Le petit train du DMA se déroule méticuleusement chez Meta et cette fois-ci ce sont les éléments d’interface et de notification qui sont partagés par le propriétaire des deux seules messageries gradées « gatekeeper » par la Commission européenne.
Rappels préalables
Sous DMA, une messagerie qui atteint une masse critique en Union européenne devait présenter au printemps dernier ses principes techniques d’ouverture aux concurrents. Deux années plus tard, un premier niveau d’interopérabilité sera mis en œuvre : messages textuels, chiffrés de bout en bout entre deux personnes (abrégé « 1:1 ») ainsi que le partage d’images, de vocaux, de vidéos ou de fichiers joints d’un groupe vers un utilisateur individuel. Encore deux autres années et elle devra avoir ajouté les appels vocaux et vidéo. L’utilisation de cet accès par les concurrents n’est en rien obligatoire, il devra être une possibilité offerte par le gatekeeper.
Alors que les deux logiciels de communication de Meta utilisent le protocole Signal pour garantir la confidentialité de leurs échanges (comme Threema, Wire ou Signal), un service tiers ne sera pas tenu de le faire comme l’y encourageait initialement Meta. Il pourra proposer son propre système de sécurité des échanges et Meta se donnera 3 mois pour répondre à la demande.
Ce que propose Meta
Ce sont donc les résultats de six mois de réflexion et de recherche qui ont été présentés hier sous la forme de captures d’écrans : un aperçu de ce à quoi ressembleront « les discussions tierces » sur WhatsApp et Messenger. Tout tourne autour de 3 axes : simplicité à trouver et utiliser les messageries tierces, rendre leur gestion personnalisable et autoriser les interactions modernes déjà présentes dans le logiciel (réactions, accusés de réception, etc.). Tout cela en conservant les lignes directrices de design spécifiques aux deux applications.
Nous avions déjà vu qu’une section distincte des conversations sera affichée dans WhatsApp (et donc Messenger) pour recueillir les messages des autres services qui seront branchés. Cela devient une option au cas où l’utilisateur voudrait tout voir fusionné et elle pourra être modifiée plus tard s’il changeait d’avis.
Enfin, l’utilisateur aura à sa disposition les fonctionnalités telles que les réactions, les réponses directes, les indicateurs de frappe et les accusés de lecture.
Malgré ces progrès, Meta prévient que le chemin sera encore long. L’avancée vers les groupes et les appels vocaux pour 2025 et la vidéo en 2027, pour commencer. Mais aussi en continuant « à collaborer avec des services de messagerie tiers afin de fournir l’expérience la plus sûre et la meilleure » par « l’obtention de commentaires de partenaires potentiels et d’autres parties prenantes ». Cela permet d’ouvrir la voie à des évolutions futures d’interface ou de fonctionnement interne.
Aux dernières nouvelles, aucun concurrent ne s’est officiellement ouvert à l'interopérabilité avec Meta : au mois de février, seule Threema avait abordé le sujet, indiquant que la sécurité du système proposé « n’était pas au niveau de ses standards », malgré son utilisation également du protocole Signal.
Apple s’étant ouvert au RCS sur iOS (ajouté à sa compatibilité de base avec le bon vieux SMS), iMessage n’a pas été jugé essentiel pour les utilisateurs professionnels par la Commission européenne. Malgré une quantité significative d’utilisateurs, le service n’a donc pas eu à s’ouvrir plus sur le monde.