À la suite de l'annonce par Sonos qu'il attaquait Google en justice pour violation de brevets (principalement sur la manière dont les enceintes communiquent entre elles), le moteur de recherche ainsi qu'Amazon ont réagi chacun de leur côté. L'enjeu n'est pas mince car Sonos a déjà mené une telle bataille avec succès par le passé.
Amazon n'est pas attaqué par Sonos, pour la simple raison, a expliqué Patrick Spence, que sa société n'a pas les reins assez solides pour mener de front une lutte contre ces deux poids-lourds. Les accusations portées contre Google sont toutefois valables pour Amazon à en croire le patron de Sonos cité dans l'article du New York Times.
À sa première déclaration, dans laquelle il ne répondait que de façon très générale aux accusations de Sonos, Google a fait ajouter que sa technologie avait été « développée de manière indépendante — qu'elle n'avait pas été copiée sur Sonos ».
Même son de cloche chez Amazon. David Limp, le patron des services, a déclaré à The Verge que ses équipes, les premières à avoir conçu une enceinte connectée avec assistant intégré, étaient parties d'une « feuille blanche ». Il se dit tout à fait confiant sur le fait qu'aucune propriété intellectuelle n'a été enfreinte.
David Limp conteste en outre l'affirmation selon laquelle Amazon a exigé de son partenaire, qu'à la configuration d'une enceinte, l'utilisateur ait à choisir entre Alexa ou Google Assistant. Au lieu d'avoir les deux actifs simultanément ainsi que saurait le faire Sonos.
Pour prouver sa bonne foi, Limp rappelle l'initiative lancée par Amazon pour créer une interopérabilité entre les assistants vocaux. De façon à ce qu'on puisse en avoir plusieurs d'actifs sur un même produit et solliciter indifféremment l'un ou l'autre avec leurs mots-clefs respectifs.
Cette alliance comprend Microsoft, Sonos, Orange, Spotify, Baidu, Tencent, BMW, Verizon… mais ni Apple, ni Samsung ni Google. Cet effort est toutefois récent, il date de septembre dernier, là où l'accusation de Sonos porte sur la fin 2017.
C'est la première fois que Sonos s'attaque à un groupe de la taille de Google mais pas la première qu'il défend sa propriété intellectuelle devant les tribunaux.
En 2014, le fabricant californien avait attaqué D&M Holdings, propriétaire de Denon, pour la copie de quatre brevets dont ceux sur le multiroom, permettant de gérer la synchronisation de plusieurs enceintes sur un réseau et de contrôler leur volume. Les tribunaux lui ont donné raison en 2018 et les deux protagonistes ont signé un accord pour régler définitivement cette dispute.
Le 17 janvier prochain, Patrick Spence est appelé à témoigner devant une commission de la chambre des représentants des États-Unis qui enquête sur de grands groupes tels que Google et Facebook et sur la manière de les réguler.