatible avec ces bandes, comme le font d'ailleurs d'autres fabricants. La 4G LTE sur ces bandes n'est pas un fantasme, mais une réalité : elle est déjà active dans les pays scandinaves, et le sera dès la fin du mois de novembre en France. Le seul espoir d'utiliser l'iPhone 5 en 4G LTE vient d'une demande de Bouygues Telecom de recycler les réseaux EDGE en réseau 4G sur la bande 3 des 1 800 MHz.

En attendant, on pourra heureusement exploiter les normes les plus rapides des réseaux de troisième génération. La HSPA (7,2 à 14,4 Mbit/s) et la HSPA+ (21 Mbit/s) sont désormais bien déployées en France, et prises en charge par l'iPhone 5. La DC-HSDPA connue sous le nom de H+ chez Orange, de Dual Carrier chez SFR ou de « 3G+ jusqu'à 32 Mbit/s » chez Bouygues Telecom, couvre désormais plus de la moitié de la population française : elle permet d'atteindre au mieux 42 Mbit/s. En pratique, les débits sont inférieurs, mais sont tout de même très respectables : les premières remontées évoquent 12 à 30 Mbit/s. L'iPhone n'indique malheureusement pas s'il est connecté à un réseau DC-HSDPA : si vous avez un forfait comprenant cette option, prenez des mesures avec l'app DegroupTest pour vérifier votre couverture avec les débits.

Le DAS de l'iPhone 5 est le plus bas de la série des iPhone à antennes externes (0,901 W/kg contre 0,988 W/kg pour l'iPhone 4S et 0,933 W/kg pour l'iPhone 4), mais il est encore loin de celui de l'iPhone 3GS, qui pointait à 0,58 W/kg avec son antenne interne. Ce DAS se situe un peu au-dessus de la moyenne, sans être particulièrement élevé (les États-Unis fixent la limite légale à 1,6 W/kg, l'Union européenne à 2 W/kg). L'iPhone 5 utilise néanmoins un système de double antenne à reconfiguration dynamique, qui devrait lui éviter de se trouver dans des conditions particulièrement dégradées et donc de beaucoup « dégager ».

Ce système, déjà présent sur l'iPhone 4S et encore amélioré sur l'iPhone 5, participe à la bonne qualité de réception de ce nouveau modèle. Il est particulièrement difficile de capter la 3G dans nos locaux et d'y passer un coup de fil sans coupures, mais nous n'avons pas rencontré de problèmes majeurs avec l'iPhone 5. La qualité sonore est en très forte progression : vous entendrez mieux vos correspondants (le combiné intègre un système de réduction de bruit ambiant) et ils vous entendront mieux (l'iPhone 5 possède non pas un mais deux microphones pour capter les sons ambiants et les annuler).

Enfin, l'iPhone 5 est le premier iPhone compatible avec le Wi-Fi sur les bandes 2,4 et 5 GHz. Il embarque en effet l'incontournable puce Broadcom BCM4334, que l'on retrouve par exemple dans le Samsung Galaxy S III, et est ce qu'il se fait de mieux dans le domaine. La connectivité bi-bande permet d'exploiter les canaux 5 GHz, moins souvent sujets à saturation. Dans un immeuble peu encombré, le gain est de l'ordre de 5 % — il sera bien supérieur dans les situations où les réseaux sont denses.

Un appareil photo en progrès

La dernière nouveauté de l'iPhone 5 est son appareil photo. Une simple nouveauté, mais pas une grande nouveauté : l'appareil photo de l'iPhone 5 est essentiellement le même que celui de l'iPhone 4S. Mais il est désormais 25 % plus fin, ce qui est tout sauf neutre. On retrouve un capteur CMOS 1/3.2" de 8 MP fourni par Sony, un des tout meilleurs du marché. On retrouve aussi l'optique en cinq éléments ouvrant à f/2.4 de l'iPhone 4S, mais ces éléments sont désormais alignés plus précisément et chapeautés par un dernier élément en saphir synthétique. La focale change légèrement en conséquence et est désormais de 33 mm, au lieu de 35 mm sur l'iPhone 4S.

Ces changements n'agiraient qu'à la marge s'ils n'étaient pas relayés par un nouveau circuit de traitement de l'image (ISP), inclus dans l'Apple A6. Apple est censée avoir réduit la taille de l'ensemble sans avoir réduit sa qualité, l'élément en saphir synthétique assurant un meilleur piqué et surtout une meilleure résistance aux rayures dans le temps. Mais le changement le plus profond vient du traitement par l'ISP. Beaucoup plus rapide, il permet la prise de vues en rafale en maintenant le déclencheur : on atteint sans peine deux à trois images par seconde sur deux à trois secondes, avant que la mémoire tampon ne sature.

Beaucoup plus intelligent, fin et puissant, il limite aussi grandement le bruit dans les situations les plus difficiles de luminosité et traite mieux les cas de fort contraste. La différence est impressionnante, d'autant que l'iPhone 5 prend généralement des clichés à une sensibilité inférieure.

