VirginMega est le numéro 1 des services de téléchargement payants en France. C'est Jean-Noël Reinhard, sont P.D.G., qui le dit. Il faut dire aussi qu'il est justement le seul à communiquer des chiffres. Apple, la Fnac ou les autres services refusent de communiquer les leurs. VirginMega a vendu 1 million de titres aux utilisateurs français depuis mai 2004. Pour le reste, il faut se fier aux chiffres publiés par Nielsen / Net Ratings. VirginMega occuperait ainsi 35 % du marché français, iTunes 31 %.

Le problème, c'est qu'il a beau être leader, le service ne gagne pas d'argent, ou plutôt si peu, que c'est presque misère. En effet, sur chaque morceau vendu 0,99 €, VirginMega gagnerait 0,01 €. Évidemment, si on compare cette marge à celle dégagée par les distributeurs de CD (30 %), on comprend que M. Reinhard veuille presser un peu les maisons de disques de faire un geste. Si celles-ci n'acceptent pas de baisser leurs prix de vente en gros (0,70 € par morceau), il pourrait bien mettre la clef sous la porte virtuelle. "Ce modèle économique ne fonctionne pas", explique-t-il. Steve Jobs l'avait d'ailleurs dit avant lui. Mais le patron d'Apple avait expliqué qu'iTunes pouvait ne pas gagner de l'argent, ce qui importait, c'est qu'il poussait à l'achat d'iPod.

Dans ces conditions, VirginMega.fr a trois solutions : augmenter le prix du morceau à la vente (le problème est que les concurrents, iTunes en tête, ne vont pas s'aligner) ; négocier des accords avec les maisons de disques (le problème est que certaines refusent de faire un geste) ; arrêter de reverser la taxe que perçoit la SACEM (0,7 € par morceau), ce que le service a déjà commencé à faire en mettant la somme de côté et en attendant pour la reverser.