Beeper Mini a trouvé comment amener iMessage à Android, sans failles de sécurité

Nicolas Furno |

Puisqu’Apple refuse de le faire, de nombreuses solutions ont émergé au fil des années pour apporter iMessage aux utilisateurs sous Android. Jusque-là, elles impliquaient toutes un Mac pour faire le relai entre les serveurs dédiés à la messagerie instantanée d’Apple et le smartphone Android. Soit un Mac que l’on configure et fait tourner chez soi ce qui n’est pas pratique, soit un Mac géré par un tiers dans un data-center, ce qui a souvent des implications catastrophiques en termes de sécurité. Ce n’est pas le cas toutefois avec cette nouvelle option, puisque Beeper Mini assure fonctionner uniquement en local et préserver toute la sécurité d’iMessage.

Image Beeper Mini.

Au lieu de reposer sur un appareil Apple existant pour faire le lien, Beeper Mini s’enregistre sur les serveurs d’Apple en se faisant passer pour un appareil pommé légitime. Tout est réalisé localement dans le smartphone Android et l’app repose sur un projet de rétro-ingénierie mené par un étudiant et futur chercheur en sécurité qui a réussi à trouver comment communiquer avec les serveurs d’iMessage pour envoyer et recevoir des messages chiffrés de bout en bout. Beeper, fondé par Eric Migicovsky, le créateur des anciennes montres Pebble, a acheté le projet tout en laissant son code ouvert et vous pouvez le tester par vous-même si vous voulez vérifier comment il fonctionne.

Les concepteurs de Beeper Mini donnent quelques détails techniques dans cet article pour les plus curieux. Pour résumer le principe, leur app simule le comportement de l’app Messages sur iOS ou macOS pour enregistrer le numéro de téléphone de l’utilisateur sur les serveurs d’Apple, récupérer les autorisations nécessaires pour ensuite envoyer et recevoir des messages chiffrés de bout en bout, comme s’il s’agissait d’un iPhone ou d’un Mac. S’il est possible de saisir les identifiants d’un compte Apple existant, ce n’est même pas obligatoire et on peut utiliser l’app sans jamais s’enregistrer auprès de l’entreprise.

Ce bricolage, aussi brillant soit-il, pourrait être bloqué par Apple, même si c’est peu probable. Comme le détaille cette vidéo explicative très bien faite, il faudrait pour cela revoir en profondeur comment iMessage fonctionne et même comment Apple gère la vérification de son matériel. C’est un petit peu comme avec les hackintosh, c’est difficile pour Apple de bloquer cet usage sans gêner ses utilisateurs légitimes. Cela ne veut pas dire que c’est impossible pour autant et si Beeper Mini devient une app importante sur le marché, la firme de Cupertino trouvera peut-être que c’est justifié.

En attendant, les utilisateurs d’Android semblent avoir une vraie solution pour envoyer et recevoir des iMessage. D’après les retours, l’app est par ailleurs complète, avec la gestion des groupes, les indicateurs d’écriture et de lecture, la possibilité de modifier et annuler un envoi ou encore l’ajout d’une réaction à un message. Il y a peut-être encore un bug ou deux et quelques fonctions qui ne sont pas encore présentes, néanmoins c’est une option qui semble parfaitement viable pour un usage courant.

Beeper Mini n’est pas gratuite en revanche, l’app nécessite de payer 2,29 € par mois ou 22,99 € par an pour l’utiliser. Ces frais couvrent notamment les serveurs mis en place par ses créateurs, en particulier pour gérer les notifications qui sont spécifiques à iOS et qui doivent être « traduites » pour Android. Même alors, on peut saluer le travail réalisé sur le plan technique, puisque le contenu des messages reste chiffré de bout en bout et ne transite jamais par ces serveurs. Ces derniers se contentent de réveiller l’app sur le smartphone Android et c’est elle qui se chargera ensuite de communiquer directement avec les serveurs d’Apple.

