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Test du Sony Xperia Z

Anthony Nelzin-Santos

vendredi 10 mai 2013 à 12:10 • 15

Matériel

Lorsque l'on parle de smartphones, on oublie trop souvent de mentionner Sony. Le fabricant japonais propose pourtant des appareils atypiques depuis plusieurs années, avec plus ou moins de succès néanmoins. Le Xperia Z, étanche et très sobre, ne fait pas exception — mais est-il un top ou un flop ? La réponse dans notre test.

Le Xperia Z inaugure le nouveau langage visuel de Sony : baptisé OmniBalance, il associe de larges surfaces unies et brillantes à des angles francs. Il offre au Xperia Z une certaine sobriété et une classe certaine, d'autant qu'il semble (et est) dense et solide, mais en fait aussi un appareil désagréable à tenir et un aimant à empreintes.

Au moins pourra-t-on laver ces traces à grande eau, puisque le Xperia Z est protégé contre les effets de l'immersion et contre les poussières (IP57). Il est rare que ce degré de protection s'accompagne de lignes aussi racées (souvenez-vous de la coque LifeProof pour iPhone), dans le cas présent il les renforce. Tous les ports étant en effet protégés par des rabats, seul le bouton de veille en aluminium rappelant celui de la PS Vita dépasse.

En un mot comme en cent, le Xperia Z est sans doute le plus beau smartphone jamais conçu par Sony, et un des plus beaux téléphones jamais conçus. Il soutient tout à fait la comparaison avec l'iPhone 5, plus précieux avec son chanfrein poli, là où le Xperia Z est plus industriel (même en violet, une option de couleur dont il faut saluer l'audace). Mais là où Apple excelle à trouver le juste milieu, Sony a peut-être fait des compromis hasardeux.

Les rabats, doublés de joints, tiennent bien en place et inspirent confiance. On ne manipulera pas beaucoup ceux qui cachent les emplacements micro-SIM et micro-SD, et Sony a prévu NFC et Bluetooth pour connecter un casque sans-fil comme son MDR-1RBT. Mais le fabricant japonais a fait l'impasse sur la charge par induction, qui commence pourtant à se démocratiser.

Les rabats des ports micro-SD (fermé) et micro-USB (ouvert). Les deux contacts sont ceux de la station de charge, désormais incluse.

Conscient de son erreur, Sony a décidé d’inclure la station de charge dans le colis du Xperia Z, alors qu’elle était jusqu’ici en option. Deux contacts permettent alors la charge sans ouvrir le rabat protégeant le port micro-USB. Mais ce n’est qu’un pis-aller, puisqu’elle ne permet pas la synchronisation des données, contrairement aux stations d’accueils iPhone d’Apple.

Sur le papier, l’écran du Xperia Z est impressionnant : il utilise une dalle « OptiContrast » 5 pouces 1080p gérée par le moteur Mobile Bravia 2. Dans la pratique, les noirs sont délavés, les couleurs trop saturées, les angles de vision trop restreints et la lisibilité plus que moyenne à l’extérieure. La résolution de 443 ppp, qui permet à l’affichage d’être parfaitement défini, ne rattrape malheureusement pas tout.

Et l’on peut continuer sur le même mode avec l’appareil photo. Le nouveau capteur Exmor RS 1/3 de pouce 13 Mpx est doté de sous-pixels blancs censés améliorer la sensibilité. Mais Sony applique un fort traitement logiciel aux clichés, qui sortent soit extrêmement bruités, soit parfaitement plats — sans logique que les conditions de luminosité et d’exposition n’y changent quelque chose.

L’autofocus est rapide, l’exposition fiable et le mode HDR plutôt utile, mais de manière générale et malgré le discours marketing de Sony, le Xperia Z ne peut rivaliser avec l’iPhone 5 ou le Nokia Lumia 920 sur ce terrain. Seule l’interface de capture, à la fois complète et simple, quoique parfois pataude, et le mode rafale 10 i/s rachètent un peu l’appareil photo du Xperia Z.

Ce qui nous amène à l’interface Cosmic Flow de Sony, qui n’est pas la plus agressive des surcouches, mais pas la mieux sentie non plus. Elle a le défaut de mélanger des éléments typiques d’Android avec des éléments évoquant iOS, bref d’être un saupoudrage plutôt qu’une vision cohérente. Au moins ne cherche-t-elle pas à réinventer la roue, ajoutant même des éléments utiles au multitâche (raccourcis vers de petits utilitaires) et au centre de notifications (réglages rapides). Malheureusement, elle tourne au-dessus d’un Android 4.1.2, même si Sony a promis une mise à jour vers Android 4.2.

Sony a évidemment ajouté ses services à Android (comme le désespérément affreux PlayStation Mobile et les assez inutiles Music et Video Unlimited) et remplacé certaines applications de base (l’app Walkman est une bonne surprise). Mais le fabricant japonais ne pouvait s’arrêter en si bon chemin et s’est senti obligé d’ajouter de la pub pour les jeux Gameloft ou un anti-virus McAfee… Ici ou là, on peut au final ressentir quelques ralentissement, alors que le Xperia Z est doté d’un processeur Qualcomm Snapdragon S4 Pro quatre cœurs à 1,5 GHz !

Sony a néanmoins eu une excellente idée avec son mode Stamina : lorsqu’il est activé, toutes les tâches de fond et les connexions au réseau sont coupées lorsque l’écran est en veille. On peut toujours recevoir des appels et des SMS, ainsi qu’autoriser certaines apps à fonctionner normalement : même en ajoutant les mails et Twitter, l’autonomie dépasse sans peine les trois jours !

Voilà une excellente idée, comme tant d’autres du Xperia Z… qui sont toutes contrebalancées par de gros défauts. C’est tout le problème de Sony, confronté à des smartphones tout aussi haut de gamme comme le HTC One, ou beaucoup moins cher sans être beaucoup moins bon comme le Nexus 4. Pour le moment donc, Sony continue de faire des smartphones atypiques, sans parvenir à faire d’excellents smartphones.


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