En août, SpaceX et l'opérateur américain T-Mobile avaient annoncé la possibilité d'utiliser les satellites du premier sur les smartphones du second à partir de fin 2023. Quelques détails ont émergé récemment grâce à un document lié à la FCC, le régulateur des télécommunications aux États-Unis.
L'objectif du partenariat est d'utiliser les satellites de seconde génération de Starlink pour proposer des services de télécommunications aux smartphones des clients de T-Mobile. SpaceX envoie des satellites en orbite basse (entre 525 et 535 km d'altitude) et la société va réserver une partie de sa flotte à cet usage. Avec la seconde génération, elle compte déployer 120 satellites par plan orbital et 72 de ceux-ci pourront être employés pour la communication avec les smartphones.
Compte tenu de la surface du pays, SpaceX espère donc que 80 à 100 satellites seront disponibles en permanence au-dessus des États-Unis. D'ici mi-2024, la constellation devrait couvrir la totalité de la zone comprise entre le 58e parallèle sud et le 58e parallèle nord. Cette limite exclut les manchots au sud, les pingouins au nord mais aussi quelques territoires peu peuplés du Canada et une partie de l'Europe1.
Des débits dignes de la 3G
La liaison devrait permettre les usages classiques (voix, messages, accès à internet), mais avec des performances assez faibles dans l'absolu. Dans le document remis à la FCC, SpaceX indique un débit descendant (de l'espace vers le smartphone) de 4,4 Mb/s ou 18,3 Mb/s et un débit montant (smartphone vers espace) de 3 ou 7,2 Mb/s. La différence vient de la largeur du canal alloué : 1,4 MHz dans le premier cas, 5 MHz dans le second. Pour la compatibilité, T-Mobile utilise la bande 25 (1 900 MHz) en LTE, présente dans tous les iPhone à l'exception de l'iPhone 5, dont les fonctions LTE étaient limitées.
Reste à voir comment T-Mobile mettra en œuvre cette solution et surtout à quel prix : les accès par satellite sont pour le moment dédiés aux urgences, que ce soit chez Mediatek ou chez Apple. Mais Starlink dispose d'une capacité d'accueil nettement plus élevée que les autres constellations et l'offre pourrait donc permettre un accès classique sans contraintes particulières dans les zones blanches.
Starlink est en discussion avec au moins un opérateur français pour un partenariat similaire.
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Ces zones ne seront pas nécessairement inaccessibles, mais la couverture ne devrait pas être totale. ↩︎