Bending Spoons, le saigneur d’Evernote, veut maintenant couler Meetup et iTranslate

Anthony Nelzin-Santos |

À quoi diable joue donc Bending Spoons ? Non content d’avoir acheté (et viré les employés) d’Evernote, puis acheté (et viré les employés de) Filmic, l’éditeur italien achète maintenant le Mosaic Group… pour virer ses 330 employés. Bending Spoons continue sa boulimie d’acquisitions : l’annonce de l’achat de l’éditeur PDF Hero, Clime, Robokiller et iTranslate intervient seulement 48 heures après celle du service d’organisation d’évènements Meetup.

Tim Cook chez Bending Spoons en septembre 2022. Image Bending Spoons.

Luca Ferrari présente Bending Spoons comme « une entreprise technologique possédant et développant une série de produits grand public leaders dans leur catégorie ». Est-ce vraiment le cas de Remini, une application d’« amélioration » des photos dopée au machine learning, ou de Splice, un éditeur de vidéos ? Est-ce encore le cas d’Evernote, la boite à chaussures numériques achetée par l’éditeur milanais en 2022 ? Il n’est même plus certain que le patron italien puisse maintenant le dire de Filmic.

Reste que Bending Spoons occupe une place centrale dans l’industrie italienne du développement mobile, au point que Tim Cook avait rendu visite à l’éditeur lors de sa tournée européenne en septembre 2022. L’entreprise est financée par l’ancien CEO de Google Eric Schmidt, le joueur de tennis Andre Agassi, l’artiste The Weeknd, le réalisateur Taika Waititi, ou encore… Xavier Niel. Voilà où elle a trouvé la centaine de millions de dollars nécessaire pour reprendre le Mosaic Group à IAC, l’entreprise américaine de communications qui possédait notamment Vimeo.

Ce n’est pas de la philanthropie, mais un modèle économique on ne peut plus classique. Bending Spoons achète des applications en perte de vitesse, donc abordables, mais possédant encore une forte base installée, dont les données peuvent être revendues aux courtiers et les usages monétisés avec des publicités ou des abonnements. L’acquisition de Meetup est particulièrement séduisante dans ce cadre : s’il végète depuis sa reprise par WeWork et sa revente à un incubateur new-yorkais, le service d’organisation d’évènements reste très populaire et compte plusieurs dizaines de millions de membres.

avatar Derw | 

Bon ba… je viens de désinstaller iTranslate…

avatar MarcMame | 

@Derw

"Bon ba… je viens de désinstaller iTranslate…"

———
Il parait qu’il vont racheter MacG.

avatar savedje | 

Idem !! @Derw

"Bon ba… je viens de désinstaller iTranslate…" - Il paraît qu'on fait ce qu'on peut, quand ça plaît. De toute façon elle traîne, presqu'oubliée...

avatar Mageekmomo | 

J’adore le titre, le contenu moins 🥲

avatar occam | 

kālo ’smi loka-kṣaya-kṛt pravṛddho
« Time I am, the great Bender of Spoons, and I have come here to destroy all SoftWare. »
——Bhagavad Gita, 11.32

(Verset plus connu, dernièrement, dans une paraphrase qui prend quelques libertés : Now I am become Death, the destroyer of worlds.)

Ou, dans l’idiome de l’éditeur : « Cazzo di Shiva ! »

avatar josselinrsa | 

@occam

😂👌🏼

avatar MarcMame | 

@occam

"« Time I am, the great Bender of Spoons, and I have come here to destroy all SoftWare. »
——Bhagavad Gita, 11.32"

————-
Probablement repris par les japonais sous la forme : « All your Base Are Belong to Us !»

avatar roms.nc | 

Quand les patrons du mosaic group vendent leur boîtes à cette boite, ils savent pertinemment ce qui arrivera à leurs employés.

Sad 😞

avatar clemens94 | 

Les geeks découvrent le capitalisme 😅

avatar gwen | 

C’est sûr que c’est plus intéressant pour Margrethe Vestager de s’occuper de nous détruire l’écosystème Apple que d’essayer de contrecarrer ces charognards qui eux font de vrais dégâts en terme d’emplois. C’est quand même hallucinant que l’on puisse interdire à Amazon ou adobe d’acquérir une technologie dans son domaine mais qu’on laisse faire ce genre de pratique d’écrasement à la fois de l’humain aux aussi de technologie viable. Certains se trompe vraiment de combat.

avatar raoolito | 

@gwen

C'est pas les memes dimensions hein?

avatar serenity | 

@gwen

Oui, que vont devenir les GAFAM avec ces institutions publiques qui osent leur demander de contribuer plus justement à la société dont ils profitent pleinement ?

Et pour ce qui est de Bending Spoons (même initiales que Back Stabbing, au passage), comment nous défendre de l’usage illégal des données privées ? Si seulement les institutions publiques pouvaient nous protéger…

avatar gwen | 

@serenity

"que vont devenir les GAFAM avec ces institutions publiques qui osent leur demander de contribuer plus justement à la société dont ils profitent pleinement ?"

Justement mon propos n’est pas d’arrêter les actions en cours mais j’ai plus l’impression que les gens en charge de ce genre de dossiers se focalisent sur un ou deux points en oubliant pas mal de choses qui auraient du être réglementé depuis longtemps comme le monopole dans le monde du jeu vidéo, celui des cartouches d’encre et plein d’autres sujets qui sont laissés de côté.

Et là, on parle d’emplois. Quand une petite usine de 100 personne ferme en france, ça fait la une des journaux, quand une boîte tech licencie 500 personnes d’un coup, aucun politique ne s’en émeut.

Je me doute bien que les moyens sont limités mais justement, est-ce que ces moyens sont mis là où il faut ?

avatar Patrick_C | 

@gwen

Elle vient faire quoi Margareth dans cette histoire? Elle doit s'occuper de toutes les entreprises, même les petites ?

avatar Sonic Tooth | 

En gros, c’est la même pratique que celle de General Motors dans les années 30 à 50 : racheter des compagnies de tramway pour toutes les fermer et imposer l’automobile comme unique mode de transport pour les Américains. La différence est qu’on reste dans le domaine du logiciel qui j’imagine sera payant mensuellement puisque c’est la mode partout désormais.

avatar serenity | 

@Sonic Tooth

Non c’est simplement le marchandage de données privées.

avatar marc_os | 

« Non content d’avoir acheté (et viré les employés) d’Evernote, puis acheté (et viré les employés de) Filmic, l’éditeur italien achète maintenant le Mosaic Group… pour virer ses 330 employés. »

Ah que c'est beau le capitalisme.
Malheureusement ce genre de pratique est un grand classique.
Mais le Médef continue à nous dire qu'il faut dire merci aux généreux patrons sans qui on n'aurait pas de travail. Ces généreux patrons qui "prennent des risques" à ce qu'ils disent, mais qui font payer les salariés le moindre accros et leurs erreurs de gestion en les mettant eux en premier au chômage; employés qui sont sacrifiés pour les sacro-saints plans business de ces sales types que sont à ce qu'on l'on voit les propriétaires de Filmic, comme tant d'autres.

#BoycotBendingSpoons

CONNEXION UTILISATEUR