Test de nuit, avec un éclairage de rue distant, à la fois pour tester la balance des blancs et les performances en basse lumière. De haut en bas : iPhone 4, iPhone 4S, iPhone 5. (Photos iGeneration)

Extrait à 100 % d'une image prise dans un appartement, avec une seule veilleuse allumée. De haut en bas : iPhone 4, iPhone 4S, iPhone 5. (Photos iGeneration)

L'iPhone 4 était connu pour ses couleurs assez saturées, que l'iPhone 4S avait ramenées à des niveaux plus raisonnables, peut-être trop. L'iPhone 5 produit des clichés un peu plus saturés que son prédécesseur sans agir sur la dynamique globale (qui reste limitée vu la taille du capteur). L'amélioration drastique de la balance des blancs aide de ce point de vue. À propos de colorimétrie, on notera que l'écran affiche désormais l'intégralité de l'espace sRGB — le profil par défaut est néanmoins quelque peu décalé dans les bleus : méfiez-vous en traitant vos clichés directement sur l'iPhone.

Test en pleine journée dans de très bonnes conditions de luminosité. De haut en bas : iPhone 4, iPhone 4S, iPhone 5. (Photos iGeneration)

Test en pleine nuit avec un fort contraste. Remarquez les halos sur l'iPhone 4 et le 4S, absents sur le 5. Comme avec la guitare, l'iPhone 5 fait un choix d'exposition tout à fait différent de l'iPhone 4S. De haut en bas : iPhone 4, iPhone 4S, iPhone 5. (Photos iGeneration)

L'appareil photo de l'iPhone 5 souffre néanmoins d'un problème majeur : ce que vous voyez à l'écran lors de la composition n'est pas exactement ce que vous prendrez. On aurait pu croire que l'augmentation de la taille de l'interface de l'appareil photo servait à compenser le changement du ratio de l'écran (16:9 alors que les photos sont prises en 4:3). Il n'en est rien : le cadre est un peu plus serré que le résultat final sur les bords les plus longs. Il vaut mieux que cela se fasse dans ce sens que dans l'autre, mais Apple aurait sans doute pu éviter ce problème assez étrange…

Le mode vidéo hérite des mêmes améliorations que le mode photo, et profite de la présence d'un microphone supplémentaire pour mieux capter le son. Rien à redire de ce côté-là donc.

Des captures de vidéos HD 1080p, pour éviter la compression YouTube. On retrouve cet étrange format bâtard (662x1178 pixels), sur l'iPhone 4S à gauche, l'iPhone 5 à droite (les marges de QuickTime ont été conservées pour l'étude). L'iPhone 5 est plus saturé tout en étant plus contrasté et détaillé.

Conclusion : faut-il passer à l'iPhone 5 ?

L'iPhone 5 est incontestablement un superbe smartphone. Si l'on oublie les quelques problèmes de contrôle qualité, il est extrêmement bien fini, sans doute mieux que n'importe quel autre téléphone sur le marché. Il est très puissant, possède un bel écran et un appareil photo de grande qualité, capte bien en 3G comme en Wi-Fi et est enfin un iPhone qui téléphone correctement.

Restent ses défauts. Pas sûr que le passage à une diagonale de 4" et un ratio de 16:9 soit un bénéfice net : il offre des avantages incontestables pour la lecture de vidéos et ajoute un peu de contenu en mode portrait, mais réduit le confort en mode paysage et de manière générale la facilité de prise en main. Il amène même des bizarreries lors de la prise de photos ! Tout ça pour ne pas être utilisé de manière novatrice par la plupart des apps d'Apple. L'autonomie mi-figue mi-raisin, bonne dans l'absolu mais moyenne pour un iPhone, n'est pas un bon point non plus. On ne mentionnera pas son incompatibilité avec la 4G LTE française pour éviter l'énervement…

iOS 6 est lui aussi à la croisée des chemins : c'est sans doute le meilleur et le plus simple des systèmes d'exploitation mobile pour le commun des mortels, mais les utilisateurs les plus avancés peuvent pester à juste titre sur l'absence de consolidation de ses meilleurs points, d'amélioration de ses défauts, et l'introduction de nouvelles faiblesses sur quelques apps par exemple (Plans, Podcasts, etc.). Il faut espérer qu'iOS 7 sera plus OS X que Système 7 pour iOS…

Si vous avez un iPhone 3G ou un iPhone 4, difficile de déconseiller l'iPhone 5 : il est puissant, rapide, superbement fini. Si vous avez un iPhone 4S, le bilan est plus mesuré, et il dépendra avant tout de vos finances et de votre assurance avec le format 4" — sans parler du facteur design. L'iPhone 5 est un superbe smartphone, c'est incontestable. Mais il est loin d'être exempt de défauts, et en cumule de nouveaux.

Note

Les plus :

  • Superbe finition
  • Excellente connectivité
  • Bon appareil photo
  • Très puissant
  • Ecran de belle facture

Les moins :

  • Ecran 4" pas toujours convaincant
  • Autonomie moyenne
  • Incompatibilité incompréhensible avec la 4G LTE européenne
  • iOS 6 n'apporte pas de changements majeurs face à une concurrence ambitieuse
8
10

Prix :
à partir de 199 €Commander l'iPhone 5 chez Orange, SFR, B&YOU, Bouygues ou Sosh

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