Test de la Lenovo Legion Go : quand la Switch mange un Steam Deck

Félix Cattafesta |

Le marché des consoles portables se voulant des alternatives aux PC de joueurs est en pleine effervescence. Après le succès du premier Steam Deck sorti début 2022, Valve a récemment levé le voile sur une première révision avec un écran OLED. La ROG Ally, que nous avons testée cet été, a fait le pari de proposer une variation sous Windows 11, légère et compacte. De son côté, le fabricant chinois Ayaneo a lancé pas moins de 5 nouvelles machines en 2023.

Lenovo semble bien décidé à croquer sa part du gâteau et a présenté à la rentrée sa Legion Go, une console portable x86 se voulant très inspirée de la Switch. Comme sur la machine de Nintendo, une petite béquille permet de maintenir la tablette droite tandis que les deux extrémités se détachent pour devenir des manettes sans fil. La console se démarque également par son massif écran de 8,8 pouces montant jusqu’à 144 Hz. Affichée à un tarif de 800 €, est-ce une bonne machine ? Réponse dans notre test.

Le design

Première surprise en ouvrant le colis : le fabricant chinois a eu le bon goût de glisser dans la boîte une housse de protection, un cadeau pertinent étant donné que la machine a surtout été pensée pour être trimbalée à droite à gauche. Dans la pochette, on découvre l’imposante console qui étonne tout d’abord par son poids de 854 grammes. C’est gros, c’est lourd, c’est plus de deux fois le poids d’une Switch standard. Le plastique noir a l’avantage d’être discret et plutôt premium.

Lenovo n’a pas fait dans la dentelle côté boutons, et sa machine est bardée de touches. On retrouve la configuration Xbox classique avec deux joysticks asymétriques, une croix directionnelle et les touches habituelles (start/select/touches de volumes…). En la prenant en main, on découvre pas moins de trois boutons à l’arrière qui viennent tomber sous les doigts, deux boutons M1 et M2 sur la partie droite, une sorte de molette de souris et même un petit trackpad ! N’oublions pas les deux boutons maison permettant de faire apparaître différents menus d’une surcouche. Au moins, on en a pour son argent.

Mis à part cela, la console embarque une grosse béquille semblable à celle de la Switch OLED. Elle a l’avantage de pouvoir descendre assez bas, ce qui permettra de l’ajuster à sa guise. On retrouve un port pour carte microSD afin de gagner du stockage par rapport aux 512 Go de SSD interne. La machine dispose d'un second port USB-C qui sera sympa pour jouer avec un accessoire tout en rechargeant sa console. Un jack 3,5 mm est également présent afin de brancher un casque filaire.

Comme sur la ROG Ally, Lenovo a ajouté des petites LED sous les joysticks servant à indiquer le niveau de batterie de chaque manette. On pourra les personnaliser ou bien les désactiver selon ses goûts, même si elles restent assez discrètes. Une grille d’aération sobre permet de refroidir la machine à l’aide de l’unique ventilateur présent à l’arrière. Les joysticks se détachent en appuyant sur un petit bouton de sécurité : il y a un coup de main à prendre, et c’est moins facile que de faire glisser les manettes sur une Switch. Cet aspect séparé à un avantage évident, à savoir qu’il sera nettement plus simple de faire réparer sa console si jamais un joystick venait à lâcher (comme c’est le cas de nombreux Joycon chez Nintendo). Les manettes ne sont pas vendues à l’unité pour le moment, mais on peut imaginer qu’il y a moyen de s’arranger avec le SAV en cas de perte ou d’accident.

Et une fois en main, qu’est-ce que ça donne ? Malgré son poids, la console est loin d’être inconfortable. La forme des manettes tombe bien dans le creux de la main, et les gâchettes sont satisfaisantes. Lenovo a opté pour des joysticks à effet Hall, sur le papier plus résistant et moins sujet au drift que les modèles classiques. On regrette juste le choix bizarre d’avoir mis un bouton M2 qui tombe complètement sous la main : on aura tendance à appuyer dessus un peu trop souvent, même s’il n’est attribué de base à aucune action.

