"Pas question de remettre en cause les acquis des consommateurs" (Fleur Pellerin)

Nicolas Furno |

La semaine dernière, opérateurs et gouvernement se sont réunis autour d'une table pour discuter de mesures qui permettraient aux premiers de mieux s'en sortir dans cette période qu'ils jugent difficile (lire : Le gouvernement veut aider les opérateurs en difficulté). Aucune annonce n'a été faite à l'issue de cette réunion, mais les avis des opérateurs laissaient entendre que le gouvernement allait dans leur sens.

On évoquait alors la suppression partielle de la loi Chatel et notamment le retour aux appels surtaxés pour les hotlines et l'abandon de la procédure simplifiée pour changer d'opérateur (lire : Emplois : gouvernement et opérateurs sur la même ligne). Aujourd'hui, Fleur Pellerin se veut rassurante dans une interview donnée au journal Le Parisien : il est hors de question de revenir sur les « acquis des consommateurs ».

La ministre en charge du numérique explique ainsi : « Il n’est pas question de revenir sur la gratuité de l’assistance téléphonique, ni sur celle du temps d’attente. […] c’est un acquis que nous préserverons. » Plus explicite encore, Fleur Pellerin indique qu'une « remise à plat de la loi Chatel n’est pas à l’ordre du jour » et la ministre répète qu'il n'est pas plus question de supprimer les facilités de départ pour les engagements de 24 mois.

L'attaque de Free Mobile contre SFR pour concurrence déloyale (lire : Free attaque SFR pour concurrence déloyale) aurait-elle permis au gouvernement de changer d'avis ? Toujours est-il que le discours de Fleur Pellerin est bien différent cette semaine : elle remet à son tour en cause le modèle des téléphones subventionnés et déclare qu'une concertation allait être menée avec Benoît Hamon, ministre dédié à la Consommation.

L'idée serait notamment de permettre aux consommateurs de savoir exactement quelle est la part du financement dans leur abonnement. On retrouve là l'une des revendications de Xavier Niel, le patron de Free Mobile : les trois opérateurs historiques auraient, en revanche, beaucoup à perdre. Fleur Pellerin tente par ailleurs de calmer le jeu en indiquant que le quatrième opérateur n'est pas l'unique responsable de la situation actuelle :

Les difficultés des opérateurs ne sont pas exclusivement liées à l’arrivée de Free. Ils doivent également réaliser d’importants investissements pour la 4G et le très haut débit.

En échange d'une aide pour favoriser les investissements, la ministre espère que les opérateurs mettront un terme à leur politique actuelle en matière d'emplois. Si cette nouvelle orientation se confirmait, les consommateurs ne devraient pas en souffrir.

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