Apple/Google Voice : Retour sur un quiproquo

Arnaud de la Grandière |

Si Apple n'en est pas à sa première lettre ouverte, il s'agit d'un mode de communication qu'elle utilise avec parcimonie, et chaque fois qu'elle le fait, elle ne manque pas de défrayer la chronique.

Et si elle est sortie de sa réserve concernant Google Voice, alors que rien ne l'obligeait à publier sa lettre répondant aux question de la FCC, ça n'est certainement pas anodin. Toute la presse s'est quelque peu emballée alors que Google annonçait qu'Apple n'avait pas validé Google Voice. D'aucuns en ont conclu, peut-être un peu trop vite, qu'Apple avait refusé l'application, et nous n'avons pas fait mieux que nos confrères (voir notre article Apple rejette les applications de Google Voice). Or, à la relecture, Google n'a rien dit d'autre que ce qu'Apple soutient dans sa lettre : Google Voice n'a pas (encore?) été validée.

Il faut dire que l'annonce est tombée dans un contexte piégeur : non seulement chaque semaine on apprend le refus de telle ou telle application, mais en outre des applications indépendantes permettant d'accéder au service de Google Voice (mais non sous la houlette de Google elle-même) ont été retirées par le service de validation de l'App Store. De quoi favoriser la méprise.

Pire encore, on a vite fait de trouver une raison à cet hypothétique refus, et d'y voir la main d'AT&T, prenant ombrage du cheval de Troie de Google, qui risque de mettre un peu plus à mal la sacro-sainte minute téléphonique. La thèse est partie de chez John Gruber, sur un bête quiproquo : alors que sa source chez Apple lui indiquait "Nous n'avons pas refusé Google Voice", il a compris que ça n'était pas Apple qui l'avait fait. Et si ce n'est Apple, qui d'autre puisse être qu'AT&T? La réalité est, on le sait aujourd'hui, autrement plus simple : Apple n'a effectivement pas refusé Google Voice, et AT&T non plus.

On ne peut que se rendre à l'évidence en se penchant sur les faits antérieurs, qui se confirment les uns les autres : Google qui déclare qu'Apple n'a pas validé l'application, Apple qui en dit autant, Apple qui indique qu'AT&T n'a pas son mot à dire dans la validation des applications, et AT&T qui confirme. Les faits sont là, pourtant certains sites persistent à voir le complot dissimulé par un rideau de fumée. Peut-être est-ce plus facile que de faire son auto-critique…

Toute cette affaire a pris une ampleur d'autant plus gênante qu'elle se passe sur fond de grogne de plus en plus prégnante de certains développeurs qui se sont fait refouler à la porte de l'App Store. Il s'agissait donc pour Apple de corriger le tir, en rendant publique cette lettre à la FCC.

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avatar jefrey | 
Moi, je dis : attendons encore un peu de voir ce qui va en ressortir. Est-ce qu'Apple va finalement valider l'app après avoir obtenu des assurances de la part de Google ? Est-ce qu'Apple va finalement refuser l'appli ? Est-ce que Google Voice sera finalement accessible uniquement par Web App ? Si Apple a dit qu'elle n'avait pas ENCORE validé l'appli, laissons-lui le bénéfice du doute, et attendons : elle aura maintenant la pression pour soit la valider rapidement, soit fournir des justifications solides à son refus ...
avatar popo69 | 
Reste que cette polémique, pour nous, faut relativier… Google Voice, c'est dispo aux US et que sous invitation. c'est pas demain qu'on pourra faire joujou avec…
avatar stefhan | 
c'est bien beau votre article, mais quid de "GV mobile" et "voice central" ?? Ce sont 2 applis qui ont été carrément RETIREES de l'AppStore, et ce sont des faits ! Pas en attente de validation, ni refusées, pire, retirées alors même que des personnes aux US les avaient achetées... Une sorte d'autodafé d'appli. http://www.tuaw.com/2009/07/27/gv-mobile-and-voice-central-pulled-from-app-store/ Vous défendez comment Apple sur ce coup là ?
avatar popo69 | 
non mais faut pas mal le prendre, et c'était juste pour relativiser et c'est la seule chose dont on est sure : Google Voice, on est pas prêt de l'utiliser. @SD >Une sorte d'autodafé d'appli j'aime beaucoup l'expression :)

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