iPad : des ventes qui relèvent doucement la tête

Florian Innocente |

Les ventes d'iPad ont confirmé leur progression ce dernier trimestre, en dépit d'une croissance atone sur un an. Apple a observé des signes encourageants sur plusieurs marché et elle entend pousser son avantage auprès des entreprises.

Il s'est vendu 13,17 millions d'iPad au dernier trimestre de Noël (2,5 fois plus que de Mac). C'est 13 % de plus qu'au précédent trimestre (10,3 millions d'iPad) mais seulement 0,68 % de mieux qu'à Noël 2016 (13,08 millions d'unités). Sur un an cette croissance est étale en dépit de l'arrivée d'un modèle 9,7" d'entrée de gamme, de la refonte de famille Pro (entre améliorations sur le 12,9" et entrée en lice du 10,5") et un iOS 11 plus intéressant pour les amateurs de tablettes.

Il faut néanmoins prendre en considération le fait que ce trimestre des fêtes a duré une semaine de moins qu'il y a un an, et une semaine de ventes chez Apple, au niveau mondial, ce n'est pas insignifiant. Ce qui lui fait dire que sur une moyenne hebdomadaire, le volume des ventes d'iPad a été 8% plus important qu'au même trimestre de 2016.

Croissance atone dans le tableau final mais une courbe des ventes qui repart, cahin-chaha, dans la bonne direction depuis maintenant 9 mois, alors qu'elles piquaient du nez depuis 2013. Si cette année Apple applique à l'iPad un électrochoc comme celui de l'iPhone X, il y a tout lieu de penser que cette reprise profitera d'un nouveau coup d'accélérateur.

En bleu les ventes d'iPad en millions d'unités, en orange la croissance annuelle entre chaque premier trimestre fiscal

D'un Noël à l'autre Apple n'a pas vendu beaucoup plus d'iPad mais le chiffre d'affaires s'est apprécié de 6 % (5,86 milliards de dollars/4,7 millards d'euros contre 5,53 milliards il y a un an). Même en vendant à peine mieux, Apple gagne sensiblement plus d'argent, il faut certainement y voir la main des iPad Pro.

Tim Cook le répétait trimestre après trimestre : la méforme continue des ventes d'iPad, après des débuts en fanfare, finirait par arriver à son terme et les clients reviendraient à la tablette.

En commentant ces chiffres, le patron d'Apple a expliqué que la quasi moitié des ventes d'iPad à travers le monde sur ce dernier trimestre avait été réalisée auprès de nouveaux venus sur iOS. À l'écouter, ce fut le cas en premier lieu sur les grands marchés traditionnels d'Apple, parmi lesquels le Japon et la France. En Chine, a-t-il ajouté, plus de 70 % des ventes se sont faites avec des switcheurs ainsi que des clients qui s'équipaient pour la première fois d'une tablette.

Luca Maestri, le directeur financier, a été plus précis sur l'aspect géographique :

Les ventes d'iPad ont connu une forte croissance à deux chiffres dans de nombreux marchés émergents, notamment en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Europe centrale et orientale et en Inde, ainsi que dans les marchés développés, notamment au Japon, en Australie et en Corée.

Les utilisateurs d'iPad sont très fidèles au produit et le renfort de nouveaux clients en fait une plateforme dont la « base installée active a connu un record absolu en décembre », a poursuivi Maestri. Mais comme pour les iPhone, on ne connaîtra pas la ventilation des ventes par modèles.

Luca Maestri a égrené d'autres chiffres : une part de marché américaine des tablettes de 46 % (36 % il y a un an, chiffres de NPD). Des intentions d'achats dans les trois mois s'élevant à 72 % chez les particuliers et 68 % en entreprises (données produites par l'institut 451 Research). Tandis que le degré de satisfaction des clients en entreprise à l'égard de la tablette fait un presque sans faute : 99 %.

Crédit : Apple

Le directeur financier a illustré l'attrait des sociétés pour l'iPad par l'exemple d'un opticien américain qui va s'acheter 7 000 iPad Pro pour évaluer la vue de ses clients en boutiques. En Italie, c'est la banque Intesa Sanpaolo qui va s'équiper d'une flotte mobile iOS de 70 000 appareils.

Apple va continuer de tirer sur la corde de l'entreprise. Maestri a cité une nouvelle initiative "Apple at Work" pour accompagner, lors d'un achat ou d'un leasing, les sociétés qui veulent laisser leurs employés choisir l'ordinateur ou l'appareil mobile qui leur sied le mieux. Ce programme qui a débuté aux États-Unis il y a quelques jours est amené à s'étendre ailleurs dans le monde.

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