Dans un monde où l'abonnement est devenu la norme pour de nombreux services, des solutions comme Spliiit, qui permet de partager un abonnement, ont évidemment du succès. Mais elle ne plaît évidemment pas toujours aux grandes entreprises. Dans un bras de fer avec Apple, Netflix et Disney, la justice vient d'imposer une négociation avec la start-up française, selon nos confrères de L'informé.

Au départ, en 2021, les géants du numérique ont attaqué Spliiit sur plusieurs points, dont le parasitisme ou la violation des marques. En effet, pendant un temps — ce n'est plus le cas —, Spliiit affichait les logos des différentes marques associées aux services. Actuellement, vous ne verrez que des vignettes standardisées avec le nom des services (et pas ceux des sociétés qui attaquent Spliiit).
Mais le point important est évidemment celui de la légalité du partage de comptes. Dans beaucoup d'offres, il est possible de partager un compte entre plusieurs personnes du « foyer » ou de « la famille », sans plus de détails. Spliiit joue sur l'ambiguïté des termes mais aussi sur le fait que les marques permettent de partager un abonnement avec un tiers (comme des collègues), ce qui a été constaté par un huissier. Sur le papier, les marques limitent donc à un périmètre restreint, mais dans la pratique, elles tolèrent habituellement un partage plus permissif… mais visiblement sauf quand un autre acteur en profite, en industrialisant ce partage et en prenant une commission.

Devant ce dossier complexe, la justice française a donc choisi d'imposer aux différentes parties de trouver un accord dans le cadre d'une médiation, pour tenter de trouver une solution au problème. Jonathan Lalinec, le PDG de Spliiit, semble confiant et explique à nos confrères que la société permet de vendre plus d'abonnements. Elle revendique 1,6 million d'utilisateurs cumulés en Europe, 320 000 abonnés payants (qui partagent un compte) et 100 000 personnes partageant des abonnements. Toute la question est maintenant de vérifier si Spliiit et les différents services vont trouver un accord, ou si Apple, Disney ou Netflix vont modifier leurs conditions d'utilisation pour durcir les règles et réduire les possibilités de partage dans les abonnements familiaux. Ou tenter encore une fois d'attaquer Spliiit en justice.