Si vous avez un smartphone sous Android, vous pouvez tester Beeper Mini pendant 7 jours avant de devoir passer à la caisse. Ajoutons qu’à terme, Beeper Mini communiquera avec d’autres messageries instantanées, l’objectif étant de remplacer l’app précédente de l’entreprise, qui peut échanger avec WhatsApp, Messenger, Signal, Telegram et bien d’autre. La version actuelle est limitée à iMessage.

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Messenger : nouvelles fonctions et chiffrement de bout en bout par défaut

Florian Innocente |

Les conversations privées et les appels dans Messenger et Facebook utiliseront désormais le chiffrement de bout en bout, a annoncé Meta, en plus de nouvelles petites fonctions pour sa messagerie.

Depuis 2016, Messenger propose une fonction de chiffrement des échanges personnels et des appels, basée sur le système de Signal. Son activation était laissée à la discrétion de l'utilisateur. Cette fois c'est un chiffrement par défaut et irrévocable qui est progressivement mis en place.

Ces apps s'alignent sur ce qui est déjà en vigueur pour WhatsApp et Instagram. Le chantier pour Messenger a nécessité plus de temps souligne Loredana Crisan, la responsable de Messenger. Son déploiement automatique prendra quelques mois pour mettre à jour tout le monde. Lorsqu'il deviendra actif sur son compte, l'app demandera de créer un code PIN pour restaurer ses messages en cas de changement ou perte de son téléphone.

Crisan cite d'autres améliorations fonctionnelles apportées à la messagerie, qui existent aussi sur WhatsApp. Il en va ainsi de la possibilité de modifier son message pendant 15 minutes après son envoi.

Ensuite, les messages éphémères peuvent rester jusqu'à 24h en attente de lecture par leur destinataire. Cette fonction en particulier a besoin que le chiffrement soit actif pour marcher. Et l'app vous préviendra si le destinataire a fait une capture d'écran de votre missive éphémère. Il peut toujours photographier l'écran avec un autre appareil, mais c'est une petit protection. Aussi, un nouveau réglage permet d'éviter que vos correspondants ne sachent que vous avez lu leur message.

Dans la partie photo et vidéo, il est possible de répondre ou de réagir à une photo au sein d'un lot et Meta teste l'envoi de photo en qualité HD, comme le fait déjà WhatsApp. Enfin, les messages audio étant une autre forme populaire d'échange, Meta a repris la fonction d'accélération de la lecture (1,5x ou 2x) et l'app garde la position de lecture dans un message qu'on n'a pas écouté jusqu'au bout.

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iPad Pro OLED, iPad Air 12,9 pouces : un début d'année chargé est attendu

Pierre Dandumont |

Les rumeurs pour les iPad Pro de l'année prochaine se multiplient, tout comme les détails. Et il semblerait qu'Apple compte proposer l'iPad Pro dans une variante avec un écran OLED et (évidemment) une puce M3. Il serait accompagné de deux iPad Air, deux MacBook Air et de nouveaux accessoires.

Les iPad Pro actuels.

Nos confrères de Bloomberg donnent donc une liste : les iPad Pro seraient quatre1 (deux versions Wi-Fi, deux versions cellulaires), donc Apple devrait garder une variante avec un écran de 11 pouces et une seconde avec une dalle de 12,9 pouces. Ils seraient tous OLED, avec les avantages inhérents à cette technologie, comme des noirs très profonds.

Pour les iPad Air, la gamme évoluerait : Apple ajouterait un modèle de 12,9 pouces dans la gamme. L'écran resterait visiblement du LCD (l'OLED serait réservé au haut de gamme) et nos confrères n'indiquent pas le type de système sur puce. Apple pourrait donc soit choisir une puce A17, soit une puce M2, mais probablement pas une puce M3, pour le différencier de l'iPad Pro. Comme pour les iPad Pro, il y a quatre2 variantes attendues, deux Wi-Fi, deux cellulaires.

Enfin, Apple aurait aussi un nouveau modèle de Pencil (une véritable troisième génération, nom de code B532) et deux3 Magic Keyboard pour les iPad Pro, avec une coque en aluminium.

La date de sortie de ces machines est prévue pour le début de l'année, visiblement. Les iPad fonctionneraient sous iOS 17.4, ce qui permet d'imaginer une annonce et une sortie vers mars 2024.


