Pas d'avenir pour les App Store ?

Christophe Laporte |

Pour Vic Gundotra, les App Stores ne sont pas le modèle à suivre. L'un des vice-présidents de Google prend le cas de sa société qui va multiplier à l'avenir les services web optimisés pour les navigateurs web des terminaux mobiles au lieu de concevoir une application spécifique à chaque plate-forme. C'est à la fois plus pratique et plus économique selon lui. À ce sujet, il fait d'ailleurs un clin d'oeil appuyé à Apple :

"Steve Jobs avait raison quand il a dit qu'il fallait développer pour le web. Mais à l'époque il y avait un problème de timing. Je pense que Steve a vraiment compris, que sur le long terme, ce serait le Web, et je crois que c'est de cette manière que les choses vont se dérouler." (Pour en savoir plus, lire : Web apps : "Steve Jobs avait raison mais trop tôt").

Pourtant l'approche 100 % web promue par Google ne fait pas l'unanimité. Loren Brichter, à qui l'on doit Tweetie sur l'iPhone, a toutes les difficultés du monde à porter son client Twitter sur webOS, le système d'exploitation du Palm Pre qui emprunte la voie prônée par Google. La faute à JavaScript qui est "mal fichu" selon le développeur.
Pour Brichter, les choses ne sont pas prêtes de s'améliorer. Les technologies du web évoluent doucement selon lui. Il fait notamment référence au HTML5 pour lequel les différents protagonistes n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un format vidéo (lire : HTML 5 : du rififi pour les codecs).

Raven Zachary, analyste chez Small Society, n'est pas non plus convaincu par le potentiel des applications web. Il rappelle que quand elles sont arrivées sur l'iPhone, aucune n'est parvenue à obtenir la popularité d'un best-seller sur l'App Store. Et le nombre de développeurs qui s'est penché à l'époque sur l'iPhone était alors nettement moins important que lors de la présentation du SDK natif l'année dernière. La méthode de distribution est un autre gros avantage selon lui par rapport au "web classique".
Même pour les services orientés web, les applications natives ont un certain avantage. Michael Gartenberg prend l'exemple de Twitter. Il est tout à fait possible de twitter sur le site web optimisé pour téléphone de Twitter, mais dans les faits, tout le monde ou presque sur iPhone passe par un client natif.

Enfin, de son côté, Craing A. Hunter, à qui l'on doit de nombreux logiciels sur iPhone, n'est pas du tout convaincu dans l'ensemble par les kits de développement basés sur les technologies du web. Il avait été déçu par l'initiative d'Apple dans ce domaine en 2007 et n'est guère plus emballé par le SDK de Palm, qui aurait pu rivaliser selon lui avec ce qu'Apple offrait en 2007, mais pas en 2009.
Il y a trop de limitations à l'heure actuelle : impossible de taper directement dans OpenGL ES, ce qui rend très difficile le développement de jeux sophistiqués sur cette plate-forme. Il s'en prend également à l'accéléromètre du Pre qui ne permet pas d'avoir des données aussi précises que sur l'iPhone. Résultat, il n'est pas possible de réaliser sur Palm Pre une application comme greenMeter, qui à l'aide de ce dernier, analyse votre style de conduite afin de vous faire des économies au volant…

avatar YARK | 
Pas convaincu non plus. On fait pas la même chose avec une appli web (surtout si elle doit être multi-plateforme et donc prendre en compte les délires des différents navigateurs du marché) qu'avec une appli native. Selon ce qu'on veut faire, l'un ou l'autre est plus ou moins pratique... l'appli web restera plus facilement portable, la native offrira plus de possibilités.
avatar puff | 
Il a completement raison. Tous nos appareils ne seront plus que des "telecommandes". Tout sera centralisé et diffusé vers nos telecommandes. On ne possedera plus d'oeuvres par exemple et on payera selon la quantité de flux demandée. Ca me semble évident depuis que j'ai découvert mon premier monde virtuel : "Deuxieme monde" à la fin des années 90. Je pense d'ailleurs que les mondes virtuels sont les navigateurs de l'avenir. Une vrai navigation en 3D dans un monde qu'on composera soi-même ou qui se composera tout seul selon des metainformations envoyées dans un moteur de recherche. On aura la possibilité de communiquer avec les gens présents sur chaque "page" ... ou plutôt chaque pièce. On assisterait à une vraie fusion du web et de tous les outils de communication.

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