iFixit et Samsung divorcent, deux ans après avoir noué un partenariat autour de la réparation de smartphones et tablettes. Le fabricant sud-coréen est critiqué pour son faible engagement et certaines de ses pratiques.
Mise à jour le 24 mai : Samsung a transmis une déclaration à Android Authority dans laquelle le fabricant explique avoir plusieurs programmes de SAV pour ses clients, dont un pour ceux qui souhaitent réparer eux-mêmes leur téléphone. Le site samsungparts.com est géré par Encompass. À propos de son partenariat avec iFixit, Samsung se dit « fier du travail accompli », mais ne souhaite pas commenter au-delà. Il ne fait aucune allusion non plus aux détails donnés hier par iFixit et le média 404.
Article du 23 mai
Il y a deux ans, iFixit et Samsung lançaient un programme dans lequel le premier devenait un fournisseur officiel de pièces de rechange et de manuels complets de réparation. Le défenseur du droit à la réparation a annoncé aujourd'hui qu'il mettra un terme à l'aventure en juin prochain, frustré de la tournure prise par cette association.
« Samsung ne semble pas motivé pour aller vers des réparations à grande échelle », constate Kyle Wiens, le co-fondateur d'iFixit. Contrairement à Google, HMD (Nokia) et Motorola avec qui il travaille. iFixit va donc continuer seul, en écoulant des pièces compatibles et en publiant des modes d'emploi qui seront peut-être moins détaillés.
Wiens cite plusieurs raisons à cette rupture. Le prix des pièces en est la principale. Samsung les vend beaucoup trop cher pour que l'opération séduise les clients et les smartphones restent compliqués à réparer. Le sud-coréen n'a par exemple vendu à iFixit que des batteries avec l'écran du téléphone collé dessus.
Un simple changement de batterie revient alors au prix du renouvellement de l'écran en plus même si celui du téléphone est en bon état. Ce que Samsung propose pour 160 $ revient trois fois moins cher chez Google qui ne vend que la batterie.
C'est la deuxième fois qu'iFixit sort désabusé de sa relation avec Samsung. Un an plus tôt, il avait été question de donner une seconde vie à des smartphones rangés dans les tiroirs, mais qui pouvaient encore servir à quelques tâches basiques. Samsung n'a pas poussé l'idée plus loin, au grand dam d'iFixit.
Domotique : Samsung va donner une seconde vie à d'anciens Galaxy
Autre grief dans l'accord actuel, iFixit se trouvait dans l'incapacité d'alimenter correctement les boutiques de réparation. Le contrat stipulait une limite de 7 pièces par client et par période de 3 mois. Une restriction qui empêchait, de facto, de monter en volume.
Enfin, iFixit n'a pas pu obtenir de pièces pour les Galaxy de récentes générations. Samsung n'est pas allé au-delà des S22 alors qu'il a mis à disposition des composants pour les S23, Flip 5 et Z Fold 5 sur sa propre boutique gérée par un tiers, Encompass. iFixit a été mis de côté.
Un autre facteur de mécontentement a été mis en lumière à cette occasion. Samsung demandait à iFixit de lui transmettre l'adresse électronique de ces acheteurs, l'historique des pièces achetées et de leur faire signer une décharge. Toutes choses que les autres partenaires ne demandent pas.
Parallèlement, 404 a obtenu la copie d'un accord signé entre un réparateur indépendant et Samsung — il daterait de 2023.
Les clauses indiquent que le réparateur doit communiquer à Samsung les noms, informations de contact, numéro IMEI du téléphone et motif de la réparation de leurs clients. Si le réparateur constate que le smartphone de son client a déjà fait l'objet d'une réparation avec des pièces non originales, il a pour obligation de le démonter pour les retirer et d'en avertir Samsung. Lequel pourra probablement tenter de tracer l'origine de ces pièces non originales et identifier le réparateur.
Est-ce que des réparateurs se sont retrouvés dans la situation de proposer à leur client de remplacer les pièces non agréées à leurs frais s'ils souhaitaient que la réparation soit menée à son terme ? Ce n'est pas très clair.
Ce contrat n'est même pas destiné aux réparateurs agréés, ce qui suppose que ceux-ci doivent peut-être obéir à d'autres règles plus strictes encore.