5G : chaud devant, techno brûlante !

Stéphane Moussie |

La meilleure configuration pour tirer parti de la 5G à l'heure actuelle, c'est de planter une tente dans la rue et de mettre son smartphone 5G dans une glacière. On pourrait croire à un sketch, et pourtant c'est vrai.

Après avoir testé la 5G dans plusieurs villes américaines avec un Galaxy S10 5G, Joanna Stern est parvenue à la conclusion que la 5G était encore très loin d'être sans défauts.

Première constatation de la journaliste du Wall Street Journal, chaleur estivale et 5G ne font pas bon ménage. À de nombreuses occasions, le Galaxy S10 5G est devenu tellement chaud qu'il a désactivé la 5G pour passer sur la 4G moins intensive. D'où la glacière pour rafraîchir le téléphone — il faut deux à trois minutes dans les glaçons pour que le Galaxy S10 5G rebascule sur la 5G.

Samsung a répondu que cet aspect allait s'améliorer au fur et à mesure de l'évolution de la 5G. En attendant, les possesseurs des tout premiers smartphones 5G risquent de ne pas pouvoir les utiliser pleinement chaque été…

Deuxième constatation, la couverture 5G est très limitée et presque exclusivement en extérieur. D'où la tente posée dans la rue. Comme nous l'expliquions dans un précédent article, les ondes millimétriques responsables des débits les plus élevés ont une portée très faible. Franchir le pas de la porte suffit à perdre la connexion 5G dans certains cas.

Par contre, les débits sont plutôt impressionnants. La journaliste a mesuré un débit moyen de 1,27 Gbit/s sur le réseau de Verizon et 1,1 Gbit/s sur le réseau d'AT&T. Cela permet de télécharger une saison complète de Stranger Things (2,1 Go) sur Netflix en moins de 40 secondes.

Les résultats sont très différents sur les réseaux 5G de T-Mobile et Sprint. Le débit moyen est de 381 Mbit/s pour le premier et 301 Mbit/s pour le second. Cela s'explique par l'utilisation de fréquences différentes : ces deux opérateurs exploitent la 5G sur la bande des 2,5 GHz qui est moins rapide que les ondes millimétriques mais qui a une bien meilleure portée.

Ces fréquences sont complémentaires, mais elles ne sont pas déployées au même rythme selon les choix et les possibilités des opérateurs. En France, la 5G commencera avec les fréquences 3,4 à 3,8 GHz qui offrent un compromis entre couverture et débit. Les ondes millimétriques arriveront plus tard.

Parmi les autres enseignements tirés par Joanna Stern, il y a la limitation de la 5G au seul débit descendant. On ne profite pas encore de la vitesse de la 5G pour uploader plus rapidement ses vidéos et autres fichiers.

Au bout du compte, le seul avantage significatif procuré par la 5G sur smartphone au cours de cette expérience aura été le téléchargement ultra-rapide d'une série sur Netflix. Pas de quoi mettre plusieurs centaines de dollars de plus dans un smartphone et un forfait compatibles. Mais il ne faut pas non plus jeter le bébé avec l'eau de la glacière : outre des améliorations attendues sur les défauts sus-cités, la 5G est porteuse d'autres avancées, notamment en matière de conduite autonome, de jeu en streaming et de casques AR/VR.

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