La grande affaire de watchOS 2 présenté hier par Kevin Lynch, est la possibilité laissée aux développeurs de concevoir des complications et de mettre au point des applications natives. Les logiciels seront exécutés directement depuis la montre et non plus (seulement) sur l’iPhone compagnon comme aujourd’hui : les apps Apple Watch devraient donc se montrer plus réactives. Elles pourront aussi avoir accès aux composants du périphérique, comme sa couronne digitale, l’accéléromètre, le haut parleur ou le Taptic Engine.
watchOS 2 pour les développeurs
Tout cela devrait aider l’Apple Watch à gagner en autonomie vis-à-vis de l’iPhone, en faisant en sorte que les apps consomment un minimum de jus. Apple résume assez bien le changement de paradigme de watchOS 2 avec ce graphique :
Apple prend bien soin de préciser que les développeurs doivent implémenter leur extension en utilisant le framework du SDK watchOS, et non plus le kit de développement pour iOS. Si jamais une fonction n’était plus disponible dans WatchKit, il faudrait alors s’appuyer sur l’application pour iPhone ; ce sera par exemple le cas pour tout ce qui a trait aux opérations iCloud et CloudKit : elles devront en passer par l’app iOS, et plus par l’extension WatchKit désormais intégrée dans la montre.
Les développeurs peuvent fournir dans un même bundle une version de leur app pour watchOS 1 et watchOS 2, mais Apple ne le conseille pas. À cause du changement profond dans l’architecture même de l’environnement de développement, il faudra en effet compiler l’app watchOS 2 dans un exécutable à part, tandis que le partage de code entre les deux versions occasionnera plus de complexité.
L’Apple Watch continuera également d’avoir un besoin vital de son lien avec l’iPhone, puisque les ressources graphiques seront « poussées » du smartphone vers l’Apple Watch, lorsque la montre en aura besoin… Il en va d’ailleurs de même pour les réseaux Wi-Fi : l’iPhone devra les connaître pour que l’Apple Watch puisse s’y connecter — même si après la première connexion, la montre n’a plus besoin de l’iPhone. C’est le cas avec watchOS 1, ça le sera aussi avec watchOS 2 au travers de l’API WatchConnectivity.
L’autre opportunité pour les développeurs est la conception de complications correspondantes à leurs applications. Mieux encore, ces complications tireront parti de la fonction Fil du temps de la couronne digitale, affichant d’un coup de doigt, les informations passées et à venir du logiciel. La version 2.0 de l’app Apple Watch (iOS 9) comprend d’ailleurs un réglage Complications, mais il tourne dans le vide.
watchOS 2 pour les utilisateurs
Très rapidement, les utilisateurs devront donc mettre à jour leurs Apple Watch avec watchOS 2 s’ils veulent profiter d’applications plus rapides et plus autonomes. La Pomme ne manquera sans doute pas d’en faire une promotion importante, avec à la clé des petites nouveautés sur lesquelles le constructeur a levé le voile.
Une des plus importantes est paradoxalement celle que personne n’a présentée durant le keynote : il s’agit du verrouillage d’activation. Cette fonction, présente sur iPhone depuis iOS 7, a permis de réduire le nombre de vols du smartphone. Ce service est aussi présent avec watchOS 2 et il passe par un réglage dans l’app Apple Watch… absent de la beta 1 d’iOS 9. Apple explique qu’il faudra posséder un identifiant Apple et le mot de passe lié pour déverrouiller une Apple Watch volée ou perdue.
De manière plus visible, watchOS 2 embarque enfin les deux cadrans présentés en septembre dernier, mais qui n’ont pas été du voyage avec la première version du système.
Accéléré propose des vidéos de 24 heures, compressées en une poignée de secondes, de cinq paysages : Big Ben, les skylines de New York, Shanghai et Hong Kong, ainsi que le lac Mack.
Photo affiche une image sélectionnée depuis l’app du même nom (effectuez un appui prolongé Force Touch sur le cliché). Album photo reprend le même principe, mais change l’image (tirée de l’album de son choix) à chaque levé du poignet.
En tournant la couronne digitale sur un cadran comportant une ou plusieurs complications, Fil du temps permet de savoir ce qui va venir (prochains rendez-vous, météo…) et ce qui s’est passé. La fonction prendra tout son sens quand les développeurs proposeront leurs propres complications. À noter que la beta 1 de watchOS 2 a un bug : les heures qui défilent se multiplient un peu trop vite.
La fonction Table de nuit donne une utilité à l’Apple Watch qui recharge la nuit sur la table de chevet : une fois branché à son galet à induction et posée à l’horizontale, la montre affiche l’heure (hourra !) et peut servir de réveil. Le bouton de la couronne digitale et le le bouton latéral servent respectivement de snooze et d’extinction de l’alarme.
Si vous avez plus de 12 amis, ce qui peut arriver, la fonction Amis peut abriter plusieurs pages de contacts ; on passera de l’une à l’autre d’un glissement du doigt. Les nouveaux contacts pourront être ajoutés directement depuis la montre, mais c’est sur l’iPhone qu’il faudra répartir ses connaissances dans des groupes spécifiques. Avec la fonction de dessin Digital Touch, il devient possible de mêler différentes couleurs ; attention cependant, si le correspondant est encore sous watchOS 1, le dessin ne sera que d’une couleur.
watchOS 2 sera disponible gratuitement cet automne.