L'App Store pour le pire et pour le meilleur

Florian Innocente |

Steven Frank, développeur chez Panic (éditeur de Transmit, Coda, CandyBar…) s'avoue bien embêté par l'App Store et le modèle qu'il a instauré, à la fois pour le pire et pour le meilleur. Il dresse ainsi la liste des conditions indispensables selon lui à l'exercice de son métier.

1/ Je peux choisir de développer n'importe quel logiciel, personne n'aura à "l'approuver"
2/ N'importe qui peut le télécharger. Ou pas.
3/ Je peux fixer le prix, ou le proposer gratuitement et il n'y a pas d'intermédiaire
4/ Je suis libre de ma politique de remboursement, de réduction et autres promotions
5/ Si un bug sérieux réclame une mise à jour urgente je peux la mettre en ligne immédiatement
6/ Si je le veux, je peux diffuser mon code source
7/ Si je le veux, je peux travailler sur le projet open source d'une autre personne
8/ Si je le veux, je peux discuter librement avec d'autres développeurs des problèmes rencontrés dans mes développements.

Selon lui, l'App Store enfreint tous ces commandements d'une manière ou d'une autre. Pour autant ces contraintes ont également leur avantage. Ainsi, la sélection de logiciels permet de filtrer les indélicats, la vitrine offerte est sans équivalent avec ce qui existe pour promouvoir les logiciels Mac et Apple gère tout l'aspect comptable, les limitations imposées aux possibilités des logiciels peuvent contribuer à leur meilleur fonctionnement comparé à ce qui se passe sur d'autres plateformes. Même l'étreinte du NDA qui empêche les développeurs de discuter entre eux, et ce, afin de protéger certaines technologies de l'iPhone peut justement, in fine, protéger le business de ces développeurs.

Face à cette énumération opposant comme dans un reflet le pire et son exact contraire, le meilleur, Frank reste surtout gêné par l'affaire du logiciel "I' Am Rich" retiré par Apple (voir l'article 8 acheteurs pour l'application iPhone (inutile) à 800€). Et ce sans avoir avancé une quelconque justification. Pour lui I Am Rich ne violait aucune des règles de présence sur l'App Store. Et ce logiciel n'était pas moins inutile que bien d'autres applications qui pullulent sur la boutique. Pour autant Apple l'a quand même supprimé alors qu'elle l'avait précédemment validé.

Et Frank, qui n'a pas encore conçu de logiciels pour l'iPhone, de se dire extrêmement mal à l'aise par ce précédent où n'importe quel logiciel pourrait se voir retoquer pour des raisons non écrites.

avatar justhouz | 
Oups, lu trop vite ^^ désolé
avatar polo | 
Il ne fallait vraiment pas prendre l'exemple de cette appli qui est un attrape nigaud ! dalleurs à partir du moment ou des personnes sont susceptibles de payer 800 Euros pour rien ; moi je dis il y a arnaque !!! il ne faut pas oublier que dans le lot des 8 clients de cette farce il y en a un qui a cru a un gag et n'a pas les moyens de dépenser 800 Euros pour du vent !!!!
avatar ptiboubou | 
@Sycophante Malheureusement si... Si tu veux développer et vendre un logiciel pour iPhone, tu es obligé de passer par l'AppStore et de subir les conditions fixées par Apple. Je dis subir et non pas accepter, parce qu'accepter laisse entendre qu'il y a un choix, ce qui n'est pas le cas. Je suis d'accord que la discussion est proche des droits de l'homme, parce que cela touche directement aux libertés de choisir du consommateur et du petit fournisseur, libertés restreintes unilatéralement par une entreprise privée.
avatar Daz | 
@Yves: "Ya un truc que j'ai pas compris je pense : Comment Apple oblige-t-il les développer à passer par l'App store ? C'est un vérou technique sur l'iPhone, ou une protection juridique ?" ->Vérou technique, ça s'appelle DRM. Connaissez ?

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