Spotify va augmenter ses tarifs en France en réaction à l'instauration d'une taxe pour financer le Centre national de la musique. Cette initiative était dans l'air depuis décembre dernier, lorsque le gouvernement français a acté le principe d'une taxe sur les revenus des plateformes de streaming musical. Ceci afin de financer le Centre national de la musique (CNM), créé il y a un peu moins de quatre ans, mais sans modalités de financement sur le long terme.

Le prélèvement sera de 1,2 % sur le chiffre d'affaires réalisé par les plateformes en France, indépendamment de la taille du service. Dans une « lettre ouverte à [ses] abonnés », Spotify explique qu'il devra reverser « environ deux tiers de chaque euro aux ayants droit et au gouvernement français ». Impossible d'assurer la pérennité de l'entreprise, martèle la filiale française, en ajoutant « Nous ne pouvons tout simplement pas absorber des taxes supplémentaires ». Le service considère par ailleurs que le montant que cette taxe devrait permettre de collecter — environ 15 millions d'euros — ne servira qu'à éponger une partie des frais de fonctionnement du CNM, qu'il évalue à 20,2 millions, sur un budget de 146 millions.

Spotify, fortement implanté dans l'Hexagone aux côtés de Deezer, déclare avoir généré 225 millions d'euros pour le secteur de la musique enregistrée en France en 2022 : « soit environ un quart du chiffre d'affaires de l'industrie française de la musique enregistrée pour cette année ». Juste après l'annonce du gouvernement, Spotify avait annoncé l'annulation de son soutien aux Francofolies de La Rochelle et au Printemps de Bourges.

Actuellement il en coûte 10,99 € pour un abonnement personnel à Spotify et 17,99 € pour la formule famille. Le montant des augmentations à venir n'est pas donné ni la date précise de son entrée en vigueur (« dans les semaines à venir »). La déclaration d'aujourd'hui a les atours d'un coup de semonce.