  1. J717, J718, J720 et J721  ↩︎

  2. J507, J508, J537 et J538  ↩︎

  3. R418 et R428  ↩︎

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Apple va supprimer les applications Films et Séries TV de tvOS

Pierre Dandumont |

Avec la mise à jour 17.2 de tvOS, qui devrait être disponible dès la semaine prochaine, Apple a modifié très largement l'application TV. Et cette nouvelle mouture signe donc le glas de deux applications historiques de l'Apple TV : Films et Séries TV.

Le message de suppression (image MacRumors)
tvOS 17.2 est en Release Candidate

tvOS 17.2 est en Release Candidate

Avec la version actuelle de tvOS, l'application Films (et son icône qui affiche « Movies / iTunes ») sert à acheter et regarder des films (oui, c'est logique) et l'application Séries TV (et son icône « TV shows / iTunes ») est son pendant pour les séries. Dans la prochaine version, l'application TV va récupérer les fonctions d'achats et de location, et garder les fonctions de lecture (déjà présentes). Comme l'indiquent nos confrères de MacRumors, les applications ne seront pas supprimées directement, mais ce sont des coquilles vides sous tvOS 17.2 : elles affichent un message qui renvoie vers l'application TV redessinée.

Les deux applications.

Ce qui était une rumeur depuis octobre est donc bien vrai et nous pouvons aussi supposer que les applications seront totalement supprimées dans de futures versions de tvOS. Et pour être bien clair, il n'y a pour le moment pas de différences sur les fonctionnalités : il est toujours possible de louer ou acheter des films et des séries1.

Enfin, il faut noter que le changement devrait aussi arriver sous iOS et iPadOS : l'application iTunes Store permet toujours d'acheter et louer des films et des séries, en parallèle de l'application TV. Sous macOS, par contre, l'ensemble est bien séparé depuis quelques versions.


  1. Apple a proposé la location de séries il y a de nombreuses années, mais ce n'est plus le cas.  ↩︎

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Face ID pourrait aller sous l'écran des iPhone dans deux ans

Florian Innocente |

LG Innotek a démarré le développement d'un système visant à placer la caméra frontale d'un smartphone sous l'écran pour en masquer la présence. Apple pourrait profiter de ces travaux d'ici deux ans, rapporte le site sud-coréen, The Elec.

Samsung utilise déjà ce principe pour quelques-uns de ses appareils, dont les derniers modèles pliables. Côté pile, loger la caméra sous la surface de l'écran permet de le transformer en une grande surface homogène. Côté face, la lumière doit traverser une couche de matériaux, elle perd en intensité et les performances de l'appareil photo s'en trouvent diminuées.

Samsung n’a pas réussi à bien cacher la caméra sous l’écran de son Galaxy Z Fold 3

Samsung n’a pas réussi à bien cacher la caméra sous l’écran de son Galaxy Z Fold 3

LG cherche à pallier ce défaut en travaillant avec de nouvelles lentilles pour l'optique frontale, qui soient aptes à capturer plus de lumière et d'éviter ces pertes sur les couleurs, la définition et la netteté des images. Apple pourrait commencer à utiliser ce dispositif pour Face ID. De quoi déjà contribuer à réduire la taille de la pilule en haut de l'écran. Puis ce serait au tour du module caméra de se fondre dans la surface pour peu que les résultats n'impliquent pas trop de compromis sur les images produites.

Cette technologie a été montrée pour la première fois il y a trois ans et elle n'est toujours pas à un niveau satisfaisant malgré des progrès, alors que les capacités en photo sont devenues un critère majeur pour tout nouveau téléphone.

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DMA : le régulateur aurait finalement décidé d’épargner iMessage

Félix Cattafesta |

Les avocats d’Apple peuvent avoir le sourire : le service iMessage serait bien parti pour obtenir une dérogation lui évitant d’être soumis au futur Digital Market Act (DMA). Cette réglementation européenne pourrait imposer à Apple d’ouvrir son service de messagerie et de le rendre interopérable avec les plateformes de la concurrence. Or, Bloomberg affirme que les arguments d'Apple ont réussi à convaincre le régulateur : celui-ci aurait « provisoirement conclu » qu’iMessage n'était pas assez populaire auprès des utilisateurs professionnels pour être soumis à la réglementation.

