2012 aura été l'année de l'arrivée fracassante d'un quatrième opérateur télécom, Free Mobile. 2013 sera l'année de la 4G et d'un possible bouleversement pour SFR.
Vivendi veut se séparer de SFR
Bien que Stéphane Roussel, le PDG de SFR, ait déclaré fin novembre que « SFR n'est pas à vendre », Vivendi, la maison mère de l'opérateur, compte bien s'en séparer. BFM indique aujourd'hui que la multinationale s'est adjoint les services de deux banques — il s'agirait de BNP Paribas et de Goldman Sachs — pour parvenir à se séparer de sa filiale au carré rouge. Autre secret de Polichinelle, les discussions entamées avec les autres opérateurs en place. BFM révèle que Free et SFR sont allés voir en catimini et séparément l'Autorité de la concurrence pour la sonder sur une éventuelle fusion. L'Autorité a alors indiqué qu'une telle opération ne serait pas possible, à cause de la taille de l'entité SFR-Free qui en résulterait — elle posséderait la moitié du marché de l'Internet fixe, créant un duopole avec Orange. La piste Numéricable, dont le Journal du Dimanche disait qu'elle était au point mort depuis octobre, serait toujours d'actualité. « C'est la piste la plus active actuellement [...] le courant passe bien entre Jean-René Fourtou (président du conseil de surveillance de Vivendi) et Patrick Drahi (principal actionnaire de Numéricable) », a déclaré un banquier à BFM. Cependant, Vincent Bolloré, récent premier actionnaire de Vivendi (il détient 5 % du capital), aurait fait part d'un désaccord sur les modalités du mariage entre SFR et Numéricable, le jugeant pas assez favorable à Vivendi. L'opération entre les deux groupes devrait donc être remaniée.La 4G arrive
Outre cette possible cession de SFR par Vivendi, l'année qui vient de débuter sera marquée par l'arrivée de l'Internet mobile à très haut débit, la 4G. Bousculés par Free Mobile qui comptait 4,4 millions d'abonnés au 30 septembre, les opérateurs ont passé la vitesse supérieure dans le déploiement de la 4G. Les raisons sont doubles : d'une part il s'agit d'un argument commercial fort pour se démarquer de la concurrence, et d'autre part, c'est l'occasion de faire monter la facture de quelques euros alors que les prix ont été largement tirés vers le bas depuis l'arrivée du nouvel entrant. Les rares forfaits 4G existants sont pour l'heure plus chers que ce que proposent Sosh, B&You et consorts (lire : 4G : le point sur les offres). Déjà disponible dans une poignée de villes chez certains opérateurs, la 4G devrait vraiment commencer à prendre son essor au printemps. Orange lancera à cette période des offres 4G grand public dans une dizaine de métropoles (dont Lyon, Nantes et Lille). De son côté, Bouygues espère recevoir l'aval de l'ARCEP pour convertir ses fréquences 1800 MHz utilisées actuellement pour la 2G vers le réseau 4G (lire : iPhone 5: Bouygues confiant pour la 4G début 2013). Une opération qui lui permettrait d'être le seul opérateur à proposer un réseau 4G compatible avec l'iPhone 5 en France. Quant à Free Mobile, son accord avec Orange ne prévoit pas d'itinérance en 4G. Début septembre 2012, Maxime Lombardini, le directeur d'Iliad (maison mère de Free), avait déclaré sur Europe 1 que chaque site installé « est naturellement d’entrée de jeu compatible 4G même si elle n’est pas encore allumée ». Si on se réfère aux autorisations délivrées par l'ANFR, on recense à l'heure actuelle 13 antennes relais Free Mobile explicitement compatibles 4G situés à Paris, Montpellier et Lille.Carte des antennes 4G tout opérateur confondu en France métropolitaine - via Antennesmobiles.fr
En attendant une annonce commerciale sur la 4G de la part du nouvel entrant, ses abonnés qui habitent dans les grandes villes pourraient constater très prochainement une amélioration du réseau. Comme prévu par l'ARCEP, les opérateurs historiques ont cédé hier à Free des fréquences dans la bande des 900 MHz. Ces basses fréquences traversent mieux les murs et couvrent une zone plus étendue que la bande des 2 100 MHz utilisée actuellement.