TikTok et les apps « récréatives » sont bannies des téléphones de l'administration française
TikTok et les applications "récréatives" sont désormais interdites sur les smartphones professionnels des agents publics en France. La décision a été annoncée par Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.
Dans son communiqué, le ministre rappelle d'abord que cette mesure a été déjà adoptée par les administrations de plusieurs autres pays (tout récemment le Royaume-Uni, mais aussi des pays de l'Union européenne ainsi que les États-Unis ou le Canada). Là aussi, les agents peuvent conserver TikTok ou d'autres sur leur téléphone personnel mais pas celui fourni par leur administration de tutelle.
Pour la France, la raison évoquée est la même qu'ailleurs : la sécurité des données. Comme l'explique le communiqué de presse :
Les applications récréatives ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants pour être déployés sur les équipements d'administrations. Ces applications peuvent donc constituer un risque sur la protection des données de ces administrations et de leurs agents publics.
Cette interdiction ne se limite pas à TikTok, même s'il s'agit de la seule app expressément citée. C'est la catégorie plus générale des apps dites "récréatives" qui est dans le collimateur. Cela pourrait donc aussi bien inclure Instagram que Netflix et n'importe quel jeu.
Les applications récréatives comme TikTok sont désormais interdites, avec effet immédiat, sur tous les téléphones que l'État fournit aux agents publics.@StanGuerini pic.twitter.com/3KMA6BercF
— Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) March 24, 2023
Il n'y a aucun délai consenti, ce retrait des apps — dont il reste à voir si certaines entrent ou non dans la définition du récréatif — est à effet immédiat.
@ Tyche
> pas étonnant que ce monde va à vau-l’eau
Ah ben oui ma bonne dame, tout ce perd de nos jours !
(Imaginez si vous étiez sur le front de la Marne en 1914. C'était tellement cool ! Ou à Auschwitz plus tard, c'était tellement mieux "avant" !)
@marc_os
« Aller à vau-l’eau » n’est pas le terme approprié pour la première guerre mondiale ou Auschwitz
@ Tyche
Effectivement, la démocratie française va à vau-l'eau depuis quelques années, à coups de 49.3, de décrets, d'interdictions de manifester contre la destruction des napes phréatiques, ou la décision des représentants de l'Etat de ne pas respecter des décisions de justice.
@marc_os
L’article 49.3, les décrets et interdir les manifestations susceptibles de troubler l’ordre public ne sont aucunement des menaces pour la démocratie.
L'usage des smartphones pros justement ne doivent pas se servir à but professionnel uniquement ?
Et donc ne pas contenir des apps qui ne rentrent pas dans le cadre du travail 🤷🏻♂️
@victoireviclaux
vous n'êtes pas sans remarquer que d'Apple à Google en passant par Microsoft, la frontière entre le produit "professionnel" et "rigolo" est fine, très fine.
@oomu : eh bien il est peut-être temps de la retracer de manière plus marquée et arrêtez de compter sur la "bienveillance" dont on voit la limite sur de nombreux sujets.
@oomu
> frontière entre le produit "professionnel" et "rigolo" est fine
Cette interdiction annonce d'une certaine manière je pense la fin du BYOD (bring your own device).
Perso, bien que demandé un jour par ma boîte pour l'autorisation "2 facteurs", je refuse catégoriquement d'utiliser mon téléphone perso dans un cadre professionnel. La seule concession que je fais, c'est pour de la communication ponctuelle ou la réception de SMS pour ces autorisations double facteur. Ceci dit, ce n'est plus demandé.
On va rire si tous les fonctionnaires laissent leur téléphone pro au bureau le soir avant de partir...
@M1Alex
Interdire / bloquer les appli récréatives et butineuses de données n'est pas qu'un truc de fonctionnaires.
D'ailleurs, en administration il ne devrait pas en être autrement.
Au final ça veut simplement dire les personnes concernées vont passer plus de temps sur leur smartphone personnel, au risque de finir par partager des données professionnels via celui-ci pour gagner du temps. Ca ne me semble pas forcément être une bonne mesure en pratique, même si sur le principe je suis évidemment d'accord.
