Un joli lustre

Dans une semaine, l'iPod fêtera son cinquième anniversaire. Nul doute que le jour de sa présentation, Steve Jobs ne pensait pas que son baladeur connaîtrait un tel succès. Pourtant, plus qu'un simple gadget, l'appareil s'est rapidement imposé comme l'un des objets marquants de la décennie.

Dans un entretien donné à NewsWeek, Steve Jobs revient sur la genèse d'iPod. Le cofondateur d'Apple explique que l'une des décisions les plus importantes a été de confier la gestion de la bibliothèque, non pas à l'iPod, mais à iTunes. L'équipe responsable de son développement avait pour objectif de mettre au point un appareil élégant et simple d'utilisation. Dans les mois qui ont précédé sa commercialisation, Steve Jobs se souvient qu'il y avait une vraie effervescence dans l'équipe de développement. Tout le monde en voulait un. C'est d'ailleurs un bon indicateur de l'intérêt d'un projet selon Jobs.

Qui dit iPod dit iTunes Music Store. Il a fallu un an et demi à Apple pour convaincre les majors de donner une chance au disquaire d'Apple. Prenant la chose à la légère d'abord, elles ont petit à petit donné du crédit à Steve Jobs après leurs multiples déconvenues pour mettre au point des plates-formes de musique en ligne qui suscitent l'intérêt du public. À la question "iTunes n'est-il pas trop puissant ?", Steve Jobs déclare qu'Apple n'a jamais exercé de pressions auprès des labels et des majors pour qu'ils baissent leurs prix. La seule chose qu'elle leur a demandée, c'est de ne pas toucher à la tarification, qui est d'après Jobs, le seul moyen d'obtenir la confiance des internautes et de lutter efficacement contre le piratage.

Interrogé au sujet de l'inter-opérabilité, le patron d'Apple affirme que personne ne l'a véritablement réclamé. Lorsque quelqu'un achète de la musique sur iTunes, il sait qu'il ne pourra la jouer que sur son iPod. Ce n'est une surprise pour personne, indique-t-il en substance. Invité à donner son opinion sur Zune, le C.E.O. d'Apple estime qu'il n'est pas du tout impressionné par le baladeur de Microsoft. Il affirme notamment que l'option transfert de musique d'un appareil à l'autre est très lente et qu'on n'a plus vite fait de prêter l'un de ses écouteurs à la personne à qui on veut faire écouter un morceau. Pourquoi faire compliqué lorsque l'on peut faire simple… N'est-ce pas la philosophie d'Apple après tout ?