L’app Messages sur iPhone.

La Commission a ouvert une enquête il y a quelques mois afin de savoir si iMessage devait être soumis au Digital Market Act. Apple est évidemment farouchement contre, plaidant à Bruxelles que sa plateforme affiche un nombre d’utilisateurs en dessous du seuil requis. En face, la concurrence aimerait bien voir Apple s’ouvrir afin de faciliter une éventuelle transition d’utilisateurs vers Android. En cours depuis cinq mois, l’enquête devrait s’achever en février.

Google et Orange veulent que l

Google et Orange veulent que l'Europe oblige Apple à ouvrir iMessage

Les personnes en charge de l’enquête estimeraient qu’iMessage ne peut pas être considéré comme un « service essentiel » pour les utilisateurs professionnels. Les plateformes soumises à la nouvelle réglementation doivent avoir plus de 45 millions d'utilisateurs mensuels et plus de 10 000 usagers professionnels annuels dans l'Union européenne. Aux dernières nouvelles, Apple avait reconnu avoir plus de 10 000 utilisateurs professionnels sur iMessage dans le monde (via sa fonction Business Chat), sans chiffre précis sur l’Europe.

Les fonctionnaires de la Commission européenne pencheraient donc pour un sursis en faveur d’Apple sur ce dossier. Apple a lâché du lest dernièrement pour apaiser le régulateur : elle a annoncé une future prise en charge de RCS, le « SMS 2.0 » d’Android. Si iMessage peut encore échapper au DMA, Apple se verra tout de même forcer la main sur d’autres aspects, par exemple pour ce qui touche au sideloading.

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iOS 17.2 et macOS 14.2 apportent un remplissage automatique des PDF avec les données d’un contact

Félix Cattafesta |

Les versions release candidate de macOS 14.2 et d’iOS 17.2 apportent du nouveau côté PDF, avec en particulier un système de remplissage automatique des formulaires. En pratique, il suffit d’ouvrir un document et de commencer à l’annoter pour qu’une petite alerte vous informe de la possibilité de remplir certaines cases à l’aide des informations d’un contact. Les zones détectées sont alors mises en surbrillance.

Cette nouveauté fonctionne pour les documents ouverts dans Aperçu, et tente de remplir l’intégralité d’un formulaire simplement en cliquant sur le nom du contact. Cela marche parfois assez bien, et permet de gagner du temps même sur certains documents à l’organisation pourtant un poil compliquée.

Il faudra évidemment que votre fiche du contact soit bien renseignée pour avoir un résultat concluant (date de naissance, adresse, téléphone, mail…), et faire attention à ne pas s’être trompé de case. Pour les adresses, le mieux est par exemple de mettre le numéro et le nom de la rue sur une même ligne, sans quoi le système aura vite fait d’en oublier un morceau. La nouveauté fonctionne avec certains PDF avec des zones à remplir imposant de bien séparer chaque lettre (comme celui-ci).

Ici, c’est un peu loupé : il va falloir que je retouche ma date de naissance.

Le système a parfois un peu de mal : si un formulaire demande une date de naissance au format JJ/MM/AA, il l’ajoutera toujours au format JJ/MM/AAAA (et il faudra donc corriger la dernière partie). Il peut également se faire piéger par la disposition de certaines cases, par exemple en essayant d’entrer une adresse complète sur une petite ligne ou en tronquant un numéro de téléphone à cause de certains espaces. J’ai testé avec quelques formulaires en anglais, et le résultat n’est pas beaucoup plus probant.

Bref, la nouveauté permet parfois de gagner du temps, mais ne fait pas de miracles non plus. Apple affirme sur sa page de présentation que cette fonction est disponible sur les Mac compatibles Sonoma et les iPhone sous iOS 17. Côté tablette, il vous faudra un iPad Pro 12,9 pouces (3ᵉ génération ou plus), un iPad Pro 11 pouces, un iPad Air 3, un iPad mini 5 ou un iPad 8.

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