Windows 11

Comme pour la ROG Ally, la machine est livrée avec Windows 11. Pas d’écran d’initialisation maison, on est accueilli avec la procédure de mise en route habituelle d’un ordinateur sous le système de Microsoft. Il faudra donc configurer différents éléments (région, disposition de clavier, compte Microsoft…) avant d’arriver sur le bureau. Rien de très compliqué en soi, mais c’est toujours un peu déroutant quand on vient d’une Switch qui nous prend par la main. Notons que Microsoft oblige désormais d’avoir un compte Windows pour utiliser son système, mais il reste possible de bidouiller pour créer un simple compte local.

avatar stefhan | 

Boooh !
Rien que la lecture de l'article m'a donné mal à la tête.
Où est la simplicité ?

On retrouve bien la complexité inutile de Windows et des surcouches aussi... mais ça peut avoir son public qui peut se montrer très geek et débrouillard pour apprécier ce genre d'ordinateur portatif.

ps : cela n'enlève nullement la qualité de l'article, merci Félix !

avatar koko256 | 

"est en fond de cinquième"
Kesako ? À 5000 tours/mn en 5e ? Cela ne doit pas arriver tout les jours pour avoir un élément de comparaison...
Ou le rang du fond de la 5e techno ?

avatar florian0306 | 

@Felix : J’ai vu dans un autre test que la console était mal configurée par défaut. Dans le BIOS la quantité de mémoire allouée au GPU n’est que de 3Go par défaut (mémoire partagée) et du coup certains jeux ne se lancent même pas si on augmente pas la valeur. As-tu eu écho de ce problème ? Ça pourrait expliquer l’écart avec la ROG Ally

avatar Brice21 | 

@florian0306

Je confirme. J’ai installé le BIOS en bêta et avec 6 Gb ça change tout. Déjà passer à 4 avec le bios actuel est déjà plus performant. Une mise à jour de Légion Space a résolu la plupart des problèmes : les réglages sont plus clairs et ne bouge plus le jeu en arrière plan quand tu les change, les dead zone des joysticks ont disparue et on peut les tuner, il y a de nouvelles options pour leur loupiotes (dont un joli arc en ciel), etc.

Le plus important est la mise à jour des drivers du GPU AMD Adrénaline, qui font passer le Légion Go devant le ROG ally en terme de framerate. Avec le FSR on peut jouer en 2540 1600 à 60fps, mais person je préfère du bon 1280 800 à 100 fps. Pour le lanceur j’ai installé Playnite et je n’utilise pas l’app Légion Space. Je peux lancer n’importe quel jeu en un clic.

Je joue à Red Dead Redemption 2 avec le lanceur RockStar, Starfield en local avec Xbox, Cyberpunk 2077, Assassins creed Mirage avec Ubisoft, Fortnite avec Epic, Tomb Raider avec Steam, etc. Je joue aussi via le cloud avec GeForce (avec carte 4080 à 60 fps et parfois à 120fps), PlayStation remote (sur ma PS5) et Xbox Cloud (dans le Game Pass Ultimate), et la mesdames messieurs, avec le wifi6e et l’écran 8.8 pouces super lumineux du Légion Go, c’est le pied. Pour le son je sors en Bluetooth sur un baffle Bose ou sur une paire d’écouteurs Beat. Je l’ai upgradé avec un SSD M.2 2240 de 2 To et une micro SD de 1 To car je l’utilise pas mal offline.

Perso je trouve que c’est la meilleure console, celle qui donne accès au plus de jeux, avec une qualité d’image juste démente.

A titre anecdotique, je l’ai branchée sur un écran Thnunderbolt 5K de LG (pour Mac) et le Légion Go affiche une image en 5K via USB4 ! Tout à fait jouable à cette résolution. en faisant qq compromis. Je l’ai aussi connectée à un Apple Cinéma Display 32 pouces dual DVI avec un adaptateur que j’avais déjà et … ça maaaarche. J’ai la résolution maximum sur un écran gigantesque. Avec une souris et un clavier Bluetooth, c’est juste géant! J’ai joué à RDR2 à 50-70 fps, j’en ai pleuré de joie.

Les update continuent à arriver car Lenovo assure un suivi de la communauté et implémenté toutes les améliorations demandées. Par exemple à prochaine version permettra de upgrader facilement le BIOS et les drivers AMD depuis Légion Space.

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