L'Android de Google se met en marche

Florian Innocente |

Après des mois de rumeurs et de fuites, le premier téléphone mobile utilisant Android, l'OS open source supervisé par Google est devenu réalité, son nom : "G1". Parmi ses parrains figurent HTC pour le matériel, Deutsche Telekom/T-Mobile USA pour les tuyaux et Amazon pour les contenus audio et vidéo. Le G1 qui fait la part belle aux outils de Google pour ses applications est, à la suite de l'iPhone, le second smartphone de la génération Internet à venir remuer le monde la téléphonie mobile. Et par la même il est le plus proche concurrent du téléphone d'Apple.

Le G1 arrivera le 22 octobre aux États-Unis au prix de 179$ avec un forfait de 25$ en data illimité et SMS limité ou 35$ avec data et SMS illimités (auxquels il faudra ajouter les forfaits voix). Le mode modem ne sera pas autorisé, l'appareil sera simlocké et il faudra un compte Gmail pour l'activer. T-Mobile USA, qui en a obtenu l'exclusivité, est en plein déploiement de son réseau 3G. À ce jour 13 grandes villes sont couvertes, 21 devraient l'être en octobre et 27 d'ici la fin 2008. L'Angleterre recevra le G1 dès novembre et le reste de l'Europe à partir du premier trimestre 2009.

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Google confortablement installé

Sans surprise la dotation logicielle incluse dans le G1 fait la part belle aux services de Google. On trouvera les icônes de Gmail (avec un service de push et une fonction de recherche dans ses courriers), Google Calendar, Google Talk, Google Maps, et YouTube. Pour le navigateur c'est une sorte de "Chrome Lite". Le G1 vise d'abord les jeunes et les particuliers, on n’y trouvera donc aucun support pour Exchange de Microsoft. Mais la compatibilité avec les formats PDF, Word et Excel est, elle, assurée.

Autre détail d'importance, aucun logiciel de synchronisation avec l'ordinateur n'est prévu (façon iTunes), le transfert de données (celles d'un carnet d'adresses par exemple) se fera via les services en ligne de Google.

Comme pour iPhone OS, Android s'appuie sur une boutique en ligne pour alimenter le téléphone en applications de tierces parties. L'App Store de Google s'appelle Android Market. L'un des co-fondateurs de Google (présents sur patins à roulettes pour l'annonce) a d'ailleurs fait un lapsus, employant le nom de la boutique d'Apple lors de ses explications…

Cet Android Market propose, comme son cousin chez Apple le téléchargement direct depuis le téléphone et des commentaires de la part des utilisateurs sur les logiciels en ligne. Aucune validation des logiciels n'est prévue et pour le moment seuls les freewares peuvent y figurer.

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Musique et vidéo sans DRM

En l'absence d'un équivalent à l'iTunes Store dans ses tiroirs, Google s'est tourné vers l'un des principaux concurrents d'Apple, à savoir Amazon pour la fourniture de contenus audio et vidéo. Le géant de l'Internet a conçu un logiciel client pour accéder à son stock de 6 millions de morceaux, tous dépourvus de DRM, gravables sur CD et lisibles tant sur Mac que sur PC en plus du G1. Cette boutique est accessible depuis le réseau téléphonique, mais si l'on veut télécharger des morceaux il faudra en passer par un accès Wi-Fi. Le G1 lit les morceaux en AAC, mais évidemment pas ceux protégés de l'iTunes Store.

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A la suite de l'iPhone

Esthétiquement le G1 ne défriche pas de nouveaux terrains. Il cache un clavier coulissant sous son écran. L'affichage peut se faire autant en mode portrait que paysage, pour les vidéos par exemple. En façade, quatre boutons encadrent une petite bille de navigation. L'appareil est disponible en plusieurs couleurs, ses autres caractéristiques n'ont pas été entièrement dévoilées. Mais on peut le voir en action dans cette vidéo de présentation de son OS et de ses logiciels. On notera qu'il n'est pas multi-touch.

Avec le G1, l'iPhone voit se lever son premier véritable concurrent, au moins au niveau des ambitions. Tout comme Apple, Google et Android sont de nouveaux entrants en téléphonie mobile. Et ils entendent chacun mettre ces appareil à l'heure de l'Internet mobile. Ils ont chacun développé leur propre système, en dehors de sillons déjà largement tracés par Windows Mobile, Palm OS et Symbian.

Google s'est distingué d'Apple (et de Microsoft pour la partie OS) de deux manières, d'abord en formant un consortium pour présider aux destinées d'Android - "ouverture" a été l'un des mots clefs de la présentation du G1 - puis en s'alliant avec des fabricants de mobiles. Aujourd'hui HTC essuie les plâtres, mais d'autres suivront. Sur ces deux-points Apple a préféré jouer en solo et tenir la boutique elle-même. Un match intéressant va commencer…

Crédits images : Engadget & Gizmodo

avatar FL57 | 
Il va faire mal... si le prix de cet appareil baisse en arrivant sur ce continent. Les consommateurs attendent avec impatience la démocratisation des "iPhone like" et une offre des opérateurs plus "Grand Public". Il faut voir déjà l'avancée des HTC par rapport à l'iPhone. Cette technologie est de plus en plus familière et n'y a plus qu'un Noël pour que cela devienne un standard au lieu d'un "d'un must have Geek & hype".

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