2012 aura été l'année de l'arrivée fracassante d'un quatrième opérateur télécom, Free Mobile. 2013 sera l'année de la 4G et d'un possible bouleversement pour SFR.
Vivendi veut se séparer de SFR
La piste Numéricable, dont le Journal du Dimanche disait qu'elle était au point mort depuis octobre, serait toujours d'actualité. « C'est la piste la plus active actuellement [...] le courant passe bien entre Jean-René Fourtou (président du conseil de surveillance de Vivendi) et Patrick Drahi (principal actionnaire de Numéricable) », a déclaré un banquier à BFM. Cependant, Vincent Bolloré, récent premier actionnaire de Vivendi (il détient 5 % du capital), aurait fait part d'un désaccord sur les modalités du mariage entre SFR et Numéricable, le jugeant pas assez favorable à Vivendi. L'opération entre les deux groupes devrait donc être remaniée.
La 4G arrive
Outre cette possible cession de SFR par Vivendi, l'année qui vient de débuter sera marquée par l'arrivée de l'Internet mobile à très haut débit, la 4G. Bousculés par Free Mobile qui comptait 4,4 millions d'abonnés au 30 septembre, les opérateurs ont passé la vitesse supérieure dans le déploiement de la 4G. Les raisons sont doubles : d'une part il s'agit d'un argument commercial fort pour se démarquer de la concurrence, et d'autre part, c'est l'occasion de faire monter la facture de quelques euros alors que les prix ont été largement tirés vers le bas depuis l'arrivée du nouvel entrant. Les rares forfaits 4G existants sont pour l'heure plus chers que ce que proposent Sosh, B&You et consorts (lire : 4G : le point sur les offres).
Quant à Free Mobile, son accord avec Orange ne prévoit pas d'itinérance en 4G. Début septembre 2012, Maxime Lombardini, le directeur d'Iliad (maison mère de Free), avait déclaré sur Europe 1 que chaque site installé « est naturellement d’entrée de jeu compatible 4G même si elle n’est pas encore allumée ». Si on se réfère aux autorisations délivrées par l'ANFR, on recense à l'heure actuelle 13 antennes relais Free Mobile explicitement compatibles 4G situés à Paris, Montpellier et Lille.
En attendant une annonce commerciale sur la 4G de la part du nouvel entrant, ses abonnés qui habitent dans les grandes villes pourraient constater très prochainement une amélioration du réseau. Comme prévu par l'ARCEP, les opérateurs historiques ont cédé hier à Free des fréquences dans la bande des 900 MHz. Ces basses fréquences traversent mieux les murs et couvrent une zone plus étendue que la bande des 2 100 MHz utilisée actuellement.
Une multiplication de batailles judiciaires ?
Le tribunal de Commerce de Paris devrait rendre dans les prochaines semaines son jugement sur le litige qui oppose SFR et Free Mobile. Ce dernier a attaqué en justice son concurrent en juillet 2012 sur les subventions de terminaux et réclame 29 millions d'euros de dommages et intérêts pour pratiques commerciales déloyales. Bouygues et SFR ont eux récemment poursuivi Orange à propos de ses offres quadruple play. Dans le même temps, Bouygues a attaqué Free pour dénigrement. Une multiplication de poursuites judiciaires qui traduit bien le climat de concurrence exacerbée dans lequel se trouvent ces acteurs.