Nothing a dévoilé un casque mais aussi et surtout le Phone (3) un modèle voulu plus haut de gamme que le Phone (2) lancé il y a deux ans mais qui conserve l'esthétique singulière de la marque britannique. Avec deux versions prévues à 849 et 949 € (256 et 512 Go) le Phone (3) se positionne clairement dans le haut de gamme.

Pour autant, là où Apple et Samsung, ses plus proches rivaux sur le papier, s'inscrivent dans une relative prudence en termes de design, Nothing joue clairement une autre partition pour se démarquer. Avec toujours ce recours à un look d'allure industriel, conçu en collaboration avec l'équipe suédoise de Teenage Engineering dont les produits ont eux-mêmes une forte personnalité.
Le Phone (3) est un grand téléphone de 6,67" (un poil en dessous d'un iPhone 16 Plus avec ses 6,7"), d'une grosse batterie de 5 150 mAh (4 685 mAh pour celle de l'iPhone 16 Pro Max) et d'un processeur Snapdragon 8s Gen 4 qui n'est pas le plus puissant du moment, mais il est sorti en avril et il met l'accent sur les tâches d'IA.

Les produits de Nothing se reconnaissent maintenant aisément, la marque s'est trouvé un style et elle s'y tient, ce modèle n'en dévie pas. Puisque tous les téléphones sont inévitablement assez identiques sur leur face avant, c'est la partie arrière qui devient le terrain d'expérimentations. Le dessin du Phone (3) suit le principe d'une division en 3 colonnes verticales dont la géométrie des lignes a été pensée pour s'inscrire dans le prolongement de celles du Phone (2) (voir l'explication des designers dans la vidéo ci-après). Plutôt qu'une face lisse sans motifs, l'arrière du Phone (3) semble tiré d'un dessin industriel que l'on n'aurait pas achevé pour laisser deviner les grandes masses internes.

Aux trois objectifs photographiques, répond un nouvel arrivant, le Glyph Matrix. C'est un écran rond, micro-LED, associé à un bouton placé en dessous. Cet écran peut afficher un grand nombre de choses avec un style très typé fait de petits carrés : l'heure, des indicateurs de progression, la batterie, mais aussi une représentation très pixelisée de l'utilisateur qui voudra faire un selfie avec l'appareil photo arrière.

Ce petit écran peut aussi générer des animations correspondant à un contact lors d'un appel. Et puisque les téléphones sont souvent sur vibreur, il a été conçu un moteur audio qui génère des séquences de sons très électroniques en fonction du nom de l'appelant. Les utilisateurs pourront par ailleurs créer des choses pour cet écran qui sert aussi à s'amuser. Par exemple avec un Pierre-feuille-ciseaux ou le jeu de la bouteille : elle tourne et c'est celui en face de qui elle s'arrête qui paye l'addition.
Le dos de ce téléphone est aussi pourvu d'un petit indicateur rouge qui peut s'allumer lorsqu'une vidéo est en cours d'enregistrement. Autre idée, après avoir posé le Phone (3) face contre table, un appui long sur l'Essential Key (l'équivalent du bouton Action) va automatiquement lancer la fonction dictaphone avec l'enregistrement de la conversation.

On aime ou on n’aime pas l'allure de ce téléphone, mais Nothing a le mérite de tenter quelque chose, et de s'y tenir, dans un domaine où les smartphones, en dépit de leurs différences, sont à peu près tous empreints d'un certain conservatisme dans leurs lignes.
Le Phone (3) sera en vente chez Amazon ou à la Fnac le 15 juillet, mais les précommandes débuteront le 4.