@Giru
en pratique
- vous verrouillez les outils informatiques
- et vous responsabilisez les chômeu..heu pardon.. vous responsabilisez les utilisateurs à respecter le cadre professionnel, comme défini dans la charte associé au contrat de travail, sinon sanctions et faute pro.
Ces apps ou même les jeux n'ont rien à faire sur les smartphones pro, et encore plus sur les pros de l'état. Et puis c'est pas comme si il n'y avait pas Tchap.
adieu angry bird :(
Suppression des apps récréative sur les appareils professionnels ?
C'est plus que normal. Un appareil professionnel est fait pour travailler (et en général–pas toujours–payé par l'entreprise), il n'y a donc aucune raison pour qu'y figurent des applications extra professionnelles.
C’est un peu limite de considérer tiktok comme juste récréatif. De plus en plus d’élu l’utilise comme outil de communication. Suffit de voir Macron.
Et concernant la sécurité, les applications USA, tel que Facebook ou Twitter, doivent être autant pleine de logiciel espion que TikTok.
Et puis si la France prenait sérieusement sa politique de sécurité, elle aurait dû réagir lorsque le monde entier a su que les USA écoutait les autres gouvernements et notamment la France.
@ Enzo-Lyon
> De plus en plus d’élu l’utilise comme outil de communication
Un élu n'est pas un fonctionnaire de l'Etat.
Comme rappelé par d'autres, aucune app "récréative" n'a de raison d'être sur un téléphone pro, sauf comme dit aussi par ailleurs, pour les "communicants" si l'app en question est nécessaire pour l'exercice de l'activité pro.
De toutes façons, l’absorption de données est dans la culture professionnelle des Chinois.
À l’époque - lointaine - où c’était la mode d’offrir des clés USB en goodies, nous avions organisé une rencontre entre les principales entreprises de mon territoire d’intervention et des entreprises venues de Chine, accompagnées de fonctionnaires de la province chinoise avec laquelle nous avions un partenariat.
Échange de petits cadeaux de courtoisie, les fonctionnaires chinois ayant apporté des clés USB floquées à leur service de développement économique qu’ils ont généreusement distribuées à la volée.
Je fais ensuite comme il se devait un débrief avec la préfecture : elle tique quand je lui parle des clés USB. Elle me demande de lui en adresser une dès que possible, alors je leur envoie un coursier dans la foulée.
Coup de fil de la préfecture le lendemain après-midi : « C’est bien ce que nous craignions. Les clés contiennent un logiciel espion qui donne l’accès au Chinois au contenu des disques durs des chefs d’entreprises présents à la rencontre. Et comme les entreprises que vous avez invitées sont les plus innovantes…vous voyez le risque pour notre département ».
Plutôt que de demander aux entreprises de nous restituer les clés ou de les détruire (elles avaient la plus grande capacité de stockage existante à l’époque et étaient alors relativement chères), nous avons décidé avec la préfecture de les leur laisser : une assistante a appelé chacune des entreprises en leur demandant de formater en direct leur clé, et elle raccrochait une fois que cela avait été fait.
J’en ai déjà écrit beaucoup mais bon, c’est dimanche 🙃 Alors je vous raconte rapidement que 6 mois plus tard ce sont « nos » entreprises qui se sont rendues en Chine.
L’une d’entre elles - qui n’avait pas oublié l’épisode de la clé USB et dont le secteur d’activité était la vidéosurveillance, a décidé d’installer une caméra miniature planquée dans sa chambre d’hôtel.
Quelle ne fut pas sa surprise le soir en visionnant les images prises pendant son absence. On y voyait une femme de ménage ouvrant la porte mais n’entrant pas (en fait elle restait dans le couloir pour faire le guet), et 15 seconde plus tard 2 hommes qui ont entrepris de fouiller la chambre, pour trouver un ordinateur ou des dossiers papier internes à l’entreprise avons-nous supposé 🤷🏻♂️
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