Stéphane Richard était l’invité de Stéphane Soumier ce matin sur BFM Business pour évoquer l’excellente santé de l’opérateur historique français. À cette occasion, le PDG d’Orange s’est félicité des excellents résultats de son entreprise à la bourse — la valeur de l’action a augmenté de 55 % cette année — et il en a profité pour régler quelques comptes avec Free mobile et l’Union européenne.
Selon le PDG, le marché avait paniqué à l’entrée d’un quatrième opérateur sur le marché des télécoms en France. Bon nombre d’observateurs avaient alors pratiquement enterré l’opérateur historique, jugé incapable de réagir face aux offres à prix cassé de l’entreprise de Xavier Niel. Les progrès d’Orange à la bourse prouveraient, si on suit sa logique, qu’il n’en est rien et que l’entreprise ne « s’en sortait pas mal ».
Stéphane Richard a d’ailleurs enfoncé le clou en indiquant qu’Orange avait repris des parts de marché sur « tout le monde », y compris sur Free mobile et ce, depuis le mois de novembre. L’opérateur historique gagne ainsi plus d’abonnés venus de Free mobile, qu’il n’en perd en faveur de son concurrent. Et apparemment, ce n’est pas uniquement Sosh, opérateur low-cost et sans engagement d’Orange, qui a contribué à cette nouvelle tendance. Malheureusement, le PDG n’a pas donné de détails quant à la répartition entre Sosh et Orange en la matière.
Le constat est sans appel : selon lui, « beaucoup de gens se sont trompés […] sur la croyance absolue que dans ce secteur, le seul critère qui pouvait motiver les gens, c’était le prix. Eh bien, non. » Stéphane Richard ajoute que la recherche du meilleur prix, « à un euro, deux euros ou trois euros près » ne concerne qu’une minorité des clients. Il donne même un chiffre et avance ainsi que 80 % du marché ne se base pas seulement sur le prix pour choisir son opérateur mobile.
Même s’il reconnaît, quand son interlocuteur le relance sur cette question, que la baisse de la facture mobile (42 % en trois ans), était la condition sine qua non de ces bons résultats, le PDG d’Orange ajoute qu’elle n’était pas suffisante. Pour ceux qui ne s’intéressent pas seulement au prix, un autre critère essentiel est la qualité du réseau, mais aussi celle du service. Et Stéphane Richard aurait tort de ne pas mettre en avant le réseau d’Orange, qui reste sans conteste le meilleur sur bon nombre de critères à l’échelle de la France. À cet égard, rappelons que Free mobile couvrira bien 75 % de la population au mois de janvier 2015, respectant ainsi les objectifs imposés par l’ARCEP.
Free Mobile évacué, il a aussi réglé ses comptes avec la Commission européenne. Alors que l’opérateur est actuellement en attente d’une réponse des autorités européennes concernant l’acquisition de Jazztel en Espagne, Stéphane Richard a expliqué très clairement son opinion. La Commission n’a pas à s’occuper des « prix de détail », c'est-à-dire du prix des forfaits pour le dire très simplement.
En absorbant ce petit opérateur, l’Espagne passerait de quatre à trois opérateurs et l’Europe craint que les prix n’augmentent par la suite. Stéphane Richard sort le grand jeu : « on va devenir un continent communiste » si la Commission européenne contrôle les prix des forfaits. Et il ajoute que l’on « n’en est pas très loin » tout en plaidant sa cause : selon lui, cette acquisition sera dans l’intérêt du consommateur.
Au-delà de cet exemple espagnol, Stéphane Richard soutient que ces acquisitions et autres opérations financières entre les opérateurs « ne sont pas faites pour remonter les prix ». Et de reconnaître que les augmentations de prix trop importantes et trop rapides ne sont pas possible à l’heure actuelle, notamment à cause de la concurrence. Nous voilà rassurés.
Image une Le Web