Apple paie 0,2 cent la chanson en streaming

Mickaël Bazoge |

Le New York Times lève un coin du voile sur les conditions dans lesquelles Apple négocie les droits des catalogues des maisons de disques pour Apple Music. On y apprend ainsi que les accords avec les trois majors de l’industrie (Universal, Sony et Warner) ont été obtenus quelques jours avant le keynote de la WWDC, durant lequel Apple a présenté le service de streaming. Quant aux indépendants, le contrat ne leur est parvenu que le jour même du dévoilement d’Apple Music, avec cinq jours pour le signer sans possibilité de négocier quoi que ce soit.

C’est devenu clair depuis quelques jours : la période de trois mois d’écoute gratuite sans versement de royalties a provoqué beaucoup de grabuge parmi les indés, même si Apple a compensé en rehaussant légèrement le taux de rémunération (habituellement de 70% sur un abonnement à 10$ mensuel, Apple offre 71,5% aux États-Unis et 73% partout ailleurs).

Joy of Tech

Beaucoup d’indépendants s’en sont plaint auprès d’Apple en privé, exprimant leur frustration sur le sujet — parfois de manière publique. Taylor Swift, porte-parole inattendue de la cause des artistes, a su faire plier Apple, qui a finalement accepté de rémunérer les maisons de disques durant ces trois mois. Dans la foulée, deux importants groupements d’indés, Merlin et Beggars, signaient eux aussi avec Apple Music (lire : Deux importants indés signent avec Apple Music).

Le rôle de Taylor Swift a certes été déterminant : son billet sur Tumblr a été le coup de pied de l’âne pour qu’Apple se décide à rémunérer les labels pendant les trois mois gratuits. Mais les indépendants estiment qu’une partie du crédit leur revient également, pour avoir fait pression sur la Pomme.

L’offre Apple Music.

Le NYT révèle pour finir la somme qu’Apple versera pour chaque écoute gratuite d’un morceau : ce sera 0,2 cent par stream, durant la période d’essai de trois mois. Un tarif qui est l’équivalent de celui versé par Spotify et consorts pour leurs offres gratuites financées par la publicité. Ces 0,2 cent, qui s’appliqueront à tous les labels petits et grands, ne couvrent pas les royalties pour les éditeurs, Apple étant toujours en négociation avec ces derniers.

Accédez aux commentaires de l'article